"Aujourd'hui, il s'agissait surtout de tourner la page" et de commencer à discuter de façon "beaucoup plus constructive", a expliqué le dirigeant travailliste, à l'issue d'une rencontre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Mais, a-t-il ajouté, "cela ne veut pas dire que les choses vont nécessairement aller vite".
Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet après 14 ans de gouvernement conservateur, a ainsi réaffirmé les "lignes rouges" de son pays dans toute discussion à venir. Il a ainsi exclu de rejoindre le marché unique, l'union douanière ou de rétablir la liberté de circulation.
L'important, pour cette première visite à Bruxelles depuis son arrivée à Downing Street, était de "poser le cadre" des rencontres à venir, a-t-il souligné. L'UE et le Royaume-Uni ont ainsi annoncé une reprise des sommets de leurs dirigeants, dont le premier aura lieu "idéalement" au début de l'an prochain.
"En ces temps très incertains, les partenaires animés du même esprit que nous doivent coopérer plus étroitement", a déclaré de son côté Mme von der Leyen, en accueillant le chef du gouvernement britannique.
Il reste désormais à enter dans le vif du sujet, ce que M. Starmer s'est prudemment refusé à faire mercredi.
"La nature de la discussion ne portait pas sur des sujets spécifiques", a-t-il assuré en réponse aux questions sur les droits de pêche ou la mobilité des jeunes Britanniques dans l'Union européenne.
Avant ce déplacement, il avait douché la principale proposition de l'UE à ce jour: un programme de mobilité pour les jeunes âgés de 18 à 30 ans.
Keir Starmer craint que ce projet ne ressemble trop à une réintroduction de la libre circulation, au moment où il affirme sa volonté de réduire l'immigration, légale comme illégale.
Les travaillistes pourraient être tentés par un programme d'échanges limité s'il leur permet d'atteindre leur objectif principal, qui est de stimuler la croissance économique, selon des analystes.
Cette visite "est le symbole d'une volonté de dissiper le brouillard existant entre les deux côtés de la Manche", a jugé le professeur Richard Whitman, spécialiste de l'UE à l'université du Kent, interrogé par l'AFP.
"Mais je pense que c'est aussi le prélude à une prise de conscience de la part du Royaume-Uni qu'il va falloir travailler dur pour obtenir quelque chose qui lui permette de se vanter d'une amélioration des relations", commente-t-il.
- Immigration clandestine -
Keir Starmer a récemment eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants européens: le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, notamment sur la coopération dans la lutte contre l'immigration clandestine.
En juillet, le nouveau Premier ministre britannique avait accueilli au Royaume-Uni la réunion de la Communauté politique européenne, au cours de laquelle il s'était engagé à reconstruire des ponts avec le continent.
M. Starmer, qui a voté en faveur du maintien dans l'UE lors du référendum de 2016, a insisté sur le fait que ce renouveau des relations ne signifiait pas revenir sur le Brexit, sujet qui reste politiquement toxique au Royaume-Uni.
A la place, le Labour cherche à apporter des améliorations à l'accord de commerce et de coopération avec l'UE, qui doit être renouvelé en 2026.
Il s'agit notamment de négocier un nouveau pacte de sécurité avec l'Union, un accord pour rendre moins fastidieux les contrôles aux frontières des produits agricoles, et une reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles.