Devenir artisan-commerçant nécessite de choisir un statut adapté (comme la micro-entreprise). Vous pouvez suivre un stage de préparation à l'installation (SPI). Il faut ensuite sélectionner ses canaux de vente (marchés, boutique, en ligne) et penser à protéger ses créations contre le plagiat.
Qu'est-ce qu'un artisan auto-entrepreneur ?
Un artisan exerce une activité manuelle de production, de fabrication, de transformation ou de réparation.
Dès lors que vous proposez vos créations à la vente via une entreprise, même occasionnellement, vous êtes considéré comme un entrepreneur (statut artisan) aux yeux de la loi. Dans ce cas, le statut de micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur) est souvent le plus simple pour se lancer.
Quelles sont les activités considérées comme artisanales ?
Il peut s'agir d'activités variées :
- Les métiers de l'alimentation : boulanger, boucher, pâtissier, etc.
- Les métiers de la fabrication d'objets : céramiste, créateur de bijoux, couturier, bricoleur de meubles, etc.
- Les métiers du bâtiment : plombier, carreleur, peintre, etc.
- Les métiers de prestation de services : coiffeur ou barbier, mécanicien, etc.
Pour connaître l'ensemble des activités artisanales, référez-vous à la Nomenclature d'activités française pour l'artisanat (NAFA), disponible notamment sur le site de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA).
Artisan et artisan-commerçant : peut-on vivre de ses créations DIY ?
Il est tout à fait possible de vivre de son activité artisanale. La rentabilité de ce projet entrepreneurial dépend néanmoins de plusieurs facteurs :
- La qualité, la créativité et l'originalité de vos produits et prestations de services ;
- La gestion comptable de votre activité ;
- La fixation de vos prix de vente en fonction de votre temps passé et des prix du marché ;
- La communication pour vous faire connaître et trouver de nouveaux clients.
Quelles sont les obligations spécifiques pour devenir artisan auto-entrepreneur ?
Les métiers de l'artisanat répondent à des règlementations spécifiques qu'il est important de connaître avant de créer sa micro-entreprise (ex auto-entreprise) :
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Le stage de préparation à l'installation (SPI), proposé par la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA), est devenu facultatif pour les entrepreneurs, mais reste très utile pour comprendre les bases de la gestion d'entreprise : comptabilité, compréhension du régime fiscal, de l'impôt et des cotisations sociales, assurance de l'entrepreneur, etc. Vous gagnez en sérénité pour piloter votre future activité artisanale.
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Selon l'activité choisie, il vous faudra parfois justifier d'un diplôme, d'une qualification professionnelle ou d'une expérience (par exemple dans la boulangerie ou dans la coiffure). Pour les créateurs dans des secteurs non réglementés (bijoux, décoration, couture...), pas besoin de diplôme.
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Il existe enfin certaines spécificités selon les activités artisanales. Par exemple, les entrepreneurs dans le bâtiment ont l'obligation sont de souscrire à une assurance décennale. Les entrepreneurs en restauration doivent, eux, suivre une formation en hygiène alimentaire (HACCP). Pour éviter les mauvaises surprises, il est recommandé de vous renseigner sur les spécificités de votre activité artisanale avant de vous lancer dans la création de votre entreprise.
Comment créer son entreprise artisanale ?
Vendre ses créations implique de structurer votre activité, de respecter certaines obligations légales et de choisir un statut adapté.
Si vous exercez seul, vous pouvez choisir différents statuts juridiques (EI, SASU, EURL). Chaque statut possède ces avantages et inconvénients. Par exemple, le régime de la micro-entreprise (ex auto-entreprise) permet de payer des cotisations sociales moins élevées que d'autres formes juridiques (SASU ou EURL) soumises au régime de l'impôt sur les sociétés (IS).
1. S'immatriculer au régime auto-entrepreneur
Pour exercer légalement, il faut déclarer son entreprise.
