Il est recommandé de choisir l'EURL (si vous entreprenez seul) ou la SARL (si vous entreprenez à plusieurs) pour optimiser le coût de vos charges. Cependant, il n'existe pas de meilleur statut qu'un autre, chacun ayant ses propres particularités et avantages. La micro-entreprise est la solution la plus économique en matière de cotisations sociales, mais elle ne permet aucune déduction de frais. La SAS/SASU implique des charges sociales plus lourdes mais une protection du dirigeant plus importante.
Le statut juridique d'une entreprise, c'est-à-dire qui encadre vos obligations comptables, fiscales et légales, a un impact direct sur le niveau de charges à payer. Pour faire votre choix, voici un comparatif entre les différents statuts : micro-entreprise/entreprise individuelle, SASU/EURL et SAS/SARL.
Quelles sont les charges à payer quand on crée son entreprise ?
Les charges fiscales
Quel que soit son statut juridique, une entreprise est automatiquement soumise soit à l'impôt sur le revenu (IR), soit à l'impôt sur les sociétés (IS).
L'impôt sur le revenu (IR)
L'IR consiste à imposer les bénéfices de l'activité (ou le chiffre d'affaires) selon le barème progressif applicable à l'ensemble de ses revenus personnels.
Ce mode d'imposition s'applique par défaut :
- à la micro-entreprise (auto-entreprise) ;
- à l'entreprise individuelle classique ;
- à l'EURL dont l'associé unique est une personne physique.
Il est aussi accessible sur option pendant 5 ans pour certaines sociétés comme les SAS, SASU ou SARL.
L'impôt sur les sociétés (IS)
Avec l'IS, c'est l'entreprise elle-même qui paie l'impôt sur ses bénéfices. Le dirigeant est ensuite imposé à titre personnel uniquement s'il se verse une rémunération ou perçoit des dividendes.
Ce régime est automatique pour les SAS, SASU et SARL, mais peut aussi être choisi volontairement par une EURL ou une entreprise individuelle (hors micro-entreprise).
L'IS offre une fiscalité plus stable et plus prévisible, avec des taux fixés à :
- 15 % jusqu'à 42 500 € de bénéfices (sous conditions) ;
- 25 % au-delà.
Les autres taxes fiscales à prévoir
En tant qu'entrepreneur, vous êtes également soumis à d'autres taxes fiscales, comme :
- la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), qui est une taxe locale due chaque année par toutes les entreprises, y compris les micro-entreprises ;
- la TVA si vous dépassez les seuils en vigueur ;
- les taxes d'apprentissage et contributions employeurs si vous avez des salariés.
Les charges sociales (ou cotisations sociales)
Les charges sociales correspondent aux cotisations versées pour bénéficier d'une protection sociale : assurance maladie, retraite, invalidité, maternité, etc.
Leur calcul (et donc leur montant) dépend du statut juridique de l'entreprise :
- en micro-entreprise, elles sont calculées en pourcentage du chiffre d'affaires (de 6 % à 24,6 % selon l'activité) ;
- pour les autres statuts (EI, EURL, SASU, SARL, etc.), elles sont basées sur la rémunération du dirigeant, à hauteur environ de 45 % pour les TNS et entre 60 % et 80 % pour les assimilés salariés.
Les charges opérationnelles
La gestion d'une entreprise implique d'anticiper certaines charges fixes ou variables :
- assurance professionnelle ;
- loyer ou charges locatives si vous travaillez hors de chez vous ;
- achat ou location de matériel (ordinateur, mobilier, outils, etc.) ;
- abonnements Internet et de téléphonie ;
- frais de déplacement, restauration, carburant, etc. ;
- services logiciels ou plateformes en ligne (CRM, facturation, comptabilité...)
Comparatif des charges entre les statuts juridiques
Comparer les régimes avant même la création de votre entreprise permet d'anticiper vos coûts et d'optimiser votre rémunération dès la première année d'exercice.
A noter : Notre étude comparative présente des informations données à titre indicatif. Les montants et régimes peuvent varier selon votre situation professionnelle et personnelle.
