OpenAI et son robot conversationnel ChatGPT a envahi les conversations dans le monde de la tech ces derniers mois. Mais pas forcément pour trouver la prochaine pépite de l'intelligence artificielle (IA) ou comment intégrer cette technologie à un outil existant. Plusieurs grands fonds de capital-risque passent en revue les jeunes pousses de leur portefeuille pour déterminer si elles sont vulnérables à l'IA, selon Bloomberg. Et pourraient donc vite devenir obsolètes. « Une équipe interne chez Accel s'intéresse de très près à cette question », a indiqué au média américain Barath Shankar Subramanian, associé du fonds basé en Inde, qui compte plus de 400 start-up en Asie du Sud et du Sud-Est. Un exercice qui serait également en cours au siège d'Accel dans la Silicon Valley. Sequoia Capital India a aussi passé récemment en revue tous ses investissements en « early stage ».
Les fonds de capital-risque français sont aussi prudents, à l'image de Frst, spécialisé dans l'amorçage. « Si on pense qu'une de nos participations est manifestement en risque face à l'IA ou à l'inverse à une super opportunité de l'exploiter mais ne semble pas en avoir conscience, on lui parle évidemment », explique Pierre Entremont, associé du fonds. « Quand nous faisons nos réunions de board avec les start-up, nous discutions de la manière d'utiliser l'IA comme une arme stratégique », a déclaré à Bloomberg Anandamoy Roychowdhary, associé de Surge, l'accélérateur de start-up en Inde et en Asie du Sud-Est de Sequoia.Ces nouvelles stratégies viennent en partie de la chute en Bourse de quelques valeurs tech comme Chegg, une entreprise d'aide au devoir, qui a vu son cours baisser de 48 % début mai. Son PDG, Dan Rosensweig, avait jugé cette situation « extraordinairement exagérée » dans un entretien à CNBC. Pour ne pas voir filer davantage ses clients, la jeune société a annoncé le lancement prochain de Cheggmate, une plateforme d'apprentissage alimentée par GPT-4. En parallèle, les fonds adaptent leur thèse. « On intègre dans notre stratégie d'investissement le fait de savoir si des fonctions de l'entreprise peuvent être disruptées de façon très importante par l'IA », indique Marc Ménasé, fondateur du fonds d'amorçage Founders Future. Chez Sequoia India, plus de 75 % des nouvelles opérations réalisées sont liées à l'intelligence artificielle.Rien de très étonnant puisque les fonds de capital-risque ont l'habitude de surfer sur des vagues et des grandes tendances. Selon le dernier rapport de PitchBook, les fonds de capital-risque ont multiplié par 5 entre 2018 et 2022 leurs investissements rien que dans le segment de l'IA générative (comme OpenAI), pour atteindre 4,5 milliards dedollars.