Recruter n'est jamais une mince affaire pour les très petites entreprises. Si les tensions sur le marché du travail ont plutôt tendance à se relâcher ces derniers temps, elles restent tout de même à un niveau élevé, plus encore pour les petits employeurs que pour les autres. C'est ce que montre une étude sur les emplois vacants publiée récemment par le ministère du Travail.

On entend par emploi vacant les postes libres, qu'ils soient nouvellement créés ou inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer, et pour lesquels des démarches actives sont entreprises par un employeur pour trouver le candidat qui convienne. Sur l'ensemble du secteur privé, hors agriculture, intérim et particuliers employeurs, 40 % des 615.000 emplois vacants décomptés en moyenne en 2023 émanent d'entreprises de un à neuf salariés.

Expérience limitée en termes de recrutement

C'est moins qu'avant la crise du Covid, où cette proportion atteignait 50 %. En revanche, ce que l'on appelle le taux de vacance, c'est-à-dire le poids de ces postes par rapport aux emplois occupés, a progressé plus que pour les plus grandes entreprises. Il est trois fois supérieur pour les très petites entreprises : 6,3 % contre 2,3 %. Lorsqu'ils trouvent chaussure à leur pied, ces employeurs ne jugent pas plus que les autres avoir eu des difficultés à recruter. En revanche, ils échouent plus souvent, « ce qui traduit notamment leur expérience plus limitée en termes de recrutement ».

Dans toutes les activités, leur taux d'emplois vacants est plus élevé que celui des employeurs de 10 salariés et plus. Mais ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle, car dans les TPE, les emplois vacants correspondent plus fréquemment à des créations de postes. « En moyenne en 2022-2023, 37 % des emplois vacants correspondent à des emplois nouvellement créés dans les entreprises de 1 à 9 salariés contre 27 % dans celles de 10 salariés et plus », pointe l'étude.L'écart est cependant plus élevé dans certains secteurs que dans d'autres. « Dans la construction, les activités immobilières et l'hébergement-restauration, elles concentrent près de deux tiers des emplois vacants (respectivement 59 %, 62 % et 66 % en moyenne en 2023), contre à peine plus du tiers des emplois occupés (respectivement 35 %, 34 % et 36 %) », constate le ministère du Travail.