Soixante-deux ans et huit mois, c'était l'âge moyen de départ à la retraite fin 2022, selon la dernière édition du panorama des retraites, publié mercredi par la Drees. Cet âge moyen de départ a progressé de deux ans et deux mois depuis 2010 et devrait encore progresser de six mois à la suite de la réforme des retraites de 2023, selon la direction statistique des ministères sociaux.

Cette progression de deux ans et deux mois s'explique « principalement » par « les relèvements des âges légaux issus de la réforme de la retraite de 2010 », rappelle la Drees. Cette réforme avait repoussé à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite, contre 60 ans jusqu'alors.

Décote inchangée

Pour l'avenir, la Drees prévoit que la réforme de 2023 - qui a repoussé de nouveau l'âge légal à 64 ans - aura un effet moins important que celle de 2010, avec un report de six mois de l'âge moyen, a-t-elle indiqué lors d'une réunion de présentation du panorama, organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale. En effet, explique-t-elle, la réforme de 2023 a laissé inchangé l'âge de départ sans décote, à 67 ans, à la différence de la réforme de 2010 qui l'avait augmenté de 65 à 67 ans. Par ailleurs, elle n'a pas modifié l'âge de départ des bénéficiaires de pensions d'invalidité, qui reste à 62 ans.Parmi les autres chiffres notables, la pension moyenne s'établissait à 1.626 euros brut (1.512 euros net) en 2022 pour les retraités résidant en France, hors pension de reversion. Celle des femmes est inférieure de 38 % à celle des hommes, un écart qui se réduit à 26 % en incluant les pensions de réversion. Ces différences de revenus s'expliquent par les différences de rémunération et de profils de carrière.Comme les années précédentes, le niveau de vie des retraités était « légèrement supérieur à celui de l'ensemble de la population » en 2021 (derniers chiffres disponibles), note la Drees. Le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire (hors Ehpad, etc.) s'élevait ainsi à 1.970 euros par mois, soit 2,1 % de plus que l'ensemble de la population (1.930 euros). De fin 2012 à fin 2022, les retraités ont toutefois connu une érosion de leur pouvoir d'achat, malgré des revalorisations annuelles. Ainsi, la pension brute des retraités résidant en France et ayant liquidé leur pension avant 2012 a diminué de 5,5 % entre 2012 et 2022, à euro constant (chiffre corrigé de l'inflation).