Acquisition d'une entreprise locale, exportation, délocalisation, création d'une filiale ou encore partenariat : internationaliser sa PME est un projet ambitieux qui peut offrir de nombreuses opportunités de croissance et de diversification. Mais cela implique aussi des risques et des coûts importants, qu'il faut anticiper et financer. Heureusement, il existe des aides qui peuvent accompagner les entrepreneurs dans leur démarche d'expansion à l'étranger. Voici un aperçu des principaux dispositifs disponibles, selon le type et le stade de votre projet d'internationalisation pour votre entreprise.
Les aides génériques
Ces aides sont destinées à soutenir le développement global de l'entreprise, que ce soit en France ou à l'étranger. Elles ne sont donc pas spécifiquement liées à l'export. Pour obtenir les fonds nécessaires au financement de votre projet entrepreneurial à l'international, vous pouvez par exemple prétendre :
- Aux dons et prêts familiaux :tout créateur d'entreprise peut bénéficier, dans le cadre du démarrage de son activité, d'un don ou d'un prêt de la part de membres de sa famille. Notez toutefois que lorsqu'il dépasse 1 500 €, le prêt doit faire l'objet d'un contrat écrit. S'il dépasse 5 000 €, vous devez le déclarer à votre service des impôts des entreprises (SIE) - en même temps que votre déclaration annuelle de résultat - au moyen du formulaire n°2062.
- À un emprunt bancaire : pour développer votre PME à l'étranger, vous pouvez convenir d'un prêt bancaire classique. Avec la présence d'un apport à hauteur de 30 % de la valeur de votre projet, et selon le business plan que vous lui avez fourni, la banque peut accepter de couvrir le reste. Les conditions d'emprunt varient selon les banques, c'est pourquoi il est recommandé de comparer les différents taux d'intérêts, les frais de dossier, les durées de remboursement ou encore les modes de garantie d'emprunt demandés.
- À un prêt d'honneur : le prêt d'honneur est un prêt personnel accordé au dirigeant de l'entreprise, sans garantie ni intérêt, par des réseaux d'accompagnement comme Initiative France, Réseau Entreprendre ou France Active. Ce prêt permet de renforcer les fonds propres de l'entreprise et de crédibiliser votre projet aux yeux des banques en vue d'obtenir par la suite un crédit bancaire.
- Au financement participatif (crowdfunding) : il s'agit de collecter des fonds auprès d'une communauté d'internautes qui souhaitent soutenir votre projet, via des plateformes en ligne spécialisées. Le crowdfunding peut prendre trois formes différentes : le don (reward crowdfunding), le prêt (crowdlending) ou l'investissement en capital.
- Aux business angels et fonds d'investissement : vous pouvez également faire le choix de financer l'internationalisation de votre PME en faisant rentrer des investisseurs au capital de votre société. Les business angels sont des personnes physiques qui investissent leur propre argent, tandis que les fonds d'investissement sont des structures juridiques qui gèrent des fonds collectés auprès d'autres investisseurs.
Les aides à l'export
Les aides à l'export sont des aides spécifiquement conçues pour accompagner les entreprises qui souhaitent se développer à l'international, en leur offrant des solutions adaptées à leurs besoins et à leurs marchés cibles. Ces aides peuvent prendre différentes formes.
Le prêt croissance international
Le prêt croissance international de Bpifrance est destiné à financer les dépenses liées à la mise en place d'une activité dans un autre pays. Il se limite uniquement aux investissements immatériels, aux investissements corporels à faible valeur de gage, aux opérations de croissance externe et à l'augmentation du BFR (besoin en fonds de roulement).
Principalement destiné aux PME, ce prêt peut aussi concerner les plus grandes structures, du moment qu'elles ont été créées depuis plus de 3 ans, que la masse salariale n'excède pas les 5 000 employés et qu'elles sont financièrement saines.
En ce qui concerne les PME, plusieurs caractéristiques doivent être réunies pour qu'elles soient éligibles :
- l'entreprise doit compter moins de 250 salariés ;
- elle doit réaliser un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros ;
- le capital de la PME doit être détenu à au moins 75 % par des personnes physiques.
Le montant du prêt est compris entre 30 000 et 5 millions d'euros. Il est fixé en fonction des fonds propres de l'entreprise. Le remboursement s'échelonne sur une durée de 7 ans, avec une possibilité de différé de 3 ans.
L'assurance prospection
Bpifrance propose également une assurance de prospection qui couvre une partie du risque financier lié à la prospection de nouveaux marchés à l'étranger.
Cette assurance prend en charge jusqu'à 65 % des dépenses engagées pour la prospection. Cela peut comprendre les frais de déplacement, de logement ou encore la participation à des salons professionnels pour trouver des clients et des fournisseurs.
L'assurance prospection s'adresse aux entreprises françaises de tous secteurs d'activité, dont le chiffre d'affaires n'excède pas 500 millions d'euros. En cas d'échec commercial, uniquement 35 % des frais totaux engendrés seront à rembourser.
Le crédit d'impôt export
Le crédit d'impôt export est un dispositif fiscal qui permet aux entreprises de bénéficier d'un crédit d'impôt égal à 50 % des dépenses liées à la prospection de nouveaux marchés à l'étranger, dans la limite de 40 000 € par an.
Ce dispositif est exclusivement destiné aux PME françaises, qui doivent employer moins de 250 salariés et réaliser un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros. Les dépenses éligibles sont notamment les frais de déplacement pour prospecter à l'international ainsi que les dépenses liées aux VIE (volontariat international en entreprise), à la participation aux foires et expositions ou encore à la promotion des produits et services à l'international.
Les aides régionales
Pour financer le développement de votre société à l'international, vous pouvez aussi identifier les aides mises en place au niveau des collectivités territoriales (régions, départements, communes). Celles-ci peuvent prendre différentes formes : aides directes, subventions d'investissement, prêts bonifiés, exonérations fiscales et sociales, différés de remboursement d'emprunt, etc.
Les aides régionales sont généralement accessibles aux PME et TPE françaises, qui doivent cependant respecter des critères d'éligibilité propres à chaque région. Pour connaître les aides disponibles dans votre région, vous pouvez consulter le portail Aides entreprises ou contacter la direction régionale de Bpifrance.
Comment réussir le financement de son internationalisation ?
Pour réussir le financement de son projet d'internationalisation, il est important de respecter quelques bonnes pratiques qui vous permettront de maximiser vos chances d'obtenir les aides adaptées à votre situation.
- Faire un constat sur la situation globale de la société : avant de se lancer à l'export, il faut s'assurer que sa PME dispose d'une situation financière saine, d'une offre compétitive et d'une capacité d'adaptation aux marchés étrangers. Il faut également analyser les forces et les faiblesses de l'entreprise, ainsi que les opportunités et les menaces liées à l'internationalisation.
- Établir un budget pour l'expansion à l'international de votre entreprise : vous devrez également évaluer les besoins de financement liés au projet d'internationalisation, en tenant compte des dépenses prévisionnelles et des recettes attendues. Vous devrez également définir les sources de financement possibles, en combinant les aides publiques et privées, les fonds propres et les emprunts.
- Construire un dossier complet : pour obtenir des financements, il faut présenter aux organismes un dossier solide, qui démontre la pertinence et la rentabilité du projet d'internationalisation. Il faut notamment inclure une étude de marché, un plan d'action, un plan de financement, un business plan et des éléments de différenciation.