Que ce soit sous la forme de tickets papiers ou de carte restaurant, les titres déjeuners, émis par des sociétés telles que EdenRed, Sodexo ou Moneo Resto présentent de nombreux avantages pour les salariés. Mais qu'en est-il des restaurateurs ? En tant que chef d'entreprise, vous devez être informé sur les avantages et les inconvénients à accepter les titres-restaurant.

Tickets restaurant : que dit la loi ?

Les tickets restaurants sont utilisables dans les restaurants, commerces alimentaires et même supermarchés. Les périodes de confinement liées au Covid-19 ont modifié les habitudes de consommation des Français, et le plafond journalier d'utilisation des titres-restaurant est passé à 25 euros en 2022, au lieu de 19 euros. De plus, dans le cadre de la loi pour la protection du pouvoir d'achat, les « tickets resto » permettent désormais d'acheter tout type de produits alimentaires, y compris ceux qui ne sont pas directement consommables sans cuisson ou préparation ; une mesure critiquée par les restaurateurs, qui craignent de voir les tickets-restaurants profiter davantage aux supermarchés.

Principal avantage : les tickets restaurants comme valeur ajoutée pour les restaurants

Les tickets restaurants permettent d'augmenter sa clientèle, en attirant par exemple des salariés travaillant à proximité et qui peuvent utiliser leurs tickets restaurants pour déjeuner. Cela participe également à fidéliser des clients qui pourront revenir régulièrement. Selon une étude du CREDOC réalisée en 2019, le titre-restaurant est en effet l'avantage préféré des Français, qui les encourage à se rendre plus régulièrement au restaurant.

De plus les tickets restaurants incitent le client à dépenser plus d'argent pour son repas, jusqu'au plafond journalier d'utilisation, les tickets restaurants ayant déjà été pris en charge par l'employeur et prélevés du salaire.

Globalement, les tickets restaurants permettent d'augmenter le niveau de services des restaurateurs et l'addition du repas.

Principal inconvénient : des commissions importantes de la part des émetteurs de titres-restaurants

Cependant, les entreprises émettrices de tickets restaurants (EdenRed, Sodexo, Moneo…) prélèvent une commission au restaurateur sur chaque titre qu'il encaisse. Le taux de commission varie en fonction du délai de remboursement choisi par le restaurateur, de 3 à 21 jours. Ainsi un délai de remboursement très rapide peut faire monter le montant de la commission jusqu'à 4,99% de la facture, contre une commission sur les titres de 2% environ pour un délai de 21 jours, qui peut toutefois provoquer des difficultés de trésorerie pour les petites entreprises.

Cette commission est considérée comme trop élevée par un grand nombre de restaurateurs. Elle est encore plus élevée, pour les cartes tickets restaurants, avec un taux minimum de commission d'environ 3,5%, et qui peut être jusqu'à 4 fois supérieur à celui des titres papiers. Le surcoût lié aux cartes tickets restaurants est justifié par les entreprises émettrices par l'investissement technologique nécessaire au dispositif et par le fait que le commerçant ou restaurateur reçoit obligatoirement son remboursement dans les 48h qui suivent le paiement client.

Globalement, le taux de commission de la carte ticket restaurant peut être jusqu'à 10x supérieur à celle de la commission sur les cartes bancaires. Les services Swile, anciennement Lunchr, qui proposent des cartes physiques ou totalement dématérialisée sur smartphone, facturent de leur côté des commissions à hauteur de 3,5%.

Alors, accepter ou pas les tickets restaurants dans son commerce ? Telle est la question qui se pose à de nombreux restaurateurs en fonction des avantages et des inconvénients qu'il y trouve. Sachez toutefois que rien dans la loi ne vous oblige à accepter de tels titres de restauration. Par ailleurs, vous n'êtes pas tenus de rendre la monnaie quand le montant du ticket restaurant est supérieur au prix à payer par le client.