Vous souhaitez devenir indépendant mais n'osez pas sauter le pas ? Le portage salarial, qui allie la flexibilité de l'indépendance aux avantages du statut de salarié, est peut-être la solution.
De plus en plus de Français souhaitent aujourd'hui devenir indépendants. Mais devenir travailleur indépendant comporte une part de risques non négligeable pour le salarié. Pour les contourner et démarrer une activité indépendante sereinement, une solution existe : le portage salarial.
Le portage salarial est basé sur une relation contractuelle entre un salarié porté, son entreprise de portage salarial et pour ses entreprises clientes.
Un contrat de travail en portage salarial, à durée déterminée ou indéterminée, est conclu entre le salarié porté et la société de portage salarial, qui de son côté établit un contrat de travail commercial avec l'entreprise cliente. L'indépendant peut alors effectuer des missions pour cette dernière, en étant salarié de l'entreprise de portage.
Pour l'indépendant ou le micro-entrepreneur, le portage salarial constitue donc une solution intéressante, entre salariat et entrepreneuriat, puisqu'il peut bénéficier de la sécurité et des avantages du statut de salarié d'une société, combinée à la liberté du statut d'indépendant.
La Convention collective de branche des salariés en portage salarial stipule que toute personne ayant l'expertise, la qualification et l'autonomie lui permettant de rechercher ses clients peut être un salarié porté, à condition d'avoir au minimum une qualification professionnelle de niveau 5 (Bac +2) ou une expérience significative d'au moins 3 ans dans le même secteur d'activité.
Le portage salarial concerne les métiers de prestations intellectuelles et les professionnels des secteurs secondaire et tertiaire. On y retrouve des salariés portés exerçant des activités très diverses (consultant, développeur web, chef de projet marketing, graphiste, ingénieur, etc.) et dans des secteurs tout aussi variés (communication, informatique, formation professionnelle, etc.).
Certaines professions réglementées du domaine de la médecine, de la justice ou de la comptabilité sont toutefois incompatibles avec le portage salarial. De plus, les missions en portage salarial ne peuvent être facturées qu'aux professionnels. Les services à la personne en sont donc exclus.
Enfin, la rémunération mensuelle minimale brute totale du salarié en portage ne peut pas être inférieure à 2 517,13 €.
L'avantage numéro 1 du portage salarial est d'associer l'autonomie d'un statut d'indépendant à la protection sociale du statut de salarié, comme s'il était rattaché à une société.
Etant indépendant, le salarié en portage salarial est en effet seul décisionnaire dans le choix de ses clients et des modalités de ses missions. Il bénéficie en parallèle des avantages du statut de salarié : assurance chômage, retraite, assurance maladie, complémentaire santé, assurance responsabilité civile professionnelle, congés payés... Point important à noter, il est possible de cumuler l'allocation d'aide au retour à l'emploi avec les revenus d'une activité de portage salarial.
Autre avantage de taille, la société de portage prend en charge toute la gestion administrative du salarié porté : contrat de travail, facturation, fiche de paie, etc. Grâce au portage salarial, si vous souhaitez lancer votre activité en indépendant demain, vous n'aurez pas à créer un statut juridique : vos seules tâches consisteront à fournir votre prestation de service à l'entreprise cliente et à en rendre compte au moins une fois par mois à la société de portage. De son côté, elle assurera la facturation et l'encaissement de vos honoraires, qui seront versés sous la forme d'une rémunération mensuelle.
Les frais de gestion et les cotisations sociales constituent les coûts principaux du portage salarial. Ils sont prélevés chaque mois sur le chiffre d'affaires hors taxe, ensuite converti en salaire net.
Si un chiffre d'affaires peut fluctuer, la gestion d'un salarié porté a des coûts fixes, comme l'établissement de la fiche de paie. Ces frais de gestion varient selon les entreprises de portage, mais la plupart des offres se situent entre 5 % et 12 % du chiffre d'affaires hors taxe facturé. Ces tarifs peuvent être dégressifs en fonction de votre chiffre d'affaires : plus il sera important, plus vous aurez les moyens de négocier.
À ces frais de gestion s'ajoutent les cotisations sociales : l'indépendant en portage salarial bénéficiant des mêmes avantages que qu'un salarié en entreprise, il doit s'acquitter des charges patronales (à partir de 33 % du salaire brut) et salariales (23 % du salaire brut).
La rémunération d'un indépendant en portage salarial dépend donc directement de son chiffre d'affaires HT facturé et correspond en moyenne à 50 % de ce dernier.
Si les frais de gestion sont à prendre impérativement en compte au moment de choisir votre entreprise de portage, ils ne doivent pas être le seul critère de choix. En vous basant uniquement sur une comparaison chiffrée, vous risquez de passer à côté d'une entreprise de portage salariale qui pourrait vous apporter un accompagnement précieux.
Mais comment trouver la perle rare dans la multitude d'offres de portage salarial disponibles ? Premier point à étudier, la santé financière et le fonctionnement de la société de portage : votre objectif est de pérenniser votre activité professionnelle, l'entreprise à laquelle vous ferez appel doit avoir des bases solides et respecter le cadre réglementaire spécifique à sa profession. Il est également important de choisir une société de portage qui prenne en charge votre métier, toutes ne s'adressant pas aux mêmes secteurs d'activité. Enfin, renseignez-vous précisément sur l'accompagnement et les services proposés : il est parfois plus rentable à long terme de payer plus cher un service de qualité qui vous permettra de vous concentrer sur l'essentiel, votre métier.