Vous êtes entrepreneur et cela fait maintenant plusieurs mois que vous cherchez désespérément une personne pour occuper l'un des postes stratégiques de votre structure ? C'est oublier un peu vite que le candidat idéal n'existe pas. Dès lors, pourquoi ne pas essayer le job sharing ?
Vous n'avez pas la moindre idée de quoi on parle ? On vous explique.
Le job sharing, c'est quoi ?
Le job sharing consiste à partager un même poste entre plusieurs employés (deux en général). Comment ? En organisant entre eux le temps et la répartition du travail. À ne pas confondre avec le "slashing" qui consiste à cumuler plusieurs emplois, ni avec le « job splitting » qui, lui, désigne un poste fractionné en mi-temps indépendants, mais dont les tâches sont complémentaires. Ou encore à ne pas confondre avec le « job pairing » : dans ce cas, l'employeur pourra s'adresser indifféremment à l'un ou l'autre des travailleurs pour l'exécution du travail…
Le concept du job sharing, apparu aux États-Unis dans les années 1970, implique donc que les employés se partagent un même temps plein, avec une responsabilité et des tâches communes.
Quels sont les avantages du job sharing ?
Le job sharing est une solution idéale pour une fonction nécessitant une présence quotidienne (week-ends compris). C'est aussi la possibilité de combiner les compétences et les expériences de deux personnes afin de pouvoir répondre à toutes les exigences d'un même poste.
Le job sharing, puisqu'il permet de partager un même poste entre deux personnes au moins, permet aussi de réduire la pression quotidienne, la surcharge de travail ou encore les risques d'épuisement professionnel. Un point hautement stratégique : selon une récente étude, 2,5 millions de salariés étaient, fin mars 2022, en état de burn-out sévère. D'autres chiffres issus de cette étude révèlent par ailleurs que 50 % des salariés ont tendance à s'isoler et à se couper du monde, 40 % à perdre souvent patience et à être facilement irritables, tandis qu'ils sont un quart à avouer être agressifs « pour tout et rien »…
À qui s'adresse le job sharing ?
Ce modèle de travail convient à tous les hommes et toutes les femmes souhaitant concilier plusieurs objectifs comme, par exemple, l'équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, leur carrière et leur famille, leur carrière et le lancement d'une start-up, ou encore à celles et ceux qui souhaitent coupler carrière et formation.
Quid du salaire dans le cadre du job sharing ?
Qui dit poste partagé, dit salaire divisé ? Pas exactement. En réalité, le salaire dans le cadre du job sharing se calcule en fonction du temps de présence de chacun(e) des partenaires, mais aussi en fonction de leur niveau de compétence, leur âge ou encore leur ancienneté dans l'entreprise.
Quels sont les risques du job sharing ?
Principalement que les partenaires ne s'entendent pas. Mais en comparaison avec un temps plein, le risque reste néanmoins minimisé : en effet, si un employé à temps plein démissionne, l'entreprise perd 100 % du savoir alors que si un seul partenaire de job sharing démissionne, « seule » une part du savoir sera perdue.
En revanche, reste le problème des tâches parfois difficiles à partager (notamment si elles sont très spécialisées), mais aussi celui de coûts administratifs et de formation plus élevés dès lors qu'une entreprise confie un même poste à au moins deux employés.
Job sharing : quelles sont les professions qui s'y prêtent le mieux ?
Aujourd'hui, les offres en job sharing restent relativement rares sur le marché de l'emploi français. Pourtant, un poste à responsabilité exercé en binôme et permettant à l'un des salariés de travailler du lundi au mercredi et à l'autre du mercredi au vendredi serait idéal pour les cadres voulant progresser dans leur carrière tout en poursuivant leurs activités personnelles.
En Suisse, par exemple, un service hospitalier de Genève est géré par un duo mixte. Tandis que le plus âgé des deux consacre du temps à la recherche, la plus jeune profite de ses jours « off » pour s'occuper de sa famille.
Une combinaison d'avantages qu'il est possible d'adapter à beaucoup de postes. Ne vous reste plus qu'à trouver lesquels dans votre entreprise.