Auto-entrepreneur, indépendant, SARL ou EIRL : quelles différences de statut ?

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Limite de recettes, obligations comptables, charges déductibles : décryptons ensemble les modalités des statuts juridiques destinés aux créateurs d’entreprise indépendants.

Limite de recettes, obligations comptables, charges déductibles : décryptons ensemble les modalités des statuts juridiques destinés aux créateurs d’entreprise indépendants.

Auto-entrepreneur, indépendant, SARL ou EIRL : quelles différences de statut ?

Le jargon de la création d’entreprise est riche, ce qui peut s’avérer déconcertant pour les entrepreneurs qui tiennent seuls les rênes de leur entreprise. En plus, les réglementations évoluent au rythme des réformes ; cela a récemment été le cas avec le Plan Indépendants 2022 qui a modifié le fonctionnement des entreprises individuelles. Pour aider les dirigeants à faire le bon choix, voici comment faire la différence entre les formes juridiques parmi les plus répandues en France : indépendant, auto-entreprise (anciennement micro-entreprise), EIRL, EURL et SARL.

  Le statut d’indépendant, freelance : de quoi parle-t-on ?

Le statut d’indépendant, également connu sous l’anglicisme de freelance, renvoie au fait de travailler à son compte. En revanche, indépendant ou freelance n’est pas une forme juridique en soi : vous pouvez être indépendant ou freelance en société (EURL/SARL, SASU/SAS…) ou en entreprise individuelle (EI) au régime réel ou micro-fiscal. C’est ce statut juridique qui détermine les obligations fiscales et comptables du chef d’entreprise, ainsi que ses droits sociaux.

  Le régime de l’auto-entreprise pour une fiscalité simplifiée

L’auto-entreprise, désormais supplantée par le terme de micro-entreprise, fait référence à un régime fiscal et social qui dépend de l’entreprise individuelle (EI). Autrement dit, pour être auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur, vous devez d’abord créer une EI, soit une entreprise en votre nom propre. Le chef d’entreprise est ensuite automatiquement soumis à ce régime qui l’expose aux avantages suivants :

  • Le montant des cotisations sociales du dirigeant est calculé selon un pourcentage fixe indexé sur le chiffre d’affaires de l’entreprise individuelle. S’il n’y a pas d’encaissement, le chef d’entreprise ne paie pas de cotisation. Il peut en être de même pour l’impôt sur le revenu (IR) s’il opte pour le versement libératoire.
  • La comptabilité est légère : le chef d’entreprise doit seulement tenir un livre des recettes, voire un registre d’achats pour certaines professions.

Les limites du statut d’auto-entreprise (micro-entreprise)

Un chef d’entreprise est en mesure de bénéficier d’un régime micro seulement si son chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas les seuils suivants :

  • 72 600 euros (HT) en prestation de service
  • 176 200 euros (HT) en activité commerciale

De même, le dirigeant ne peut pas déduire ses charges professionnelles de son résultat fiscal : achat de matériel, cotisations sociales ou salaire d’un employé par exemple. En effet, un abattement forfaitaire compris entre 34 % et 71 % est automatiquement appliqué par l’administration. Si les charges de l’auto-entreprise dépassent le montant de l’abattement, il est judicieux d’évoluer vers une entreprise individuelle à un régime réel d’imposition ou vers une société commerciale.

  Modification de l'EIRL : la nouveauté de 2022

Avant l’adoption du Plan Indépendants par le Gouvernement en 2022, il existait deux formes d’entreprise individuelle :

  1. L’entreprise individuelle “classique” qui permettait de profiter du régime micro-fiscal mentionné ci-dessus, mais qui mélangeait votre patrimoine personnel et professionnel.
  2. L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) qui séparait le patrimoine professionnel du patrimoine personnel, mais demandait en parallèle des obligations comptables plus conséquentes.

Le statut de l’EIRL a finalement disparu en février 2022. Et depuis mai 2022, le patrimoine personnel et professionnel est désormais séparé en entreprise individuelle classique.  

  L’EURL et la SARL pour faire grandir son entreprise

Si l’activité dépasse les seuils de chiffres d’affaires de la micro-entreprise, si vous souhaitez embaucher, ou si vous voulez faire entrer des investisseurs dans le capital de la société, alors en tant que chef d’entreprise vous devrez vous tourner vers une forme de société commerciale comme une Société à responsabilité limitée (SARL) ou sa version “solo”, l’Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL).

Le choix d’une EURL ou d’une SARL implique de créer des statuts juridiques et de tenir une comptabilité plus fournie avec la production de comptes annuels pour le dirigeant de l’entreprise. De plus, ces deux formes juridiques sont éligibles à l’impôt sur les sociétés.

  Statuts juridiques des indépendants : tour d’horizon

Tableau comparatif des formalités et possibilités entre une EI en auto-entreprise, une Entreprise individuelle classique, une EURL et une SARL afin d’aider les entrepreneurs à faire le bon choix

 

EI en micro-entreprise

(auto-entreprise)

EI classique (ex-EIRL)

EURL

SARL

Pour qui ?

Tous les métiers qui s’exercent en tant qu’indépendant.

Toutes professions s’exerçant en indépendant, à l’exception des professions juridiques, judiciaires et de santé.

Statut et régime social du gérant

Travailleur non salarié (TNS)

Régime fiscal 

Impôts sur les revenus

Impôts sur les revenus ou Impôts sur les Sociétés

Rémunération

Libre

Comptabilité

Simplifiée

Complète

Création des statuts

Aucune

Encadrée

Séparation des patrimoines professionnels et personnels

 

Oui

Possibilité d’embaucher du personnel 

Oui, mais désavantageux

Possible

Possibilité de vous associer

Non

Oui

Possibilité de faire entrer des investisseurs au capital

Non

Oui

Limite de chiffre d’affaires

Oui

Non