La déclaration se fait en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises de l'INPI. En tant qu'artisan, vous serez automatiquement inscrit au Répertoire national des entreprises (RNE), anciennement nommé le Répertoire des Métiers, et rattaché à la Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA), moyennant des frais supplémentaires.
Podcast
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2. Créer une trésorerie en création d'activité
Même avec un statut simplifié comme celui de la micro-entreprise (ex auto-entreprise), il est indispensable de prévoir une trésorerie. En effet, un petit fonds de roulement permet de couvrir les premières dépenses : matières premières, outillage, frais de déplacement, assurance, frais de communication...
3. Demander des aides à la création d'entreprise
En micro-entreprise (ex auto-entreprise), il existe des aides financières et des accompagnements pour vous aider à créer votre entreprise, même sans argent, comme :
- l'ACRE (exonération partielle de cotisations sociales récoltées par l'Urssaf) à demander auprès de l'Urssaf ;
- les aides de France Travail (ex Pôle-Emploi) : ARE, ARCE ;
- des subventions proposées par certaines régions ou CMA.
Les règles à suivre en micro-entreprise pour vendre ses créations
En tant qu'auto-entrepreneur, vous avez l'obligation de tenir un suivi simplifié des affaires de vote micro-entreprise : factures, déclarations de revenus professionnels au régime des bénéfices industriels et commerciaux (régime BIC), gestion de la TVA à partir d'un certain seuil du chiffre d'affaires. Vous devez également vous acquitter d'un certains nombres de charges ainsi que des impôts sur le revenu.
Quel est le plafond de chiffres d'affaires pour un auto-entrepreneur artisan ?
Pour rester sous le régime de la micro-entreprise (ex auto-entreprise) en tant qu'artisan, votre chiffre d'affaires ne doit pas dépasser 77 700 € pendant deux années consécutives.
Si vous cumulez une activité artisanale et commerciale (ex. fabrication + vente de fournitures), le plafond global du chiffre d'affaires passe à 188 700 €, dont 77 700 € maximum pour la partie artisanale.
Auto-entrepreneur artisan : quelles sont les charges à payer ?
En tant que micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur) artisan, vous bénéficiez du régime micro-social simplifié. C'est-à-dire que le montant de vos cotisations sociales est calculé en fonction de votre chiffre d'affaires.
Lors de la déclaration de votre chiffre d'affaires :
- si celui-ci est nul, vous ne payerez aucune charge sociale ;
- si votre chiffre d'affaires est de 1 € ou plus, le montant de vos cotisations sociales reviendra à 21,2 % de votre CA pour la partie artisanale et 12,3 % en activité commerciale.
En plus des cotisations sociales, prévoyez les postes de dépenses suivants :
- La contribution à la formation professionnelle (CFP) dont le taux est fixé à 0,3 % du chiffre d'affaires.
- La taxe pour frais de la chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) dont le taux oscille entre 0,22 % et 0,48 % de vote chiffre d'affaires.
- Si vous êtes artisan-commerçant, vous devrez vous acquitter d'une taxe supplémentaire de 0,007 % de votre chiffre d'affaires au profit de la chambre de commerce et d'industrie (CCI)
Quid de l'impôt sur le revenu pour un auto-entrepreneur artisan ?
En tant que micro-entrepreneur, vous avez le choix entre deux régimes d'imposition :
- Avec le barème progressif, vous bénéficiez d'un abattement forfaire de 50 % pour les prestations de services et de 71 % pour les ventes de marchandises sur votre chiffre d'affaires. Le montant ainsi calculé est ajouté aux revenus de votre foyer fiscal afin d'en estimer le montant des impôts ;
- Avec le versement libératoire de l'impôt, vous vous acquittez du paiement de vos impôts à chaque déclaration de votre chiffre d'affaires (qu'elle soit mensuelle ou trimestrielle). Le taux d'imposition s'élève alors à 1 % de votre chiffre d'affaires sur les ventes de marchandises et 1,7 % de votre chiffre d'affaires sur les prestations de services.
Activité d'artisan-commerçant en auto-entreprise : où vendre ses créations ?
