TVA et auto-entrepreneur : le guide complet

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La TVA auto-entrepreneur pose souvent des questions aux indépendants soumis à ce régime. Récapitulons les conditions pour être assujetti à la TVA micro-entreprise et les modalités déclaratives.

La TVA auto-entrepreneur pose souvent des questions aux indépendants soumis à ce régime. Récapitulons les conditions pour être assujetti à la TVA micro-entreprise et les modalités déclaratives.

La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est un impôt indirect prélevé par l'entreprise auprès de ses clients, puis reversé à l'État. Cet impôt concerne toutes les transactions (biens et services) en France. Toutefois, l'entreprise peut déduire la TVA payée sur ses propres achats professionnels. Les auto-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs), quant à eux, peuvent être soumis à la TVA s'ils dépassent les seuils légaux de chiffre d'affaires ou s'ils choisissent volontairement d'y adhérer. En fonction de ce choix, ils doivent se conformer à des obligations déclaratives spécifiques.

“Auto-entrepreneur et TVA je suis perdu” : le récapitulatif en 5 points

  • L'auto-entrepreneur est exonérés de TVA sous les seuils légaux (plafonds en chiffre d'affaires) en vigueur (il bénéficie de la franchise en base de TVA).
  • En cas de dépassement des plafonds du chiffre d'affaires, l'auto-entrepreneur devient assujetti et doit facturer à ses clients la TVA.
  • Le micro-entrepreneur peut récupérer la TVA sur ses achats professionnels.
  • Des déclarations régulières sont obligatoires selon le régime choisi (réel normal, réel simplifié, mini-réel) par l'auto-entrepreneur.
  • Une option volontaire est possible pour optimiser la trésorerie de son entreprise.
 
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  Auto-entrepreneurs : êtes-vous assujetti à la TVA ?

Au moment de la création de votre micro-entreprise, vous pouvez bénéficier automatiquement de la franchise en base de TVA. Ce régime spécifique vous exonère de TVA : vous devez ainsi produire pour vos clients des factures sans TVA avec la mention “TVA non applicable, article 293 B du CGI”. Vous ne pouvez pas non plus déclarer cette taxe ni la récupérer sur vos achats professionnels.

En fonction de l'ampleur de vos dépenses professionnelles, vous avez la possibilité de demander à être assujetti à un régime de TVA en contactant le Service des Impôts des Entreprises (SIE). Cette option peut être avantageuse si vous souhaitez déduire la TVA sur vos achats professionnels.

Cependant, sous le statut d'auto-entrepreneur, vous perdez automatiquement la franchise en base de TVA dans les deux cas suivants : 

  1. le dépassement des seuils de TVA sur deux années consécutives ;
  2. le dépassement du seuil de TVA majoré en cours d'année.

Seuil de TVA auto-entreprise : quel chiffre d'affaires pour payer la TVA ?

Le seuil de base

En 2025, un auto-entrepreneur devient redevable de la TVA (et perd donc la franchise en base de TVA) à partir du 1er janvier de l'année suivante, si son activité dépasse les plafonds de chiffre d'affaires suivants :

  • 85 000 € de chiffre d'affaires pour les activités de vente de marchandises et d'hébergement ; 
  • 37 500 € de chiffre d'affaires pour les prestations de services ou les activités libérales.

Le seuil de tolérance

Il existe également un seuil de tolérance. Si vous dépassez ce plafond majoré avec votre chiffre d'affaires, la franchise en base de TVA est immédiatement perdue. Vous devenez alors redevable de la TVA à la date du dépassement, et non au 1er janvier de l'année suivante. 

Les seuils de tolérance pour l'année 2025 sont les suivants :

  • 93 500 € de chiffre d'affaires pour les activités de vente de marchandises et d'hébergement ; 
  • 41 250 € de chiffre d'affaires pour les prestations de services ou les activités libérales.
  Quels régimes d'imposition à la TVA micro-entreprise ?

Si vous sortez de la franchise en base de TVA avec votre statut de micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur), vous devez choisir un régime d'imposition à la TVA auprès de votre SIE. En fonction de votre chiffre d'affaires et du montant total de la TVA due par votre entreprise, ce dernier déterminera le mode de déclaration de TVA le plus approprié à votre situation. Chaque régime permet notamment de déterminer une fréquence de paiement de cette taxe à l'État.

Il existe trois régimes d'imposition accessible à un micro-entrepreneur : 

  1. le régime réel normal ; 
  2. le régime réel simplifié ;
  3. le régime mini-réel. 

Le régime réel normal de TVA

Le régime réel normal de TVA impose à l'auto-entrepreneur une déclaration et un paiement mensuel de la TVA collectée. Ce suivi mensuel permet une gestion en temps réel de votre trésorerie, ce qui limite d'éventuels ajustements importants en fin d'année.

