Il n'y a pas que les sportifs professionnels qui sont dans les starting-blocks à l'approche des Jeux Olympiques 2024, à Paris. Les jeunes pousses de la sportech, qui utilisent les nouvelles technologies pour démocratiser le sport sous toutes ses formes, ont aussi des fourmis dans les jambes. Il faut dire qu'avoir une telle compétition à la maison est rare - la dernière édition des JO d'été dans la capitale remonte à 1924 ! - et offre une myriade d'opportunités pour mieux se faire connaître du grand public, décrocher des contrats ou attirer des nouveaux investisseurs.

« Le monde entier sera présent à Paris ou regardera ce qui s'y passe », se réjouit Jacques d'Arrigo, directeur de l'association Sportech France. Un beau tremplin pour un écosystème qui a fait des progrès significatifs ces dernières années, mais reste dans l'ombre de la fintech, du logiciel ou de l'e-santé.

Une étude publiée par le cabinet de conseil Roland Berger permet de mesurer ses forces et ses faiblesses. Entre 2018 et 2022, les spécialistes tricolores de la sportech ont levé près d'un milliard de dollars. « Cela nous place au septième rang au niveau mondial », remet en perspective Jacques d'Arrigo. Ce chiffre cache tout de même de grosses disparités puisqu'il est largement tiré par la licorne Sorare, qui avait levé 40 puis 580 millions d'euros en 2021.

Les sportifs investis

Alors que les fonds traditionnels ont été plus frileux ces derniers mois, les start-up peuvent compter sur de nouvelles sources de financement, à l'image des athlètes de haut niveau (ou jeunes retraités), qui représentent 24 % des investissements dans le secteur, selon un sondage réalisé auprès de 60 start-up.

Certains d'entre eux sont des hommes d'affaires chevronnés comme Tony Parker, beaucoup influencé par ses années passées aux Etats-Unis. Mais, en parallèle, de nouvelles figures émergent, à l'image de Raphaël Varane, champion du monde de football en 2018, les rugbymen Benjamin Kayser et Antoine Dupont ou la légende du handball Nikola Karabatic.

Résultat : les jeunes pousses du secteur grandissent. « Il y a de plus en plus de success-stories à raconter », observe Jacques d'Arrigo. En 2022, 42 start-up de la sportech ont réalisé un chiffre d'affaires supérieur à un million d'euros, selon les calculs de Roland Berger. Parmi elles, on retrouve des sociétés qui s'intéressent au monde amateur (Sport Heroes), professionnel (Immersiv, Vogo) et aux fans (MPG, Sorare).

Autre signe encourageant, deux start-up emblématiques ont été rachetées en 2022 : Mon Petit Gazon, par la LFP, et Gymlib, par eGym. Une nouvelle rassurante pour les fonds qui, historiquement, craignaient d'investir dans le secteur, de peur de ne pas réaliser des « sorties ». TrainMe, un des acteurs phares de l'écosystème, a lui racheté son rival La Pause Basket cette année.

Alors que les Jeux Olympiques débutent dans moins d'un an, près des trois quarts des start-up interrogées s'attendent à un effet positif sur leur business. Et 60 % d'entre elles indiquent avoir adapté ou vouloir adapter leurs services ou produits pour le grand événement.

Sport Heroes développe par exemple l'application de Marathon pour tous, une course qui permettra à des athlètes amateurs d'emprunter le même parcours que le marathon olympique, et travaille avec des entreprises afin d'inciter leurs salariés à faire du sport pendant les JO, mais aussi et surtout après leur clôture.