Le handicap en entreprise aujourd’hui en France

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Les entreprises françaises sont-elles bonnes élèves sur la question du handicap au travail ? On fait le point sur ce sujet RSE et diversité.

Les entreprises françaises sont-elles bonnes élèves sur la question du handicap au travail ? On fait le point sur ce sujet RSE et diversité.

Le handicap en entreprise aujourd’hui en France

Intégrer des travailleurs handicapés dans votre entreprise, au-delà d’une obligation légale et d’une action en faveur de leur emploi, est aussi une opportunité de vous ouvrir à de nouveaux profils.


La France compte 12 millions de personnes en situation de handicap, qui représentent près de 3,8 % des actifs. Si les embauches de ces travailleurs en situation de handicap ont augmenté de 26 % entre 2018 et 2019 dans les entreprises, comme le rapporte le secrétariat d’État aux personnes handicapées, leur taux de chômage, qui atteint les 14 %, reste encore presque deux fois plus élevé que le taux national, à 8 %. Il leur faut également 883 jours en moyenne pour retrouver un travail, contre 668 jours pour l’ensemble des publics. La loi pour l’égalité des droits et des chances impose pourtant depuis le 1er janvier 2020 à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, d’employer parmi leurs salariés, au moins 6 % de travailleurs handicapés. Qu’en est-il dans les faits ?

  Personne en situation de handicap en entreprise : de quoi parle-t-on ?

Selon l’article L.5213-1 du Code du Travail, « est considéré comme travailleur handicapé toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique ». Cette définition souligne que la notion de handicap englobe un large éventail d’enjeux et de limitations : sur les 12 millions de Français en situation de handicap, plus de 9 millions, soit 80 %, ont un handicap invisible, selon le baromètre Agefiph/Ifop de 2020 sur l’emploi des personnes en situation de handicap.

Il est donc d’usage de classifier les handicaps selon cinq grandes catégories (Source : Classification Internationale des Handicaps et Organisation mondiale de la santé) :
- le handicap moteur ;
- le handicap sensoriel (visuel, auditif) ;
- le handicap psychique (pathologies perturbant la personnalité) ;
- le handicap mental (déficiences intellectuelles) ;
- les maladies invalidantes : il s’agit de maladies dont les effets sur l’organisme peuvent évoluer dans le temps et générer un handicap (asthme, insuffisance rénale, allergies, diabète, épilepsie, etc.).

  Quelles sont les obligations légales des entreprises pour les salariés en situation de handicap ?

La loi de 1987 pour l’égalité des droits et des chances, renforcée en 2005, a évolué au 1er janvier 2020. Jusqu’à cette date, seules les entreprises à partir de 20 salariés devaient répondre à l’obligation d’emploi de 6 % de personnes handicapées, et établir chaque année une déclaration obligatoire d’emploi des travailleurs handicapés (DOETH).


Depuis le 1er janvier 2020 en France, toutes les entreprises doivent déclarer mensuellement les salariés handicapés qu’elles emploient ; cette DOETH est intégrée à la déclaration sociale nominative (DSN). Celles de plus de 20 salariés ont de surcroît l’obligation d’effectuer une déclaration annuelle et de payer une contribution financière à l’Agefiph si leur taux d’emploi de personnes handicapées est inférieur à 6 %. Actuellement, 81 % des entreprises emploient directement au moins un bénéficiaire de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) et 9 % versent une contribution financière à l’Agefiph.

  Les idées reçues sur le handicap en entreprise

Les a priori autour du recrutement et de l’insertion de travailleurs handicapés en entreprise sont légion. A titre d’exemple, le baromètre Agefiph/Ifop de 2018 révélait que seules 10 à 14 % des personnes interrogées estimaient que l’intégration de personnes en situation de handicap pouvait développer l’innovation et la performance dans les équipes et que 60 % pensaient qu’un travailleur handicapé aurait des difficultés à occuper des fonctions managériales. Pour lutter contre ces préjugés en entreprise, l’Agefiph a donc décidé de tordre le coup à 5 idées reçues très répandues :

  • Un travailleur handicapé ne peut pas trouver de travail salarié en entreprise. Faux : plus de 80 000 personnes handicapées trouvent chaque année un emploi en France.
  • Intégrer une personne handicapée coûte cher aux entreprises. Faux : seuls 10 % des recrutements nécessitent l’achat de matériel spécifique.
  • Un travailleur handicapé est moins productif. Faux : la diversité des ressources humaines améliore la performance et l’expérience.
  • Certains métiers ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap. Faux : les entreprises emploient parmi ses salariés des personnes avec des handicaps divers, visibles ou non, à différents types de postes.
  • Un salarié handicapé est souvent en arrêt maladie. Faux : le taux d’absentéisme des personnes handicapées est inférieur à la moyenne nationale.