Face aux défis environnementaux et socio-économiques, les entreprises jouent un rôle précieux dans la construction d'un avenir plus équitable pour les futures générations. Pour mettre en place des actions RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) concrètes et favoriser l'adhésion de vos collaborateurs, il est essentiel de comprendre les origines et les enjeux du développement durable, à travers notamment ses trois piliers qui sont l'environnement, le social et l'économie. Cette démarche permet de réduire votre empreinte carbone, d'améliorer la qualité de vie au travail et, plus largement, d'avoir un impact positif à long terme sur la planète et la société au sens large.
Définition du développement durable
La notion de développement durable fait référence à un modèle de développement économique qui vise à répondre aux besoins du présent tout en préservant nos ressources pour l'avenir. Il invite à vivre en harmonie avec notre écosystème, en limitant le gaspillage et en favorisant une gestion raisonnée des ressources naturelles, que ce soit à l'échelle individuelle ou collective.
Le concept de développement durable s'appuie sur 3 piliers (économique, social et environnemental) que nous développerons plus bas.
Les origines du développement durable
La notion de “développement durable” apparaît dès les années 1970. Le rapport du club de Rome, “Halte à la croissance”, sur les limites de la croissance, aborde en effet la thématique en 1972. Quelques années plus tard, le philosophe Hans Jonas souligne, lui aussi, le devoir des Hommes de préserver l'avenir de la planète en adoptant des comportements respectueux de l'environnement, dans son ouvrage “Le Principe de responsabilité”.
On retrouve également la notion de “développement durable” dans une publication de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), appelée “Stratégie mondiale de la conservation”, en 1980.
Il faut attendre 1987 pour que l'expression “développement durable” se démocratise à travers le monde grâce à la publication du rapport “Notre avenir à tous” de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement. Ce dernier est plus connu sous le nom de “rapport Brundtland” (du nom de la présidente de la commission, Mme Gro Harlem Brundtland). Dans ce document historique, on retrouve une définition précise du terme “développement durable” reprise encore aujourd'hui par l'Organisation des Nations Unies (ONU) : modèle de développement économique qui "répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs".
Qu'est-ce que le développement durable selon l'ONU ?
En 2015, l'Organisation des Nations Unies (ONU) a défini 17 objectifs de développement durable (ODD) dans le monde. Ces ODD constituent une feuille de route destinée à tous les pays, aux entreprises comme aux particuliers, pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable d'ici 2030. Ils couvrent ainsi un large éventail de défis mondiaux auxquels tout un chacun peut contribuer à son échelle, au profit des générations futures.
Les 17 ODD de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sont les suivants :
- Pas de pauvreté
- Faim zéro
- Bonne santé et bien-être
- Éducation de qualité
- Égalité des sexes
- Eau propre et assainissement
- Énergie propre et abordable
- Travail décent et croissance économique
- Industrie, innovation et infrastructures
- Réduction des inégalités
- Villes et économies durables
- Consommation et production responsables
- Action climatique
- Vie sous l'eau
- Vie sur terre
- Paix, justice et institutions fortes
- Partenariat pour les objectifs
Quelle est la différence entre développement durable et RSE ?
Le développement durable est un concept global qui concerne l'ensemble de la société : les particuliers, les entreprises, les associations et les gouvernements. A contrario, la RSE applique les principes du développement durable spécifiquement au monde des organisations.
Il s'agit d'intégrer les enjeux du développement durable dans une stratégie d'entreprise en tenant compte de ses activités, de sa taille et de ses contraintes spécifiques.
Le développement durable repose sur 3 piliers fondamentaux qui permettent d'équilibrer les besoins environnementaux, économiques et sociaux. Ces axes sont essentiels pour guider vos actions professionnelles.
Le pilier environnemental du développement durable
L'axe environnemental concerne la préservation de la nature et de la planète Terre par :
- une gestion responsable des ressources naturelles ;
- une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), principaux responsables du réchauffement climatique.
Par conséquent, implémenter des pratiques durables dans votre stratégie de développement permet de limiter l'empreinte écologique des activités humaines.
Le pilier économique du développement durable
L'axe économique vise à créer de la valeur tout en minimisant les impacts négatifs de notre activité sur l'environnement. Ce pilier du développement durable se traduit notamment dans la manière dont vous allez piloter et gouverner votre politique RSE.
Il s'agit notamment de :
- favoriser une croissance responsable ;
- mettre en œuvre des actions d'économie circulaire ;
- générer des emplois décents ;
- veiller à ce que la production de biens et de services respecte les principes de durabilité.
Le pilier social du développement durable
Ce troisième pilier du développement, qui est le pilier social, met l'accent sur :
- le respect des droits fondamentaux ;
- l'équité entre les humains ;
- l'accès à des services essentiels comme la santé, l'éducation et le logement.
Dans les entreprises, cette notion se traduit par des pratiques visant à améliorer le bien-être des salariés, assurer une rémunération juste et lutter contre les discriminations.
