Pour minimiser le gaspillage au sein de votre entreprise, vous pouvez mettre en place plusieurs actions afin de limiter la génération de biodéchets, exploiter le potentiel économique des invendus, réduire les emballages et la consommation de produits en plastique à usage unique, adopter une démarche “zéro papier” et, enfin, appliquer les principes de l'économie circulaire des 4R. 

Réduire les déchets (alimentaires ou non) s'intègre dans une démarche RSE concrète : mieux gérer ses ressources, limiter les pertes et repenser ses usages. En plus de générer des économies, ces actions renforcent votre culture d'entreprise et vous préparent à un cadre réglementaire de plus en plus exigeant, notamment avec la loi AGEC.

Le gaspillage en entreprise : de quoi parle-t-on ?

Qu'est-ce que le gaspillage en entreprise ?

Le gaspillage désigne toute utilisation inutile ou inefficace de ressources (matières premières, produits finis, énergie, temps ou compétences).

Il ne se limite pas à jeter un produit consommable ou à imprimer un document inutile. Gaspillet peut prendre des formes multiples et impacter la performance économique de l'entreprise, sa crédibilité environnementale et son image de marque.

Les formes de gaspillage à identifier par les entreprises

Dans une logique d'anti-gaspillage, et pour une gestion durable et efficace des ressources, toute entreprise à impact doit passer en revue ses postes générateurs de déchets. On compte 5 principales formes de gaspillage dans le milieu professionnel : 

  1. Le gaspillage alimentaire : particulièrement présent dans la restauration collective, les traiteurs ou l'événementiel. On parle ici de repas non consommés, de surstockage ou d'erreurs de prévision ;
  2. Les déchets en plastique et les emballages : les objets à usage unique (fourchette en plastique par exemple), le suremballage ou l'absence de tri des déchets... le plastique est omniprésent dans certaines chaînes de production ; 
  3. Les invendus : dans le textile, l'alimentaire ou la distribution non alimentaire, les produits qui ne trouvent pas preneur deviennent rapidement un fardeau logistique et écologique ; 
  4. Les ressources mal utilisées comme le gaspillage d'énergie, d'eau, de papier, mais aussi de temps ou de compétences (ce qu'on appelle les “Mudas”) ; 
  5. Les déchets administratifs : les tickets de caisse, les impressions papier, les justificatifs... Des gestes anodins mais qui, à grande échelle, représentent des tonnes de déchets évitables.

Ce que dit la loi AGEC : obligations et opportunités

Qu'est-ce que la loi AGEC ?

Entrée en vigueur en février 2020, la loi AGEC (ou loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) a pour ambition de transformer en profondeur notre modèle économique, encore largement linéaire (“produire - consommer - jeter”).

Cette loi anti-gaspillage repose sur une logique à double entrée : 

  • contraindre par la réglementation ;
  • ouvrir la voie à l'innovation (éco-conception, économie circulaire, recyclage, traçabilité...).

Les objectifs de la loi AGEC pour les entreprises

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (loi AGEC) implique les actions suivantes pour les entreprises :

  • Le tri des déchets alimentaires et la valorisation obligatoire des biodéchets dès 2024 pour tous les professionnels produisant plus de 5 tonnes de biodéchets par an ; 
  • L'interdiction de détruire des invendus non alimentaires, notamment dans le textile, les produits d'hygiène ou les équipements électroniques ; 
  • L'obligation de donner les denrées alimentaires pour la grande distribution (surface > 400 m²) et les opérateurs de la restauration collective ; 
  • L'interdiction d'imprimer automatiquement les tickets de caisse et de carte bancaire (CB) depuis 2023, sauf demande explicite du client ; 
  • Le nouvel affichage environnemental des produits : réparabilité, durabilité, impact carbone, présence de substances dangereuses... ;
  • La responsabilité élargie du producteur (REP) renforcée : les producteurs doivent financer la gestion de la collecte des déchets issus de leurs produits.

L'anti-gaspillage : un levier stratégique pour les petites structures

Une gestion efficiente des coûts

La réduction du gaspillage permet d'agir directement sur les charges de fonctionnement (et donc améliorer les marges) de votre entreprise, via : 

  • l'optimisation des achats ; 
  • la diminution du volume de déchets à traiter ; 
  • la baisse de la consommation de matières premières ou de fournitures. 