Entreprise individuelle classique ou micro-entreprise : qui paie le moins de charges ?
Le régime de la micro-entreprise est généralement plus avantageux que le régime “classique” de l'entreprise individuelle en matière de charges sociales. En micro-entreprise, le montant des cotisations est calculé sur le chiffre d'affaires, avec des taux réduits variant de 6 % à 24,6 %, selon l'activité exercée.
En revanche, dans l'EI classique, les charges sociales représentent en moyenne environ 45 % de la rémunération du TNS (travailleur non salarié). De plus, l'entrepreneur individuel doit s'acquitter de cotisations minimales, même sans bénéfice, ce qui n'est pas le cas en micro-entreprise.
Côté fiscalité, les deux statuts relèvent par défaut de l'impôt sur le revenu (IR) :
- la micro-entreprise bénéficie toutefois d'un abattement forfaitaire de 34 à 71 % selon l'activité ;
- l'EI classique peut déduire ses frais réels.
En résumé : la micro-entreprise paie souvent moins de charges, mais au prix d'un système forfaitaire où aucune dépense n'est déductible. L'EI classique, plus coûteuse, permet en revanche une optimisation par la déduction des frais professionnels.
EURL ou SASU : qui paie le moins de charges ?
Vous entreprenez seul et souhaitez créer une société ? Vous hésitez entre l'EURL et la SASU ?
La différence majeure réside dans le statut social du dirigeant :
- en EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), le gérant est un travailleur non salarié (TNS), avec des cotisations autour de 45 % de la rémunération et des cotisations minimales à prévoir ;
- en SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle), le président est assimilé salarié : il bénéficie d'une meilleure protection sociale, mais les charges peuvent atteindre 80 % de sa rémunération brute. En revanche, aucune charge sociale n'est due s'il ne se verse pas de salaire (ou s'il se rémunère en dividende).
Sur le plan fiscal :
- les deux peuvent être imposées à l'impôt sur les sociétés ;
- la SASU peut opter pour l'impôt sur le revenu pendant 5 ans ;
- les frais professionnels sont déductibles dans les deux cas ;
- en SASU, les dividendes ne sont pas soumis à cotisations sociales, contrairement à l'EURL au-delà de 10 % du capital.
L'EURL est donc plus économique pour un dirigeant rémunéré (malgré la présence de cotisations sociales minimales.) La SASU coûte plus cher en cas de rémunération, mais peut s'avérer plus intéressante si vous ne vous versez pas de salaire et misez sur les dividendes. Elle permet également une meilleure couverture sociale et davantage de flexibilité sur vos options de rémunération.
SARL ou SAS : qui paie le moins de charges ?
Quand on entreprend à plusieurs, le choix entre la SARL (Société à responsabilité limitée) et la SAS (Société par actions simplifiée) se pose automatiquement pour la création de son entreprise.
En SARL, un gérant majoritaire est considéré comme travailleur non salarié (TNS), avec des cotisations sociales qui gravitent autour de 45 %. En revanche, un gérant minoritaire ou non associé est considéré comme assimilé salarié, avec des charges pouvant grimper jusqu'à 80 % de sa rémunération brute, comme en SAS.
D'un point de vue fiscal, les deux formes sont imposées à l'IS (impôt sur les sociétés), avec possibilité d'opter temporairement pour l'IR (impôt sur le revenu). Les frais professionnels sont déductibles dans les deux structures.
À noter :
- en SARL, les dividendes perçus par un gérant TNS sont soumis à cotisations sociales au-delà de 10 % de sa part dans le capital ;
- en SAS, les dividendes restent exonérés de cotisations sociales.
La SARL est souvent moins coûteuse si le gérant est majoritaire et peu rémunéré. La SAS vous coûtera plus cher en charges sociales, sauf si vous faites le choix de vous rémunérer en dividendes, ou de ne pas vous rémunérer du tout (attention : pas de cotisation = pas de protection sociale).
Tableau récapitulatif des charges en entreprise
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