La Grande Consultation des Entrepreneurs (GCE), réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI au mois de novembre 2023, offre un éclairage intéressant sur l'état d'esprit des chefs d'entreprise français.

S'ils restent préoccupés par les conséquences de l'inflation, les dirigeants affichent un certain optimisme et se projettent vers l'année 2024 avec les Jeux Olympiques, qui promettent d'importantes retombées économiques. Nous vous détaillons ces tendances.

Entre nostalgie et espoirs mesurés

Le premier enseignement de cette étude est l'état d'esprit contrasté des chefs d'entreprise. L'indicateur de leur optimisme est à 79 points contre 97 en juin 2023. Pourquoi leur moral chute ? Les chefs d'entreprise sont partagés entre la nostalgie du passé et une vision fébrile du présent puis du futur. 41 % d'entre eux affirment que « c'était mieux hier », juste 36 % estiment que « c'est très bien en ce moment » et 23 % nourrissent l'ambition que « ce sera mieux demain ». Ce dernier chiffre est en augmentation de 8 points en un mois.

L'année 2024 s'annonce, en effet, clé pour la France avec les Jeux Olympiques. Elle redonne progressivement le moral aux entrepreneurs. L'événement à échelle mondiale devrait booster l'économie avec notamment des retombées financières importantes. Cet espoir se ressent : 67 % des chefs d'entreprise restent confiants quant à l'avenir de leur entreprise sur les 12 prochains mois.

Toutefois, un sujet reste préoccupant au quotidien pour les entrepreneurs : l'inflation et ses conséquences sur le long terme. Un chef d'entreprise français sur deux (52 %) estime que cette situation économique pourrait avoir des conséquences sur la viabilité de leur entreprise. Face à ce sentiment, 82% des entrepreneurs veillent encore plus que d'habitude aux charges de leur entreprise. Et 40% estiment qu'ils pourraient être contraints de baisser leur rémunération.

Des leviers d'action pas toujours utilisés

Au-delà des prix plus élevés, il y a une autre problématique pour les chefs d'entreprise. Le marché économique semble être en pleine évolution.

Cette situation n'est pas sans conséquence pour eux. 86 % des entrepreneurs trouvent que leurs politiques commerciales actuelles ne sont pas optimales. L'adaptation des entreprises n'est pas évidente et la multiplication des outils commerciaux n'est pas encore de rigueur selon l'étude.

Seuls 31% des dirigeants mesurent la performance commerciale avec des indicateurs et des bilans mensuels. 22% utilisent des logiciels de gestion de la relation client (CRM). Et juste 14% organisent des formations commerciales à destination des collaborateurs concernés.

Plusieurs freins limitent l'utilisation de ces dispositifs commerciaux :

  • 45% des entrepreneurs déclarent que c'est inutile car ils ont une trop petite structure.
  • 37% indiquent que cela ne correspond pas à la culture de l'entreprise.
  • 18% pointent qu'ils manquent de temps.

La Grande Consultation des Entrepreneurs fait également le point sur l'innovation. Ce levier d'action pour la création et le développement d'une activité intéresse. 49 % des chefs d'entreprise considèrent qu'il s'agit d'un investissement pour leur entreprise, 16 % comme une condition de survie pour l'entreprise.