Toutes les entreprises innovantes ne naissent pas dans un garage avec un compte courant à découvert. Derrière certaines success stories de la tech se cache une mécanique bien huilée : le venture capital, ou capital-risque en version française. Ce mode de financement repose sur un principe simple : injecter des fonds dans une start-up prometteuse, en échange d'une participation au capital. Le tout avec un potentiel de rendement élevé, mais un risque bien réel. Autrement dit, les investisseurs ne prêtent pas, il parient. Sur une idée, une équipe, un marché en pleine ébullition. 

Venture capital, capital risque : définition

Le venture capital est une forme de financement par prise de participation dans le capital de sociétés non cotées, le plus souvent des jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance. En clair, ce sont des fonds privés ou des investisseurs individuels qui injectent des millions d'euros - parfois bien moins - dans des entreprises qui démarrent.

L'objectif ? Financer une activité risquée mais prometteuse, soutenir un produit innovant et espérer une plus-value conséquente lors de la sortie du capital (vente, rachat ou entrée en bourse). L'enjeu n'est pas tant le profit immédiat que la croissance fulgurante à moyen terme.

Ce financement est dit en " equity ", c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'un prêt, mais d'une prise de parts dans l'entreprise, souvent minoritaire mais influente. Et ce n'est pas juste une affaire d'argent : les investisseurs apportent aussi expertise, réseau et effet de levier stratégique. En somme, ils deviennent de véritables partenaires du projet.

Quels sont les différents types de venture capital ?

Le venture capital se décline selon les stades de développement de la start-up : 

  • Le seed capital : la toute première levée de fonds, pour financer la phase d'amorçage. Le produit n'est parfois qu'un prototype ou une slide bien ficelée. 
  • La série A : l'entreprise a un modèle économique qui tient la route. Il faut maintenant financer le passage à l'échelle.
  • La série B, C (et au-delà) : ici, on parle d'expansion, d'internationalisation, de croissance rapide. Les montants investis peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions d'euros.

En parallèle, on distingue aussi le corporate venture, initié par de grandes sociétés privées, les fonds publics comme Bpifrance ou encore les fonds spécialisés dans certains secteurs tech.

Les étapes clés d'un investissement en capital-risque

Le processus d'investissement en venture capital est structuré et exigeant, aussi bien pour l'entreprise que pour l'investisseur. Il ne s'agit pas d'un simple transfert d'euros, mais d'une série d'étapes rigoureuses visant à évaluer le potentiel et à minimiser le risque.

1. Le " screening " : la première rencontre

L'entrepreneur soumet son business plan aux fonds de capital-risque. C'est la phase de découverte mutuelle. Les fonds analysent la viabilité de l'entreprise, son positionnement sur le marché et son potentiel de croissance. Cette étape est essentielle pour déterminer si le projet correspond aux critères d'investissement du fonds. Si le projet est innovant et l'équipe convaincante, il passera à l'étape suivante.

2. La " due diligence " : le grand déballage

Si l'intérêt est confirmé, l'entreprise entre en due diligence. Il s'agit d'un audit approfondi où le fond examine chaque aspect de l'activité : processus de produit, historique financier, projection de croissance, équipe de gestion, propriété intellectuelle et même les affaires juridiques. L'objectif est de s'assurer de l'exactitude des chiffres et de la solidité du business. C'est une période intense où la transparence est reine.

3. La lettre d'intention : l'engagement sur papier

Une fois la due diligence concluante, le fonds émet une lettre d'intention (LOI). Ce document précisera les conditions de l'investissement : le montant, la participation au capital que le fonds va acquérir et les engagements réciproques. C'est le coup d'envoi des négociations financières et juridiques, souvent complexes, où chaque partie cherche le meilleur équilibre.

4. Le " closing " : l'arrivée des fonds

Lorsque toutes les conditions sont remplies et que les négociations sont achevées, place au closing. L'investissement est finalisé et les fonds sont transférés à la start-up. C'est le moment où celle-ci peut réellement disposer des capitaux pour accélérer son développement, qu'il s'agisse de recruter, d'étendre sa gamme de produits ou de conquérir de nouveaux marchés.

