Que ce soit pour réaliser un rêve d'enfance, rebondir après un licenciement professionnel ou la fermeture de votre propre entreprise ou encore changer d'environnement, la reconversion professionnelle représente un parcours parfois long et complexe mais toujours passionnant.
Vous n'êtes pas seul à envisager de changer de métier : selon une étude de Devinci, le pourcentage de salariés aspirant à se reconvertir est passé de 25 à 33 % au cours des 5 dernières années, ce qui représente environ 2 millions de Français. Cet article sur la reconversion professionnelle vous guide dans cette démarche de transition de carrière.
Toute reconversion professionnelle débute par une introspection qui vous aide à mieux comprendre l'origine et les motivations du changement.
Les raisons qui poussent généralement les personnes à opérer un processus de reconversion professionnelle sont les suivantes :
- améliorer ses conditions de travail pour favoriser son bien-être ;
- augmenter sa rémunération en choisissant des domaines porteurs comme la technologie, en devenant développeur ou data analyst.
- trouver du sens dans sa pratique professionnelle en se tournant vers des métiers du social, de l'enseignement, du médical, du paramédical ou du soin (infirmier, aide-soignant, psychologue…), de la transition écologique et énergétique ou encore en lien avec le monde agricole, avec les enfants ou les animaux… ;
- réaliser un rêve ou assouvir une passion, notamment si vous optez pour une reconversion dans un domaine artistique (chant, danse, théâtre, peinture…), dans les métiers de bouche (boulanger, pâtissier…) ou de la restauration (cuisinier) ;
- passer de salarié à indépendant et créer son entreprise ou inversement.
Dans tous les cas, vous devez vous poser suffisamment de questions pour vous assurer que ce n'est pas une passade et identifier comment vous pourriez développer de nouvelles compétences ou cultiver vos compétences actuelles, pour réussir cette reconversion professionnelle.
En effet, pour pouvoir les exercer, certains métiers nécessitent de suivre une formation et d'obtenir un diplôme afin d'acquérir les compétences spécifiques à l'activité mais aussi répondre aux obligations légales. C'est notamment le cas si vous souhaitez ouvrir une entreprise dans les domaines suivants :
Déboulonnons les préjugés : changer de cap professionnel est envisageable à tout moment de la vie. Cependant, il est souvent constaté que la plupart des reconversions professionnelles surviennent à partir de 35 ou 40 ans, une période où les professionnels ont généralement achevé la première phase de leur carrière post-études. Regardons les enjeux des reconversions à chaque âge.
Faire une reconversion professionnelle à 30 ans
À l'âge de 30 ans, où les responsabilités familiales sont souvent moins pesantes, le moment est propice pour entreprendre une reconversion professionnelle et explorer de nouvelles voies professionnelles. De plus, vous avez plus de latitude pour envisager des formations plus longues, comme dans le domaine médical.
Cependant, à 30 ans, avec seulement quelques années d'expérience professionnelle post-études, il est possible que vous ayez des moyens limités pour financer votre transition professionnelle vers une nouvelle carrière.
Faire une reconversion professionnelle à 40 ans
À 40 ans, vous avez acquis de l'expérience et développé une certaine maturité : deux avantages significatifs dans votre recherche d'épanouissement professionnel.
En parallèle, la stabilité financière favorise le financement de vos formations. Vous pouvez plus aisément dégager du temps pour ce projet (ces possibilités dépendent cependant de votre situation familiale).
Faire une reconversion professionnelle à 50 ans
Enfin, à 50 ans, vous avez une certaine lucidité dans le choix des voies à emprunter et pouvez mettre en valeur une carrière bien remplie. En plus, vous avez une situation familiale sûrement moins prenante et des ressources financières souvent plus solides, ce qui facilite la transition vers une nouvelle carrière.
Cependant, entreprendre des études longues pour entamer une nouvelle étape de votre parcours professionnel peut s'avérer plus intimidant (mais reste tout à fait réalisable).
Faire un bilan de compétences
Vous souhaitez changer de métier en ayant quelques idées, mais sans direction précise en tête ? Un bilan de compétences s'impose.
En effet, le bilan de compétences est facteur de succès incontournable en matière de reconversion professionnelle. Cet exercice permet d'analyser vos compétences techniques et comportementales (les soft skills) mais aussi vos connaissances, vos motivations professionnelles et vos aspirations de façon plus générale.
À travers des entretiens individuels encadrés par un coach spécialisé ou un expert, le bilan de compétences vous permet d'apprendre à :
- mieux vous connaître
- identifier vos points forts ;
- prendre du recul sur votre parcours professionnel.
À la suite d'un bilan de compétences, un projet professionnel concret, en lien avec votre profil, vous sera proposé.
