La Fédération des Acteurs du Commerce dans les Territoires (Fact) et l’institut Codata, collecteur de données d’immobilier commercial, ont présenté une étude sur les effets du plan « Action Cœur de Ville (ACV) ». Et les nouvelles ne sont pas très bonnes. En effet, au niveau national, la vacance commerciale, c’est-à-dire leur taux de locaux commerciaux inoccupés, repart à la hausse après la baisse observée post-Covid. Les villes bénéficiant du plan ACV ont vu leur vacance commerciale progresser de 12,5 % à 13,4 % entre 2022 et 2023 malgré les actions mises en place depuis plusieurs années. Pour rappel, le plan « Action Cœur de Ville » est un grand plan d’investissement public lancé en 2018 à destination de villes intermédiaires. Il vise à redynamiser ces villes, et plus précisément développer l’activité et l’attractivité de leurs centres-villes, confrontés à une dégradation des conditions de vie en raison de la disparition de commerces et d’équipements. Les villes hors plan ACV, aux taux de vacance structurellement plus bas, ont vu leur part de locaux vides passer de 7,4 % à 7,7 % sur la période. « Si les actions menées dans le cadre du programme ACV n’avaient pas été mises en place, je pense que l’augmentation de la vacance aurait encore été plus forte », précise Michaël Mezelle, business developer chez Codata.Les dynamiques sont contrastées selon les villes et certaines s’en sortent mieux que d’autres. C’est la ville de Sedan dans les Ardennes qui décroche la palme d’or des villes ACV ayant le plus fortement réduit leur vacance commerciale : elle a baissé de 7 points entre 2022 et 2023. Elle est suivie par Béthune (62), Thionville (57), Cholet (49) et Romorantin-Lanthenay (41) dont les baisses sont comprises entre 4 et 5,5 points sur la période. Codata s’est également intéressé à l’évolution sectorielle des commerces de centre-ville : la plus forte baisse observée au cours des 10 dernières années concerne les enseignes spécialisées sur l’habillement, en raison des difficultés du secteur et des nombreuses défaillances d’entreprises. À l’inverse, le nombre de cafés-hôtels et restaurants a fortement progressé sur la période.