Un dirigeant en bonne santé a plus de chance de rendre son entreprise performante ? La QVT comme élément fondateur d’une politique RSE efficace concerne autant les salariés que le dirigeant. Focus !
Le bien-être du dirigeant est un élément déterminant des bonnes pratiques de management. Un patron qui se préoccupe de sa santé serait aussi attentif à celle de ses salariés et à leur bien-être. Un sujet qui reste pourtant aujourd’hui largement tabou.
Le bien-être et les risques psychosociaux du dirigeant, angle mort de la santé au travail
Lorsque l’on parle de risque en TPE-PME, la santé du dirigeant n’est que très rarement abordée. Pourtant plus l’entreprise se révèle petite, plus son équilibre est lié à la santé physique et mentale de son patron.
Le dirigeant guide, prend des décisions clés, assume seul de nombreuses responsabilités, fédère, motive, rassure et s’inquiète du bien-être de ses équipes. Mais qu’en est-il de sa propre santé ? Si le dirigeant est responsable de la santé physique et mentale de ses salariés, un entrepreneur n’a aucune obligation de se présenter à la médecine du travail.
79 % des dirigeants de TPE-PME estimaient être en bonne ou en très bonne santé contre 69 % des salariés, selon une étude réalisée par Opinion Way pour Malakoff Médéric en 2015. Cette population reste toutefois fortement exposée à l’isolement, à une pression quotidienne et au stress. On parle alors de risques psychosociaux (RPS).
Les dirigeants d’entreprises n’ont pas l’habitude de se ménager : ils travaillent 54 heures par semaine en moyenne, 46 % prennent moins de 10 jours de congés par an, 31 % déclarent ne pas pouvoir s’arrêter en cas de problème de santé. Ce rythme soutenu ne leur permet pas d’adopter des comportements préventifs, comme faire du sport, prendre soin de leur sommeil, manger sainement ou faire régulièrement un check-up médical.
Stress, solitude, surcharge de travail, incertitude, voici selon Olivier Torrès, professeur à l’Université Montpellier 1 et auteur du premier ouvrage consacré à la santé des dirigeants de PME-TPE, les facteurs pathogènes auxquels sont exposés avec plus ou moins d’intensité les patrons d’entreprises. Et parfois s’y ajoute un 5ème facteur : la défiance. Les hommes et femmes clés de l’entreprise ont en effet parfois le sentiment de ne pas être appréciés ni même d’être compris par leurs salariés.
Prévention et accompagnement pour éviter les facteurs et risques psychosociaux
Pour contrer ce sentiment d’isolement, améliorer la qualité de vie au travail propre au dirigeant et le stress qu’il implique, une partie de la solution réside dans un accompagnement approprié. Avoir à ses côtés un mentor – un expert-comptable, un coach ou un pair par exemple - apportera au dirigeant un éclairage sur son parcours entrepreneurial.
Partager ses expériences, tirer parti de ses échecs et les valoriser en seront les principaux enjeux. Le taux de dépôt de bilan des entreprises qui se créent est de 50 % au bout de 5 ans, il chute à 15-20 % quand le dirigeant est accompagné. Se préoccuper de la santé de son entreprise comme de celle de son dirigeant, c’est donc s’inscrire dans la perspective d’un entrepreneuriat durable et responsable.