Définir un calendrier de reconversion
La reconversion professionnelle peut prendre quelques mois, une année entière, voire plusieurs années. En revanche, définir un cadre temporel avec des objectifs ponctuels permet de structurer votre démarche et de rendre ce processus plus gérable et plus efficace.
Choisir sa méthode de reconversion
Vous préférez vous inscrire à des cours du soir, à une formation continue ou bénéficier d'un accompagnement particulier avec un coach pour effectuer votre reconversion professionnelle ? Sachez qu'il existe des ateliers en présentiel ou via des plateformes d'e-learning pour gagner rapidement en compétence dans votre domaine de prédilection.
Pour choisir votre méthode de reconversion, nous vous invitons à considérer les options qui varient selon votre domaine d'activité. En effet, le choix dépendra des besoins individuels, du style d'apprentissage et des objectifs professionnels de chacun.
Prévoir les frais de reconversion
En fonction du type de reconversion opéré, vous devez anticiper des frais de formation ou d'accompagnement.
De même, votre reconversion professionnelle implique peut-être de financer :
- du matériel en particulier (si vous vous convertissez dans un métier manuel par exemple) ;
- le financement de la création ou de la reprise d'une entreprise (si vous faites ce choix)
- des frais de déplacement pour assister à une formation ;
- des frais administratifs.
Si vous arrêtez de travailler le temps de mettre en œuvre votre reconversion professionnelle, vous devez également prendre en compte la perte de revenus pendant cette période de transition.
Nous recommandons donc à tous les professionnels en projet de reconversion de planifier leurs dépenses.
Justement, si la question financière vous préoccupe, l'avantage est qu'il existe des dispositifs et aides qui permettent d'alléger vos frais de reconversion professionnelle pour opérer cette transition plus sereinement.
Le dispositif le plus connu est le Compte Personnel de Formation (CPF) déployé par l'État. Cette aide permet de financer un bilan de compétences ou une formation complémentaire. Elle est accessible pour les salariés, pour les demandeurs d'emploi et les travailleurs indépendants (micro-entrepreneurs, chefs d'entreprise…).
En effet, via ce système de CPF, vous cumulez des fonds au fil de vos expériences, ce qui permet d'acquérir des droits de formation. Votre compte CPF est crédité de 500 € par année travaillée, jusqu'à un plafond maximal de 5 000 € pour bénéficier de formations. Vous pouvez dès à présent consulter votre solde en ligne sur le site du gouvernement “Mon compte formation”.
Faire une reconversion professionnelle si vous êtes salarié
Vous êtes actuellement salarié en CDI (Contrat à durée indéterminée) ou CDD (Contrat à durée déterminée) dans une entreprise ? Si votre projet de reconversion professionnel s'affine, vous pouvez solliciter les aides suivantes :
- le Projet de Transition Professionnelle (PTP), pour vous former sur votre temps de travail tout en conservant votre rémunération et en bénéficiant de la prise en charge des frais de formation et de mobilité ;
- le Plan de Développement des Compétences (PDC), pour suivre des formations courtes ;
- le dispositif Pro-A, pour favoriser l'évolution ou la promotion de tout salarié par le biais de l'alternance.
Faire une reconversion professionnelle si vous êtes demandeur d'emploi
Vous avez récemment quitté votre emploi pour poursuivre vos aspirations professionnelles ? Les aides suivantes sont possibles si vous êtes inscrit à France Travail (anciennement Pôle Emploi) :
- le dispositif démission-reconversion vous permet de bénéficier de l'allocation chômage après avoir démissionné pour créer ou reprendre une entreprise, sous certaines conditions ;
- l'Allocation de sécurisation professionnelle (ASP) permet aux demandeurs d'emploi licenciés pour motif économique de suivre une formation ;
- l'Action de Formation Conventionnée (AFC) permet aux demandeurs d'emploi d'acquérir des compétences recherchées par les employeurs pour favoriser leur retour à l'emploi.
- le certificat CléA atteste les connaissances et compétences dans 7 domaines clés afin de favoriser l'employabilité et l'accès à une reconversion professionnelle des personnes peu qualifiées ou sans diplôme
Faire une reconversion professionnelle si vous créez ou reprenez une entreprise
Vous souhaitez vous lancer dans l'entrepreneuriat ? Il existe des aides spéciales pour la création ou la reprise d'entreprise pour favoriser votre reconversion professionnelle :
- l'Aide aux créateurs ou Repreneurs d'Entreprise (ACRE) offre une exonération des charges sociales aux demandeurs d'emploi créant ou reprenant une entreprise ;
- l'Aide à la reprise et à la création d'entreprise (ARCE) permet aux créateurs ou repreneurs d'entreprise de recevoir une aide financière en lieu et place de l'allocation chômage ;
- les prêts d'honneur à taux zéro (ou les prêts participatifs) ;
- l'accompagnement via les incubateurs, les pépinières, les accélérateurs et les couveuses d'entreprises.