Sur les marchés et foires artisanales
Les marchés et les foires artisanales sont des lieux incontournables pour vendre vos créations en tant que micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur) et créer un premier contact direct avec les clients. Vous y testez vos prix, affinez votre discours et bénéficiez de la convivialité du contact humain.
Pour vendre vos créations dans l'espace public, vous devez détenir :
- une autorisation d'occupation temporaire (AOT) ;
- une carte de commerçant ambulant, si vous vendez vos créations en dehors de votre commune de domiciliation de la micro-entreprise (ex auto-entreprise).
En boutique physique ou dépôt-vente
Il est tout à fait possible, sous le statut d'artisan-commerçant, d'ouvrir votre propre boutique, pour avoir pignon sur rue. Dans ce cas, vous devrez trouver un local commercial adéquate à votre activité artisanale, avec pourquoi pas un espace atelier et un espace de vente.
Si vous préférez ne pas gérer un point de vente permanent, vous pouvez collaborer avec des boutiques de marchandises indépendantes, concept stores ou magasins de décoration qui proposent des corners de vente réservés aux artisans.
C'est ce qu'on appelle le dépôt-vente : vous laissez vos produits en boutique, la vente de vos créations étant prise en charge par le gérant en échange d'une commission. Chaque dépôt-vente fixe ses propres conditions de vente via un contrat (taux de commission, durée du contrat, responsabilités en cas de casse/perte...).
Enfin, autre option : pourquoi ne pas ouvrir une boutique éphémère lors d'événements particuliers, comme les fêtes de fin d'année ?
En ligne : Etsy, Vinted, site web e-commerce
Le commerce en ligne est devenu incontournable, surtout pour les artisans-commerçants. Il vous permet de vendre partout en France (voire à l'international) sans boutique physique, via un site Internet ou sur des plateformes spécialisées.
- Les plateformes spécialisées (Etsy, Un Grand Marché, Crea-Boutique) : elles sont idéales pour vendre ses créations artisanales en ligne car elles attirent un public sensible au fait main ;
- Vinted : plus connu pour la seconde main, mais de nombreux créateurs y vendent aussi des articles DIY (Do It Yourself), notamment en textile ou accessoires recyclés ;
- Un site de e-commerce. Vous pouvez créer votre propre boutique en ligne avec des outils comme Shopify, Wix ou WooCommerce. Le site de e-commerce est ainsi personnalisé, à votre image. Cela demande un peu plus d'investissement (développement web, design, hébergement, communication), mais vous maîtrisez tout de A à Z ;
Les réseaux sociaux : Instagram, Facebook, Pinterest ou TikTok peuvent devenir de véritables vitrines pour vos produits et sont une aubaine pour le développement de votre entreprise. Certains créateurs font même leurs premières ventes via les DM (messages privés comme sur Messenger) ! Avec de belles photos, un ton authentique et une communication régulière, vous créez une communauté fidèle, prête à vous soutenir.
Canal de vente |
Avantages |
À prévoir |
Marchés / foires |
Contact humain, test direct des produits | Carte de commerçant ambulant, stand, logistique |
Dépôt-vente |
Visibilité locale, peu de gestion | Contrat clair, commission |
Plateformes en ligne | Accès à une clientèle large et ciblée | Frais de commission, création de fiches produits |
Site web e-commerce | Indépendance totale, image de marque | Création du site, SEO, paiements |
Réseaux sociaux | Gratuit, puissant pour l'image de marque | Régularité, storytelling, SAV |
Protéger les créations de son activité : une étape clé
Enfin, vos créations peuvent être copiées ou utilisées sans autorisation. Pour protéger votre micro-entreprise :
- déposez votre marque ou votre logo auprès de l'INPI ;
- utilisez l'enveloppe Soleau pour dater la création de votre œuvre ;
- envisagez de faire valoir vos droits d'auteur si vos réalisations relèvent d'une œuvre originale.
Ces démarches ne sont pas obligatoires, mais fortement conseillées pour sécuriser votre activité artisanale.