Les entreprises dites " à impact " se développent rapidement en France. Ce terme désigne les entreprises et les sociétés qui visent à avoir un impact positif dans le cadre de leur activité. Elles peuvent ainsi lutter contre la pollution, s'engager contre les violences faites aux femmes, développer des produits naturels ou des énergies renouvelables, adopter une politique RH soucieuse du bien-être de leurs salariés, entretenir des relations respectueuses des intérêts et des contraintes de leurs fournisseurs, etc.
Dans son fonctionnement, l'entreprise à impact est entièrement tournée vers la poursuite de cet impact positif, de la conception de sa gouvernance à ses relations fournisseurs, en passant par ses activités commerciales.
Si cette notion est couramment évoquée dans l'écosystème des start-ups, elle n'est cependant pas définie par la règlementation.
Les dimensions de l'entreprise à impact
Le Mouvement Impact France, une association née de la fusion du Mouvement des entreprises sociales et de Tech for Good France, définit l'impact autour de 4 piliers :
- L'impact social, en interne et en externe
- L'impact écologique
- Le partage du pouvoir
- Le partage de la valeur
Au quotidien, ces quatre piliers sont au cœur de la stratégie d'une entreprise à impact. En tant que chef d'entreprise, si vous souhaitez engager votre entreprise dans cette démarche, il vous faudra la réorganiser, plus ou moins en profondeur, pour prendre en compte de ces quatre dimensions.
Quelle différence avec la RSE ?
Préoccupations écologique, sociale et économique sont aussi au cœur de la stratégie RSE d'une entreprise. Alors, quelle différence entre une entreprise à impact et une entreprise ayant adopté une stratégie RSE ?
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est définie par la commission européenne comme “l'intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.” L'entreprise qui déploie une démarche RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable. Elle va donc essayer de réduire ses postes de consommation, d'adopter du matériel plus vertueux au plan environnemental, de s'inscrire dans une économie circulaire, etc.
De son côté, l'entreprise à impact cherche à créer un impact positif sur son environnement et sur la société, au cœur même de son activité, qu'il s'agisse d'un but social, d'éducation, de réinsertion, de santé, de commerce écoresponsable, etc.
L'entreprise à impact : une entreprise à mission ?
Le statut d'entreprise à mission est encadré juridiquement par la loi Pacte de 2019 alors que celui d'entreprise à impact ne l'est pas. C'est ce qui les différencie essentiellement.
Pour faire état publiquement de sa qualité d'entreprise à mission, l'entreprise doit respecter plusieurs conditions : elle doit se doter d'une raison d'être, qui doit être précisée dans ses statuts. Concrètement, ses statuts doivent préciser un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux, que l'entreprise se donne pour mission de poursuivre. De plus, les modalités de suivi d'exécution de cette mission incombent à un comité de suivi.
L'entreprise à impact cherche à aller encore plus loin, en orientant l'ensemble de ses opérations vers la poursuite d'objectifs du développement durable (ODD).
Un statut juridique en devenir ?
Si l'entreprise à impact ne fait pas pour l'instant l'objet d'un statut défini par les textes, certaines entreprises, rassemblées au sein du mouvement patronal vert et social qu'est le Mouvement Impact France, militent pour que soit inscrite dans la loi et codifiée cette nouvelle façon d'envisager l'entreprise.
En 2022, le Mouvement Impact France a présenté en ce sens son " Manifeste pour l'économie de demain " co-signé par 2000 patrons engagés parmi lesquels la MAIF et Leboncoin. Son objectif ? La création de 50 000 entreprises à impact d'ici 2027.