La flexibilité et la liberté qu'offre le fait de travailler en freelance séduisent. Voici les informations à connaître sur les statuts juridiques et les outils utiles pour bien démarrer votre activité de freelance.
Quel statut juridique choisir en freelance ? Comment créer son entreprise, bien la gérer et trouver des clients ? Quels logiciels utiliser quand on est freelance ? Voici les étapes à suivre pour vous lancer en tant qu'indépendant.
Devenir freelance séduit de plus en plus d'actifs : d'après Satista d'Eurostat, il y avait 3,3 millions de freelances en France en 2023 et 300 000 d'entre eux se sont lancés depuis 2020. Les jeunes diplômés sont attirés par cette manière de travailler. De nombreux métiers peuvent être exercés en freelance mais pour vous démarquer de la concurrence, il faut être bien préparé.
Pour bien commencer votre activité d'entrepreneur en freelance, et vous donner toutes les chances de réussir la création de votre activité, vous devez choisir parmi différents statuts juridiques. Si vous décidez de travailler en tant qu'indépendant, vous devrez trouver des clients et les fidéliser. Vous devrez donc acquérir des compétences commerciales et maîtriser aussi quelques techniques de marketing et de communication.
Indépendant, auto-entrepreneur, freelance : définition
Tout d'abord, la définition du freelance. Être freelance signifie simplement travailler pour son propre compte. En réalité, free-lance et indépendant , ou encore travailleur indépendant, ont la même signification puisque le terme freelance est un anglicisme.
Le freelance exerce son activité de manière indépendante, sans être lié par un contrat de travail et sans lien de subordination. L'autonomie que permet le travail en freelance est l'un de ses avantages les plus appréciés. Les freelances sont libres de travailler pour plusieurs clients. Ils déterminent eux-mêmes le tarif de leurs prestations, qu'ils facturent à l'heure, à la journée ou par projet. Des simulateurs peuvent les aider à déterminer leur bon taux journalier moyen (TJM).
Les indépendants sont également libres de travailler où ils le souhaitent. Veillez à avoir une connexion à haut débit pour pouvoir échanger efficacement avec vos clients, vos fournisseurs et vos partenaires.
1. Freelance : quel statut juridique choisir ?
Quand on commence son activité de freelance, il est en effet nécessaire de créer sa structure.
L'entreprise individuelle, sous le régime de la micro-entreprise
Le statut juridique de l'entreprise individuelle (EI) permet d'opter pour le régime de la micro-entreprise. Lorsque vous choisissez de devenir freelance, vous créez une entreprise individuelle (EI). Vous exercez alors votre activité en tant que personne physique, seul et en nom propre. Voyons ce qu'implique le choix de cette forme juridique et ses conséquences au regard du régime fiscale et sociale du chef d'entreprise.
Avantage, depuis 2022, le patrimoine personnel de l'entrepreneur individuel - celui-ci n'est pas affecté à son activité professionnelle - est protégé.
Ce statut séduit chaque année de plus en plus de freelances. D'après l'INSEE, en 2024, les immatriculations d'entreprises individuelles sous le régime de la micro-entreprise ont augmenté de 7 % en glissement annuel.
Grâce au statut de micro-entrepreneur, la création et le pilotage de votre entreprise sont facilités. Vous bénéficiez du régime micro-social. Vos cotisations sociales sont calculées de manière forfaitaire sur le chiffre d'affaires que vous avez réalisé. Grâce au régime fiscal de la micro-entreprise, il vous suffit de déclarer le chiffre d'affaires hors taxe (HT) que vous avez encaissé l'année précédente. A noter que, compte tenu du prélèvement à la source, l'impôt sur le bénéfice professionnel d'un micro-entrepreneur fait l'objet d'un acompte mensuel, ou trimestriel sur option. En tant que micro-entrepreneur, vous calculez votre chiffre d'affaires sur les factures encaissées. Côté comptabilité, les démarches sont allégées également.
Les caractéristiques de l'entreprise individuelle en micro-entreprise sont les suivantes :
- Pour être micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur), vous devez enregistrer en année n-1 et/ou n-2, un chiffre d'affaires annuel hors taxe inférieur à 188 700 euros HT pour des activités de vente de marchandises et à 77 700 euros HT pour les autres prestations de service et les activités libérales.
- L'entrepreneur a le statut de travailleur non salarié (TNS).
- Les cotisations sociales et l'impôt sur le revenu sont calculés sur le chiffre d'affaires déclaré.
- La seule obligation comptable pour un micro-entrepreneur est de tenir un livre des recettes.
Créer votre micro-entreprise en tant que freelance se fait aussi de manière simple. Il vous suffit de suivre les étapes sur le guichet unique des formalités d'entreprise. La procédure est gratuite et vous recevrez ensuite votre numéro SIREN qui permet de facturer.
