Ce qui avait commencé comme un petit rassemblement est devenu "un puissant mouvement pour promouvoir la santé, le bien-être, le bonheur et le fait d'être ensemble", résume Paul Sinton-Hewitt.

"Si on m'avait dit il y a 20 ans que Parkrun allait devenir un tel phénomène, j'aurais certainement passé mon chemin, en disant que c'était trop pour moi!", plaisante-t-il.

Le 5 octobre, coureurs, marcheurs et bénévoles se réunissent pour fêter le vingtième anniversaire de Parkrun. Pas besoin de préciser où et quand: le rendez-vous est toujours le même, qu'il pleuve ou qu'il vente. Le samedi matin, à 9H00, dans un des 2.500 lieux dans 23 pays qui accueillent ces courses. 

A Hampstead Heath, un parc du nord de Londres, environ 400 personnes participent à la course chaque semaine. 

Quelques minutes avant le rendez-vous, les coureurs arrivent, seuls ou en groupe, se rencontrent ou retrouvent des connaissances. Après la course, ils sont tous invités à aller prendre un café.

"C'est le meilleur moyen de commencer le week-end", se réjouit Olivia Unwin. Cette écrivaine de 26 ans a participé pour la première fois l'an dernier mais a depuis fait 48 courses. "Je ne cours pas vite, mais ce n'est pas un problème. J'ai rencontré de nouveaux amis. Je ne regrette jamais de m'être levée". 

Martin Boyle vient avec ses deux fils adolescents. "C'est un truc de famille, un mélange de fun et de compétition. Ca leur fait du bien et ils voient qu'ils progressent".

Certains portent un tee-shirt bleu avec l'inscription "500". Le graal décroché par ceux qui ont participé à plus de 500 Parkruns. C'est le cas de Len Voralia, un homme de 82 ans, qui en est à sa 612ème course. "Je vais moins vite, je fais plus d'effort", raconte-t-il. Mais son objectif est de continuer, chaque samedi, au moins jusqu'à ses 90 ans. 

- Santé mentale -

Les coureurs savent précisément quel temps ils ont fait, un code barre leur étant attribué. "Si certains veulent aller vite, ils sont les bienvenus, mais si d'autres veulent juste marcher, ils sont tout autant les bienvenus", explique Paul Sinton-Hewitt. 

Son message, c'est que "faire de l'exercice, c'est naturel, ça peut être sympa, que cela n'a pas à être dur".

Il a créé Parkrun à 44 ans, après s'être blessé en s'entraînant pour un marathon. "Je savais que courir m'aidait à gérer mes émotions dans des moments difficiles", se souvient-il. Sa blessure l'a fait passer à une autre étape. "C'était le moment de faire quelque chose pour les autres". 

Les premiers temps, ils n'étaient que quelques dizaines à courir dans un parc près de chez lui, Bushy Park, à l'ouest de Londres. Puis un deuxième événement a été organisé à Wimbledon. Le mouvement s'est exporté, d'abord au Danemark. Il y a des courses en Australie, au Zimbabwe, en Allemagne, en Irlande etc. Le dernier pays à avoir rejoint Parkrun est la Lituanie. 

Cela ne prend pas en revanche dans certains pays comme la France, où un certificat médical serait nécessaire.

Mais en 20 ans, 6 millions de personnes ont participé à ces courses. Parkrun a enregistré plus de 100 millions d'arrivées. Plus de 900.000 personnes ont été bénévoles pour organiser ces événements.

Les Parkruns ont dû s'interrompre uniquement pendant le Covid. Mais pendant ces deux ans, les sponsors n'ont jamais arrêté de donner de l'argent, salue Paul Sinton-Hewitt. L'entreprise compte désormais 60 salariés.

Face au succès, des courses pour enfants de 2 kilomètres ont été lancées les dimanches matins.

Des événements Parkrun sont aussi organisés dans 25 prisons. 

La course de Noël est l'une des plus importantes de l'année. "Cela donne l'occasion à des gens seuls de rencontrer d'autres personnes. Des familles viennent courir ensemble avant d'ouvrir les cadeaux", raconte Paul Sinton-Hewitt. L'an dernier, ils étaient 2.000 à Bushy Park.