Chef d’entreprise et burn-out : comment prévenir et en sortir ?

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Les chefs d’entreprises sont très exposés aux risques de burn-out. Comment en sortir ? Comment le prévenir ? Voici nos conseils.

Les chefs d’entreprises sont très exposés aux risques de burn-out. Comment en sortir ? Comment le prévenir ? Voici nos conseils.

Chef d’entreprise et burn-out : comment prévenir et en sortir ?

En 2020, le taux de risque de burn-out chez les dirigeants d'entreprises était le plus élevé jamais observé. Pourtant, ce risque demeure sous-estimé et se heurte parfois au déni des concernés.

L'Organisation mondiale de la santé définit le syndrome d'épuisement professionnel, ou burn-out, comme « un syndrome résultant d'un stress chronique au travail qui n'a pas été correctement géré ». Bien que tous les salariés y soient exposés, l'Observatoire Amarok identifie des risques propres aux entrepreneurs et dirigeants d'entreprises, plus enclins à s'investir démesurément dans leur travail au détriment de leur santé. Pourtant, comme le rappelle Olivier Torrès, professeur et fondateur de l'observatoire, la mauvaise santé d'un dirigeant d'entreprise est un problème aux conséquences graves, y compris pour sa société. Le burn-out chez un chef d'entreprise n'est pas une fatalité, et nécessite l'adoption de comportements de prévention afin d'éviter les risques qui en découlent. A l'inverse, quand le syndrome d'épuisement professionnel s'installe, il s'agit de mobiliser les bonnes ressources pour le dirigeant d'entreprise pour se sortir de ce surmenage.

  Le burn-out du chef d'entreprise, un risque réel et sous-estimé

Une étude menée par l'Observatoire Amarok en 2020 estime que 50,9% des chefs d'entreprises présenteraient un risque de burn-out. Parmi ces dirigeants d'entreprise, 17,5% présenteraient un risque élevé de burn-out, et 9,2% des chefs d'entreprise interrogés se rangeraient dans la catégorie à risque très élevé nécessitant l'aide rapide de professionnels.

La crise sanitaire a encore fragilisé la catégorie des dirigeants, qui investissent leurs ressources propres et leur personne dans la réussite de leur entreprise. Avec la crise du Covid-19, les dirigeants d'entreprise se disent plus stressés pour 48% d'entre eux, et plus fatigués (37%). Ce constat sur le surmenage et l'épuisement professionnel de ces chefs d'entreprise doit être pris au sérieux, car le burn-out peut conduire à la dépression, et au risque suicidaire. L'Observatoire national du suicide estime ainsi que 27% des dirigeants d'entreprise auraient déjà envisagé sérieusement de se suicider, soit la même proportion que dans la population des chômeurs.

  Chefs d'entreprise surmenés : des signes qui doivent alerter

Face au risque d'épuisement professionnel, les chefs d'entreprise notamment de TPE et PME doivent se montrer vigilants et savoir écouter les signaux qui leur demandent de revoir leurs habitudes. Connaître ces « red flags », et être capable de les identifier quand ils se manifestent permet de faire le point de façon objective sur sa santé mentale et physique, et de ne pas outrepasser ses limites et éviter ainsi le risque de surmenage et d'épuisement professionnel. Le burn-out résultant d'un processus lent et progressif, il est essentiel de détecter ces signaux le plus tôt possible chez le chef d'entreprise, afin de ne pas laisser la situation dégénérer.

Parmi les signes fréquents qui doivent alerter sur les risques de burnout :

  • Une fatigue constante du chef d'entreprise, non soulagée par le repos, à la fois physique, mentale et émotionnelle.
  • Un manque d'enthousiasme au travail, qui s'accompagne d'anxiété à la reprise du travail.
  • Une baisse de la performance au travail, avec le sentiment d'être surchargé et une difficulté à gérer le stress.
  • Des sentiments d'inquiétude et d'anxiété, associés plus largement à des troubles de l'humeur. Lorsque le travail commence à affecter votre vie privée, notamment familiale, amicale et amoureuse, ces sentiments doivent être considérés comme des avertissements.
  • Un sommeil perturbé, qui peine à trouver un rythme régulier (insomnies, réveils nocturnes ou précoces, difficultés à s'endormir).
  • Des symptômes physiques chroniques tels que des maux de dos, de tête, des problèmes de peau, des douleurs, ou une fragilité immunitaire.
  Prévenir le burn-out chez les chefs d'entreprise : des habitudes à prendre

Pour éviter de rentrer dans une spirale d'épuisement professionnel pour un dirigeant d'entreprise, notamment dans des TPE – PME, il est conseillé d'adopter certaines bonnes habitudes :

  • Adopter une posture bienveillante avec soi-même, et s'accorder repos et moments à soi. Le travail, l'entourage et le temps pour soi sont trois aspects d'une même structure, qui doit trouver son équilibre.
  • S'entourer, dans sa vie personnelle, mais aussi professionnelle, en s'appuyant sur ses collaborateurs, ses partenaires, ou en rejoignant un réseau de chefs d'entreprise.
  • Apprendre à déléguer certaines tâches, pour se concentrer sur celles qui sont réellement essentielles.
  • Pratiquer une activité sportive, pour éviter l'accumulation de stress, sans chercher à forcer les limites de son corps.
  Dirigeants, des outils concrets à mobiliser en situation de détresse

Le burn-out, ou syndrome d'épuisement professionnel, fait partie des risques psychosociaux (RPS) en entreprise. Dès les premiers signes d'un épuisement professionnel, il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel de santé, à commencer par un médecin. Celui-ci pourra évaluer votre état de santé et vous orienter si nécessaire vers un psychologue, ou un autre spécialiste.

Pendant la crise sanitaire, le gouvernement a également lancé le dispositif APESA (Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aiguë), qui est une cellule d'écoute et de soutien psychologique dédiée aux chefs d'entreprise confrontés à un risque de suicide. Un numéro vert spécifique, le 0 805 65 50 50, a aussi été créé en partenariat avec le soutien d'Harmonie Mutuelle pour accompagner les chefs d'entreprise dans leur souffrance professionnelle.

Créé en 2013 par un entrepreneur sorti de burn-out, le CREDIR (Centre de Remise en forme des Dirigeants) déploie des actions envers les dirigeants épuisés. Cela inclut notamment une convalescence prolongée pour le chef d'entreprise sur son site en Alsace.
De son côté, Amarok a également mis en place des cellules d'écoute psychologique pour prévenir le burn-out des chefs d'entreprise, et a noué des partenariats avec de nombreuses structures.