Des projets à vocation plus industrielle
L'attrait dans le secteur ne s'arrête pas là, avec une start-up concurrente, Sunology, qui a annoncé il y a quelques jours une levée de fonds de 10 millions d'euros. La société, également nantaise, revendique un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2022, première année de commercialisation de ses kits. « Et nous sommes déjà rentables », confiait récemment son patron dans « Les Echos ».
Un tour de force d'autant plus intéressant pour ces start-up du « hardware » qui, par définition, développent des modèles plus coûteux que les jeunes pousses du logiciel. A cela s'ajoute une cible gourmande en coût d'acquisition : les particuliers.Les start-up ne s'arrêtent pas aux kits solaires et aux logiciels d'optimisation de consommation. Certaines, à vocation beaucoup plus industrielle, émergent dans l'Hexagone. C'est le cas de Carbon, qui ambitionne de créer une « gigafactory » pour produire des panneaux photovoltaïques en Europe. La start-up, qui veut concurrencer la Chine, a fait entrer à son capital le groupe industriel ECM (20 %), opération en fonds propres, pour un montant non dévoilé.
« Une gentille lubie écologiste »
Dans le sillage des panneaux photovoltaïques, reste le stockage de cette énergie pour rendre la consommation réellement autonome. Sur ce sujet, la deeptech industrielle Sylfen, en partenariat avec le CEA, cherche à transformer cette énergie en hydrogène par électrolyse de l'eau. Un dispositif réversible, qui permet de restituer l'énergie via une pile à combustible.
Une technologie destinée aux entreprises notamment industrielles qui subissent une envolée des coûts et aux collectivités territoriales. « Le sujet de l'autoproduction d'énergie sur site a longtemps été considéré comme étant une gentille lubie écologiste. Le grand basculement est arrivé avec la crise énergétique : les gens se sont rendu compte que l'énergie locale était moins chère et plus verte », confie Nicolas Bardi, le président, qui a levé 10 millions d'euros l'année dernière.Une période stratégique pour l'entrepreneur, qui prévoit de produire ses quatre premières machines cette année et revendique un pipeline de ventes de 2,4 millions d'euros. La start-up mise par ailleurs sur le « décret tertiaire » (loi climat et résilience), qui fixe un premier cap de 40 % de la baisse de la consommation énergétique des locaux professionnels d'ici à 2030.Au-delà de la France, toutes les start-up attaquent l'international, avec notamment en ligne de mire l'Allemagne, pays plus en avance que l'Hexagone sur le sujet de l'autoconsommation. Outre-Rhin, plusieurs start-up ont changé d'échelle, comme Enpal (panneaux photovoltaïques en crédit-bail), financée à hauteur de 345 millions d'euros en 2021, un tour mené par BlackRock.