La société unipersonnelle : EURL, SASU
Créer votre micro-entreprise peut être une première étape dans votre parcours d'entrepreneur, celle de la création de votre entreprise. Si vous voulez faire croître votre activité rapidement en tant que freelance, avec des perspectives importantes de chiffre d'affaires, vous pouvez choisir une autre forme juridique :
- L'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), strictement encadrée juridiquement, permet également d'être travailleur non salarié (TNS).
- La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), plus flexible sur le plan juridique, et qui vous octroie le statut de dirigeant assimilé salarié.
L'EURL et la SASU peuvent vous permettre de recruter des salariés et de faire entrer des investisseurs au capital de votre société.
3. Indépendant : trouver ses premiers clients et les fidéliser
Une fois que le freelance est autorisé à facturer, et qu'il a défini son offre, il est temps de se lancer et trouver des contrats clients. Pour ce faire, il faut trouver votre audience : clients particuliers (BtoC) ou entreprises pour lesquelles vous êtes prestataires (BtoB).
Pour dénicher des clients, vous pouvez :
- Solliciter votre réseau : anciens employeurs, maîtres de stage ou professeurs, en postant des messages sur les réseaux sociaux dont LinkedIn (en anglais et en français si vous souhaitez toucher des clients internationaux), cercle amical ou familial en usant du bouche-à-oreille ...
- Prospecter efficacement : préparez des messages ciblés à envoyer à vos prospects pour leur présenter votre offre, assistez à des événements de networking ou des salons professionnels où les professionnels d'un domaine se rencontrent.
- Inscrivez-vous sur des plateformes de mise en relation pour des missions professionnelles comme Malt, Upwork ou la Crème de la Crème.
Une fois les clients trouvés, il s'agit de les fidéliser. En BtoB, le freelance doit alors maintenir une communication fluide avec les sociétés pour lesquelles il est prestataire. En BtoC, le freelance peut proposer des offres promotionnelles pour les clients existants.
Une fois la forme juridique choisie, il est temps pour le freelance de se concentrer sur sa proposition de valeur, et donc sur l'offre de services que l'entrepreneur souhaite proposer pour intégrer un marché. Une offre et un positionnement clairs sont essentiels au freelance pour prendre un bon départ.
Pour affiner votre offre en tant que freelance, vous devez :
- Réaliser une étude de marché ainsi qu'une veille concurrentielle pour voir comment vos concurrents se positionnent.
- Déterminer quel besoin ou problème vous pouvez résoudre avec votre bien ou service.
- Déterminer vos tarifs (taux journalier moyen, ou alors le prix final du produit à partir de la marge que vous souhaitez générer).
- Anticiper votre communication et notamment les différents canaux qui fonctionnent le mieux en fonction de vos cibles et de votre secteur.
- Créer votre image de marque et votre ligne éditoriale.
Travailler en freelance ne signifie pas que vous devez tout faire tout seul. Faites-vous accompagner par un expert, ou appuyez-vous sur la technologie afin de gérer au mieux le pan administratif et la partie commerciale de votre activité.
Parmi les logiciels les plus utilisés par les entrepreneurs en freelance, figurent :
- La banque en ligne dédiée aux indépendants pour ouvrir son compte bancaire professionnel.
- Le logiciel de facturation qui permet d'émettre des devis et de les transformer en facture. Vous avez jusqu'au 1er septembre 2027 pour passer à la facture électronique. Renseignez-vous pour choisir la plate-forme la plus adaptée à votre entreprise.
- Le logiciel de comptabilité qui automatise les déclarations comptables et fiscales obligatoires selon votre statut juridique.
- Un logiciel de productivité pour organiser vos tâches et optimiser la gestion de votre temps : Trello, Asana, Notion, Monday...
- Une messagerie professionnelle, type Slack ou Teams, avec laquelle vous pouvez communiquer avec vos clients.
Ensuite, en fonction de l'activité de l'entrepreneur, il pourra se munir d'un CRM (Customer Relationship Manger) pour gérer sa relation client, par exemple.
Les freelances sont généralement adeptes du télétravail. En revanche, travailler depuis chez soi peut être un facteur d'isolement social ; c'est pourquoi il est important pour le freelance d'opter pour un tiers lieu comme un coworking. Ces espaces fleurissent un peu partout en France : on en recensait 2787 en 2021, soit une augmentation de 60 % par rapport à 2019. Vous pouvez donc trouver un espace adapté à vos besoins et à votre budget.
Avoir un cadre de travail dédie quand on tient les rênes de son activité. Il évite ainsi de ramener la pression de sa vie d'indépendant dans sa vie personnelle. L'espace de coworking peut également permettre au créateur d'entreprise de mutualiser ses compétences et de créer des synergies avec d'autres entrepreneurs.
Vous voilà prêt pour vous lancer sereinement en freelance. Dernier conseil : souscrivez une assurance responsabilité civile professionnelle (RCP) qui vous couvre en cas d'incidents avec un client (dommage matériel, retard de livraison d'un produit qui fait perdre de l'argent au client, et plus encore).