La culture, un 4e pilier ?
La culture est parfois évoquée comme étant le quatrième pilier du développement durable. En effet, la culture influence les comportements et façonne les politiques publiques. Cela se vérifie surtout en matière d'éducation, d'économie et de cohésion sociale.
Adopter les principes du développement durable au sein des entreprises ne s'inscrit pas seulement dans le cadre d'une obligation légale, ni d'une démarche éthique. C'est aussi un levier de performance et de compétitivité important.
Nous avons listé les trois principaux avantages qui justifient leur mise en pratique au sein de votre société :
1. Assurer le bien-être professionnel
L'application du troisième pilier développement durable permet d'améliorer la qualité de vie au travail (QVT) de vos employés, de vos collaborateurs, de vos associés et de vous-même. Un environnement professionnel agréable et respectueux favorise effectivement une meilleure ambiance au sein de l'établissement, ce qui augmente la productivité et la fidélité des collaborateurs.
2. Valoriser l'image de l'entreprise
Appliquer les principes des trois piliers du développement durable permet de valoriser votre engagement en matière de RSE, et de faire rayonner cet engagement écologique et sociétal à travers votre marque.
Les clients sont de plus en plus attentifs aux enjeux de développement durable : selon l'ADEME, 78 % des Français interrogés affirment adopter des pratiques responsables dans leur consommation. Intégrer ces valeurs dans une stratégie d'entreprise peut donc renforcer votre chiffre d'affaires (tout en attirant de nouveaux talents).
3. Réduire certains coûts opérationnels
Adopter une démarche de développement durable au sein de votre structure peut aussi alléger vos charges fixes.
En optimisant vos consommations énergétiques (éclairage, chauffage) et en privilégiant du matériel reconditionné ou de seconde main, vous diminuez vos dépenses courantes. Résultat : votre trésorerie est renforcée et vous contribuez concrètement à la préservation de l'environnement.
Entrepreneur, pour adopter une démarche de développement durable, vous pouvez mettre en place trois étapes, à intégrer dans un agenda précis :
- Faire un état des lieux de l'impact environnemental de votre entreprise ;
- Adopter des mesures concrètes et actionnables ;
- Inscrire dans un document officiel votre engagement et vos objectifs.
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Faire un audit RSE
La première étape pour installer une stratégie RSE consiste à faire un état des lieux (ou bilan) des pratiques existantes dans votre entreprise et de leur impact environnemental et social.
Un audit RSE permet d'identifier :
- vos points forts ;
- vos faiblesses ;
- vos axes d'amélioration.
Cela vous aidera à fixer des objectifs clairs et à prioriser les gestes à mener dans un agenda à court, moyen et long terme.
Voici quelques exemples d'axes à analyser dans le cadre d'un audit RSE :
- l'empreinte carbone de votre entreprise, notamment les émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre (GES) via un bilan carbone ;
- la gestion de vos déchets et vos politiques de recyclage ;
- la pollution numérique de vos activités ;
- la consommation énergétique de votre local et de vos équipements ;
- votre politique d'approvisionnement, notamment la sélection des fournisseurs responsables ;
- les conditions de travail et le bien-être de vos salariés et collaborateurs ;
- la diversité, l'égalité homme-femme et l'inclusion des personnes en situation de handicap au sein de vos équipes ;
- la dimension sociale des produits et/ou services proposés par votre entreprise.
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Implémenter des mesures réalistes
Une fois l'audit réalisé, vous pouvez déployer des mesures pour pallier les différents manques. Ces actions RSE doivent être aussi concrètes que possible, mesurables à travers des indicateurs pertinents, être également évolutive et s'inscrire dans un agenda clair et réalisable.
Prenons quelques exemples de mesures écologiques et sociales à déployer :
- créer un programme de réduction des déchets adapté aux ressources disponibles ;
- optimiser les déplacements professionnels avec des solutions de mobilité douce, ou encourager le télétravail et le covoiturage ;
- proposer des formations en interne pour sensibiliser les équipes aux enjeux du développement durable ;
- sourcer des fournisseurs locaux.
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Créer une charte RSE
La création d'une charte RSE permet de formaliser votre engagement professionnel envers des pratiques responsables. Ce document sert de cadre de référence pour vous guider dans l'organisation des démarches à mener et les comportements attendus.
Une charte RSE peut inclure les trois piliers du développement durable :
- les objectifs environnementaux de votre entreprise (réduction des déchets, optimisation énergétique, etc.) ;
- La dimension sociale (égalité des chances, bien-être au travail, lutte contre les discriminations) ;
- les pratiques économiques responsables (sélection de fournisseurs durables, politiques d'achats responsables).
Cette charte doit être communiquée à l'ensemble de vos parties prenantes et régulièrement mise à jour pour s'adapter aux évolutions des besoins et des réglementations.