Qui sont les investisseurs en capital-risque ?

L'univers du venture capital est loin d'être homogène. On y croise différents profils, du plus institutionnel au plus entrepreneurial, notamment : 

  • Les sociétés de capital-risque indépendantes : ce sont les plus emblématiques, comme Sequoia Capital ou Accel Partners, qui ont misé sur des géants de la tech à leurs débuts (Google, Facebook, Amazon). Elles gèrent des fonds levés auprès d'investisseurs institutionnels et se spécialisent souvent par secteur (biotech, deeptech, SaaS...).
  • Les " Business Angels " : des particuliers, souvent d'anciens entrepreneurs à succès, qui investissent leurs propres capitaux (souvent à partir de 15 000 €) dans des projets innovants. Ils offrent non seulement de l'argent mais aussi un mentoring précieux et un carnet d'adresses bien fourni.
  • Le " Corporate Venture Capital " (CVC) : des fonds créés par de grandes entreprises pour investir dans des start-ups qui développent des technologies ou des services complémentaires à leur propre activité. Cela leur permet de surveiller les tendances du marché et d'accélérer leur propre innovation.
  • Les acteurs publics : en France, Bpifrance est un acteur majeur, apportant un soutien crucial aux jeunes entreprises innovantes à travers divers dispositifs d'investissement en fonds propres.
  • Le micro-capital-risque : des initiatives locales ou solidaires, comme les clubs Cigales, qui financent des projets de proximité avec des montants plus modestes, mais avec un fort engagement humain.

Capital-risque : quels sont les risques à anticiper ?

Ce type d'investissement est à la hauteur de son nom : risqué. Et ce, des deux côtés de la table.

Pour les entrepreneurs

Faire entrer des investisseurs au capital de son entreprise signifie souvent céder une participation minoritaire, mais aussi une part de son pouvoir décisionnel. Les investisseurs obtiennent des droits de vote aux assemblées et auront leur mot à dire sur la stratégie de la société. Cela implique une collaboration étroite et, parfois, des concessions. Cependant, cette " perte de contrôle " est souvent compensée par l'apport d'expertise, de réseau et de crédibilité qui accélère la croissance de la start-up.

Pour les investisseurs

Les investissements en VC sont par nature très risqués. La majorité des start-ups ne connaissent pas le succès escompté et les fonds investis peuvent être perdus. Les investisseurs prennent le risque de ne jamais pouvoir revendre leurs actions ou, pire, de voir l'entreprise disparaître. C'est pourquoi leur processus de due diligence est si rigoureux et qu'ils misent sur un portefeuille diversifié de projets pour mutualiser les risques. Le succès des rares " licornes " doit compenser les échecs des autres investissements.

Comment bien choisir son investisseur en venture capital ?

Le bon investisseur, ce n'est pas celui qui met le plus gros chèque, mais celui qui comprend le marché, le produit et l'ambition de l'entreprise. Pour choisir le vôtre, prenez en compte : 

  • Le stade d'intervention : orientez-vous vers des fonds qui investissent dans la phase de développement de votre entreprise (amorçage, seed, série A, stage de croissance...). Il est inutile de contacter un fonds qui intervient à partir d'un million d'euros si votre besoin est de 200 000 euros.
  • Le secteur d'expertise : privilégiez les fonds spécialisés dans votre secteur d'activité (par exemple, la tech, la biotech, les logiciels). Leur expertise métier et leur réseau seront des atouts inestimables. Par exemple, si vous développez une solution de logiciel pour la gestion de flottes de véhicules, un fond ayant déjà investi dans la logistique aura une bien meilleure compréhension de vos enjeux.
  • La couverture géographique : si votre activité est locale ou régionale, rapprochez-vous de fonds ou d'acteurs comme les Instituts Régionaux de Participation (IRP) ou des Business Angels locaux.
  • L'accompagnement offert : au-delà de l'argent, certains investisseurs offrent un véritable accompagnement stratégique, des conseils en management, un accès à des réseaux de distribution. Évaluez la valeur ajoutée qu'ils peuvent vous apporter au-delà des capitaux.
 
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