La France veut agir plus vite et plus fort sur le réemploi des emballages en verre. L'éco-organisme Citeo, dédié à la réduction de l'impact environnemental des emballages et des papiers, a donné mardi le coup d'envoi d'une initiative de taille.Le projet consiste à développer des « standards » d'emballage, qui doivent permettre une réutilisation des pots et bouteilles à grande échelle. Un sujet qui concerne les fabricants d'emballages, qui produiront ces standards, les industriels de l'agroalimentaire qui les utiliseront, sans oublier les distributeurs qui les vendront.
« Pour qu'il y ait une filière, il faut des volumes, et pour développer des volumes, il faut des standards », souligne le directeur général de Citeo, Jean Hornain. Un pas a été effectué mardi avec la signature d'une lettre d'intention par Citeo, l'Etat - par l'intermédiaire de la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Bérangère Couillard -, et deux verriers, Verallia et O-I. Retenus à l'issue d'un appel d'offres, ces derniers vont produire en France, à partir de la fin de l'année ou tout début 2024 au plus tard, des contenants réutilisables dont Citeo a déterminé les standards. L'éco-organisme élabore déjà une trentaine de standards en verre, six d'entre eux - deux bouteilles et quatre bocaux - ayant été présentés dans la perspective d'une production de masse.Pour fonctionner, ce dispositif national de réemploi doit reposer sur une gamme relativement ramassée permettant de couvrir le plus largement possible les besoins de l'industrie alimentaire. Il est question d'une trentaine de modèles tous matériaux confondus pour 80 % du marché environ, précise Fabrice Peltier, un expert missionné par Citeo. Ce dernier évoque des standards en Inox de type barquettes pour la fin 2023, sachant que des études sont en cours pour les plastiques de types polypropylène et copolyester.
L'adhésion des entreprises
L'émergence d'une filière du réemploi implique toutefois l'adhésion des entreprises de l'agroalimentaire et de la distribution. Citeo, qui a un rôle de « facilitateur » et de coordinateur, bénéficie déjà de l'appui d'une dizaine de sociétés composant le groupe de travail de sa démarche « ReUse » : Andros, Biocoop, Carrefour, Coca-Cola, Danone, Ecotone (produits bio Bjorg et Bonneterre notamment), Heineken, Intermarché, Intermarché, Leclerc, enfin, Nestlé Waters.
L'Etat est aussi de la partie. Alors que cette stratégie de réemploi découle de la loi « Anti-gaspillage pour une économie circulaire » (AGEC) de 2020, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie a annoncé la mise en place d'un système de bonus pour séduire les entreprises. A ce titre, Bérangère Couillard attend des propositions de la part de Citeo avant juin. En outre, une enveloppe de 50 millions d'euros par an est débloquée afin d'accompagner les entreprises. En matière de réemploi, la trajectoire nationale est d'atteindre les 10 % en 2027, à comparer à 1 à 2 % aujourd'hui, rappelle la secrétaire d'Etat, sachant que l'on consomme collectivement 100 milliards d'emballages par an.