Il est obligatoire pour les entreprises dépassant certains seuils de chiffre d'affaires sur une année, fixés à :

  • 818 000 € de chiffre d'affaires pour les activités de vente et d'hébergement ; 
  • 247 000 € de chiffre d'affaires pour les prestations de services.

Le régime réel simplifié de TVA

Ce régime d'imposition s'applique aux entreprises sous les seuils de chiffre d'affaires mentionnés ci-dessus et dont la TVA due ne dépasse pas 15 000 € par an.

Ce régime réduit les démarches administratives avec l'absence de déclarations mensuelles. En effet, vous devez verser : 

  • un acompte de 55 % en juillet, suivi de 40 % en décembre ; 
  • le montant d'une régularisation qui intervient lors de la déclaration annuelle au printemps.

Le régime mini-réel de TVA

Le régime mini-réel est conçu pour les entreprises relevant du régime réel simplifié en termes de chiffre d'affaires, notamment les auto-entrepreneurs. Il offre toutefois la possibilité de déclarer la TVA mensuellement comme au régime réel normal. 

  Quelles sont les TVA déductibles sur les achats professionnels ? 

L'un des principaux avantages d'être assujetti à la TVA sous le statut d'auto-entrepreneur est la possibilité de récupérer la TVA sur vos achats professionnels. 

La TVA récupérable représente un levier intéressant pour optimiser votre trésorerie, d'autant plus que le régime fiscal de la micro-entreprise ne permet pas de déduire vos dépenses professionnelles autrement.

Vous pouvez ainsi déduire : 

  • la TVA des frais de carburant avec un véhicule de société ; 
  • la TVA sur les frais de repas ; 
  • la TVA sur les dépenses de matériel, fournitures... ; 
  • la TVA sur l'achat de matières premières.

Si vous avez des déplacements professionnels en tant qu'auto-entrepreneur, les règles sont plus rigides pour récupérer la TVA sur hôtel ou la TVA sur les transports.

A noter

Vous pouvez récupérer la TVA sur vos achats professionnels jusqu'à 6 mois avant la création de votre activité en auto-entreprise, à condition de conserver les factures correspondantes.

  Comment gérer la TVA en auto-entreprise ?

Collecter la TVA sur sa facture

D'abord, vous devez ajouter le taux de TVA correspondant sur vos factures. Le taux normal est 20 %, mais certaines opérations peuvent être soumises à des taux réduits de 10 % ou 5,5 %.

Ainsi, lorsque vous devez facturer une prestation de services ou la vente d'un produit à vos clients dans le cadre de votre activité, vous devez indiquer les éléments suivants : 

  • votre numéro de TVA intracommunautaire ;
  • les prix HT (hors taxes) ;
  • les montants TTC (toutes taxes comprises) ;
  • les taux de TVA correspondants. 

Calculer sa TVA

En tant qu'auto-entrepreneur, vous devez faire la différence entre la TVA collectée auprès de vos clients (sur vos ventes) et la TVA que vous pouvez déduire de vos dépenses professionnelles (sur vos achats).

Si la TVA déductible (dite aussi TVA récupérable) est supérieure à la TVA collectée, vous pouvez : 

  • demander un remboursement ;
  • obtenir un crédit TVA applicable sur vos prochaines déclarations.

Déclarer la TVA

La déclaration de TVA auto-entrepreneur se fait sur votre espace professionnel impots.gouv. Il suffit de suivre le parcours utilisateur de déclaration de TVA et de remplir le formulaire qui correspond à votre régime : 

  • le CA3 au régime réel normal ou mini-réel ; 
  • le CA12 au régime réel simplifié. 

Il vous sera demandé d'indiquer la TVA collectée, la TVA déductible (ou redevable), un éventuel crédit TVA, ainsi que les opérations non taxées (comme les opérations internationales).

Payer la TVA

Une fois les lignes remplies, vous pouvez valider la déclaration. Le paiement se fait par prélèvement SEPA. Pensez alors, avant votre première déclaration de TVA, à transmttre un mandat SEPA inter-entreprises à votre banque pour que le prélèvement soit autorisé.

De même, assurez-vous d'avoir la trésorerie nécessaire au moment de chaque prélèvement.

  TVA micro-entrepreneur : quid des opérations à l'étranger ?

Vous ne collectez pas la TVA française sur vos opérations à l'étranger.

Si vous êtes prestataire de services, vous devez mentionner sur vos factures : 

  • “autoliquidation de la TVA” pour l'Union européenne (UE) ; 
  • “TVA non applicable selon l'article 259-1 du Code Général des Impôts (CGI)” hors UE.

Si vous vendez des biens, la vente est généralement soumise à la TVA du pays où se situe votre client. Vous devez ainsi mentionner sur vos factures “exonération de TVA, article 262 ter-I du Code général des impôts (CGI)”, peu importe si le client se trouve dans l'UE ou dans un pays tiers.

En revanche, les opérations doivent apparaître dans la ligne “Opérations non taxées” de votre déclaration CA3 ou CA12.