Un engagement visible et crédible

Même sans disposer d'un service dédié à la RSE dans votre TPE, vous pouvez valoriser vos actions concrètes auprès de vos clients, partenaires ou collaborateurs. 

Une réduction visible du plastique, l'utilisation d'emballages responsables ou la lutte contre les invendus renforcent par exemple la cohérence de l'entreprise. Ces actions contribuent à construire une image de marque responsable de votre société.

Un facteur d'engagement interne

Les démarches d'anti-gaspillage renforcent l'implication des équipes. Impliquer vos collaborateurs dans la mise en place de bonnes pratiques permet de favoriser l'adhésion, la responsabilisation et la cohérence au quotidien.

Zoom sur 5 leviers anti-gaspillage pour votre entreprise

1. Gaspillage alimentaire : un enjeu même à petite échelle

Même en l'absence de cantine ou d'activité de restauration collective, une petite entreprise peut générer du gaspillage alimentaire, c'est-à-dire générer biodéchets qui pourraient être évités : repas jetés après une réunion, surplus de production, erreurs de gestion de stock.

Voici quelques actions à déployer au sein de votre entreprise :

  • éviter la surproduction en suivant les habitudes de consommation ou de fréquentation de vos salariés et/ou clients ; 
  • donner les excédents à des associations locales ou utiliser des plateformes telles que Too Good To Go (si vous êtes boulanger, restaurateur...) ; 
  • optimiser les méthodes de stockage, d'étiquetage et de conservation.

Si vous avez l'espace, vous pouvez aussi réfléchir à la mise en place d'un compost afin faire le tri à la source des déchets alimentaires et de les valoriser.

2. Invendus : transformer une contrainte en opportunité

Les invendus représentent une perte de valeur significative, même pour une petite entreprise. 

Qu'il s'agisse de surplus saisonniers, de produits déclassés ou d'erreurs de commande, des solutions simples existent pour éviter le gaspillage à l'issue d'invendus.

Voici quelques pistes envisageables pour gérer les produits que nous avez pas vendus : 

  • prévoir une offre de seconde main ; 
  • donner à des structures locales de l'économie sociale et solidaire (ESS) comme des associations ou des recycleries ; 
  • reconditionner ou revaloriser certains produits pour un usage interne ou une vente alternative.

3. Réduction des emballages et des plastiques à usage unique

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire vise, comme indiqué plus haut, la sortie progressive du plastique à usage unique d'ici 2040. Les petites entreprises ne sont pas soumises à des quotas contraignants ; vous pouvez cependant adopter des gestes simples pour réduire vos déchets d'emballage, comme : 

  • remplacer les emballages plastiques de vos produits par des matériaux recyclables, compostables ou réutilisables ; 
  • supprimer les suremballages dans les expéditions ou la présentation des produits ; 
  • sensibiliser les fournisseurs et consommateurs à des pratiques plus durables.

4. Impression et stratégie zéro papier

La suppression progressive du ticket de caisse automatique, actée par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), ouvre la voie à une stratégie plus globale de réduction du papier.

Ces pratiques dites “zéro papier” améliorent l'efficacité administrative, réduisent les coûts de consommables et s'inscrivent dans une démarche durable accessible grâce à la réduction des déchets en papier. 

Pour une TPE, cela peut se traduire par des habitudes simples : 

  • la dématérialisation des devis, factures, bulletins de paie et documents internes ; 
  • l'utilisation d'outils de signature électronique ou de gestion de documentaires numériques ; 
  • la mise en place de règles simples : impression en recto-verso, par défaut en noir et blanc ou suppression des impressions systématiques.

5. Appliquer les principes des 4R : Réduire, Réemployer, Réparer, Recycler

L'approche de l'économie circulaire repose sur quatre réflexes clés, applicables dans toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Ces quatre réflexes sont assemblés dans l'acronyme “4R” pour réduction, réemploi, réparation et recyclage. 

À l'échelle d'une toute petite entreprise, cela passe ainsi par des actions simples, comme le réemploi des contenants, cartons ou fournitures pour leur offrir une seconde vie, la réparation du matériel plutôt que le remplacer systématiquement et le recyclage des appareils de téléphonie et des équipements professionnels s'ils ne sont pas réparables ou encore le recyclage de chaque produit en mettant en place des points de tri simples et visibles dans les locaux.

 
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