Que vous souhaitiez créer votre entreprise après vos études ou à la suite d'une reconversion professionnelle, une préparation rigoureuse est indispensable. Cela inclut notamment la réalisation d'un business plan solide, le choix d'un statut juridique adapté et la gestion des démarches d'immatriculation de votre entreprise. Chaque étape de la création de votre entreprise doit être soigneusement exécutée afin de maximiser vos chances de réussite entrepreneuriale. Vous pouvez aussi envisager la reprise d'une entreprise, une alternative stratégique à la création à partir d'une feuille blanche.
Trouver la bonne idée est un point de départ essentiel pour réussir son projet de création d'entreprise.
Avant de se lancer, tout entrepreneur doit mûrement réfléchir au concept de son projet de création d'entreprise, au choix du nom et à son positionnement sur le marché. Il est également indispensable d'analyser la demande pour monter un business à succès. Par exemple, la forte demande pour des places en crèche peut faire de l'ouverture d'une structure d'accueil une idée pertinente dans le cadre d'un projet de création d'entreprise.
Vous devez également faire le point sur vos compétences, savoir-faire et expériences afin de monter un projet d'entreprise solide aligné à vos aspirations d'entrepreneur.
Une fois que vous avez trouvé une idée d'entreprise, il est essentiel d'avoir une connaissance approfondie du secteur d'activité dans lequel vous souhaitez vous lancer avec la création de votre entreprise. Cela commence par des recherches concernant les éventuelles contraintes imposées par les réglementations spécifiques à chaque métier. Est-il nécessaire d'avoir suivi une formation spécialisée pour exercer la profession ? Existe-t-il des normes obligatoires comme les normes d'hygiène dans le milieu de la restauration ?
En plus de ces informations réglementaires, il est recommandé d'effectuer une étude de marché. Aussi appelée "benchmark", cette dernière sert à analyser la demande locale et connaître vos concurrents directs et indirects. Cette étape du projet est donc importante dans le cadre d'une création d'entreprise commerciale.
Par exemple, si un entrepreneur souhaite ouvrir un salon de coiffure, il doit identifier les salons déjà présents dans sa zone ainsi que leurs services et tarifs. En parallèle, il est conseillé d'analyser les habitudes et attentes des clients potentiels pour proposer une offre adaptée au marché.
Réaliser un business plan pour fiabiliser son idée d'entreprise
Grâce aux informations recueillies dans l'étape précédente pour créer votre entreprise, élaborez un business plan solide. Dans votre dossier, vous devrez remplir notamment les éléments suivants :
- votre concept ;
- vos stratégies commerciales ;
- les objectifs financiers ;
- les coûts opérationnels.
Ce business plan vous permettra d'estimer votre chiffre d'affaires dans les premières années de votre activité et d'évaluer le montant de vos charges et dépenses. Ces chiffres vous serviront pour convaincre des investisseurs et préparer financièrement votre projet de création d'entreprise.
Trouver des solutions de financement pour créer son entreprise
Certains entrepreneurs créent leur entreprise avec un capital de départ, appelé aussi apports. D'autres doivent monter leur entreprise sans argent.
Dans tous les cas, connaître les solutions de financement disponibles est primordial pour tout entrepreneur qui souhaite créer son entreprise. Muni de votre meilleur atout, c'est-à-dire un dossier comportant votre étude de marché et votre business plan, vous pouvez vous tourner vers les banques pour obtenir un prêt professionnel. Ces fonds peuvent être utiles pour investir dans un local commercial ou acheter du matériel, par exemple.
En dehors du système bancaire traditionnel, vous pouvez actionner d'autres leviers de financement pour votre projet de création d'entreprise comme :
- le crowdfunding (financement participatif) : cette aide à la création d'entreprise permet de lever des fonds en mobilisant une communauté, souvent via des plates-formes en ligne, en échange de contreparties ;
- la love money : il s'agit des fonds investis par votre entourage ;
- les business angels ou investisseurs privés : ces entrepreneurs ou experts investissent dans des entreprises en démarrage, souvent en échange de parts.
Le choix du statut juridique de votre entreprise détermine vos obligations sociales, comptables et fiscales en tant que dirigeant d'une entreprise commerciale. Il existe deux catégories de société. Entrepreneurs, vous avez donc le choix entre les statuts suivants :
- L'entreprise individuelle est à choisir si vous créez l'entreprise seul et souhaitez une gestion administrative allégée grâce au régime de la micro entreprise. Cette forme vous limite en croissance de chiffres d'affaires. Vous devenez ainsi micro entrepreneur (ex- auto entrepreneur).
- La société commerciale de type EURL ou la SASU (ou leur version "avec associé" : la SARL et la SAS) est à privilégier si vous avez des perspectives importantes de croissance pour votre entreprise. Ces formes de société offrent une plus grande souplesse en termes de gestion. Elles permettent également de bénéficier d'avantages fiscaux comme déduire vos dépenses professionnelles. Cela implique des obligations comptables, fiscales et administratives plus strictes.
Le concept d'entreprise est validé, le business plan et l'étude de marché sont finalisés et le statut juridique de votre entreprise est déterminé ? Vous êtes prêt à entamer les démarches et formalités administratives de création et d'immatriculation d'entreprise.
Si vous avez choisi une société commerciale (SAS, SASU, EURL, SARL) pour la création de votre entreprise, les différentes formalités administratives et juridiques sont les suivantes :
- Rédaction des statuts qui définissent son cadre juridique, ses modalités de gestion et vos responsabilités en tant que dirigeant et des potentiels associés.
- Ouverture d'un compte bancaire professionnel où vous déposerez le capital social de la société (montant à partir d'un euro).
- Publication d'une annonce légale dans un journal habilité pour informer publiquement de la création d'entreprise.
- Immatriculation sur le guichet des formalités des entreprises (dit "guichet unique") de l'INPI qui centralise toutes les démarches liées à la création d'entreprise via un formulaire à remplir en ligne. À cette étape, en tant que commerçant, vous vous enregistrez au registre du commerce et des sociétés (RCS) contre une contribution financière (37,45 € en 2024).
- Réception de numéros essentiels à la gestion d'entreprise : les numéros Siret, Siren et de TVA. Ils permettent de facturer en toute légalité (entre autres).
- Réception de l'extrait Kbis qui est la carte d'identité de votre entreprise.
Par ailleurs, d'autres démarches peuvent être requises lors de la création administrative de votre entreprise :
- Si vous comptez avoir des clients à l'étranger, vous devez demander un numéro de TVA intracommunautaire, obligatoire pour les échanges commerciaux avec les pays de l'Union européenne. Vous pouvez également demander un numéro D&B Duns qui permet d'immatriculer votre société à l'international.
- Si vous pratiquez une activité réglementée, vous devez vous inscrire à un ordre professionnel ou bien obtenir une carte professionnelle.
Chacune de ces démarches et formalités administratives pour la création de votre entreprise doit être effectuée soigneusement, car elles conditionnent non seulement la légalité de votre activité mais aussi son bon fonctionnement à long terme.
Une fois l'entreprise créée d'un point de vue juridique, tout dirigeant doit penser aux différentes assurances obligatoires ou non pour assurer la pérennité de votre activité.
Concernant votre protection sociale, votre régime social sera déterminé en fonction de votre choix du statut juridique de votre société. En tant qu'indépendant (micro entrepreneur, gérant majoritaire de SARL, gérant d'une EURL), vous serez affilié à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM). En tant qu'assimilé salarié (gérant minoritaire de SARL, président ou directeur général d'une SA, président d'une SAS/SASU), vous dépendrez du régime social général de la sécurité sociale et serez affilié à la caisse de retraite des cadres de l'Agirc.
A la création de votre entreprise, vous pouvez souscrire :
- un contrat de responsabilité civile professionnelle (RC Pro) qui permet de vous protéger en cas de dommages causés à des tiers dans le cadre de votre activité professionnelle ;
- une assurance multirisque professionnelle, notamment si vous avez un local et du matériel onéreux ;
- un contrat de mutuelle et une prévoyance pour les aléas en matière de santé ;
- une protection juridique qui vous assiste en cas de litige.
Il est recommandé de demander des devis à plusieurs compagnies d'assurance pour comparer les offres en termes de couverture, de coûts et de services avant de souscrire à une assurance pour votre entreprise.
La création d'entreprise, c'est également le montage d'une logistique, d'une offre, d'une stratégie de communication, d'une gestion comptable et bien plus encore.
Avant d'ouvrir votre entreprise, anticiper les éléments suivants :
- réaliser un dépôt de marque auprès de l'INPI ;
- créer un compte professionnel impots.gouv pour vos déclarations ;
- trouver un système de gestion qui vous convient : logiciel de facturation et de comptabilité, système de caisse, type de terminal... ;
- souscrire aux offres Internet et de téléphonie adaptées aux professionnels ;
- utiliser les canaux de communication : réseaux sociaux, site Internet, publicité ciblée... ;
- planifier un événement de lancement ;
- déployer un programme de fidélité ou une offre de bienvenue.
En suivant ces étapes, vous vous assurez que le lancement de votre entreprise se déroule sans accroc.
La reprise d'une entreprise est une alternative attrayante à la création d'entreprise. Cette option peut vous permettre de gagner en temps et en ressources pour votre projet de création d'entreprise. En effet, vous profitez d'une structure déjà établie, qui a sa propre clientèle. En revanche, si l'établissement souffre d'une mauvaise réputation ou de vices cachés, vous prenez le risque d'en payer les conséquences, même en remettant à neuf le concept.
Si l'idée vous séduit, voici quelques pistes pour réussir sa reprise d'entreprise :
- La recherche d'entreprises cibles ;
- L'audit approfondi ;
- La préparation du plan de reprise ;
- L'intégration et la gestion post-reprise ;
- L'accompagnement professionnel.
En prenant ces éléments en compte, à vous de jauger votre préférence entre créer une entreprise à partir d'une page blanche ou rédiger un nouveau chapitre d'une structure déjà existante.