Le slashing : définition
Apparu en 2007 sous la plume de la sociologue américaine Marci Alboher dans son ouvrage « One person/multiple carreers », le terme « slashing » désigne l'occupation simultanée par une personne de plusieurs emplois. Un mot inspiré du slash, cette barre oblique située en bas à droite de votre clavier d'ordinateurs et qui sert à séparer ou additionner les mots.
Si le terme est depuis entré dans le dictionnaire Larousse, les slashers existent en réalité depuis… Le Moyen âge. A cette époque, on les appelait les « travailleurs à la tâche ». Le jour, ils travaillaient dans les champs. Le soir, ils donnaient un coup de main au menuisier ou au charpentier de leur village.
Plus tard, durant la Renaissance, certains artistes ont eux aussi été des slashers, à l'image du génial Léonard de Vinci, à la fois peintre/musicien/ingénieur/astronome. Plus proche de nous, Romain Gary (pilote d'avion/diplomate/écrivain) ou encore Karl Lagerfeld (photographe/créateur de mode/vidéaste/patron de librairie) ont fait perdurer cette pratique.
Aujourd'hui, les slashers sont directeur artistique le jour et DJ le soir, médecin et prof de danse, céramiste et journaliste… Toutes les combinaisons de métier sont possibles.
Quel est le profil des slasheurs ?
Selon une étude menée par le SME (Salon de Micro-Entreprise), 6 % des actifs français sont aujourd'hui concernés par le slashing. Ce qui représente plus de 4 millions de personnes.
Agées de 20 à 50 ans (et même plus), 77 % d'entre elles exercent un 2ème métier dans un secteur totalement différent de leur activité principale. Et si c'est l'aspect financier qui motive ces actifs à cumuler plusieurs jobs dans 73% des cas, 27% des slashers expliquent que cela leur permet surtout de percevoir des revenus supplémentaires grâce à leur passion.
Quel avenir pour les slasheurs ?
Radieux ! C'est en tous les cas la conclusion d'une étude sur le futur du travail en 2030. Ses auteurs expliquent que les formats traditionnels du travail (salariat, freelancing, etc.) s'hybrident de plus en plus, une évolution à laquelle les slasheurs, véritables couteaux-suisses, n'auront aucun mal à s'adapter.
Surtout, si les recruteurs ont longtemps privilégié les candidats aux parcours linéaires (spécialisé dans une fonction et dans un secteur précis), la donne a changé. La faute à la transformation digitale des entreprises, et plus généralement de notre société. Aujourd'hui, les métiers ne cessent de se transformer, à tel point que 85% de ceux qui seront les plus répandus en 2030 n'existent pas encore aujourd'hui.
Or, les actifs de la génération Y et Z, plus créatifs, plus connectés et plus à l'aise avec les activités multitâches que leurs aînés, sont dotés de tous les outils pour s'adapter. Sans compter que 64 % des 18-24 ans voient dans le slashing la norme dans prochaines années.
Le slashing est-il fait pour vous ?
Dans son livre « Profession Slasheur : Cumuler les jobs, un métier d'avenir », Marielle Barbe l'affirme : les slasheurs ont comme point commun d'être des personnes curieuses, enthousiastes, qui explorent très vite les sujets et ont la capacité à faire des liens. Ce sont donc des profils multipotentiels.
Apparue pour la première fois en 1972 par Ronald H. Frederickson et John Watson Murray Rothney dans leur ouvrage « Recognizing and assisting multipotential youth », la multipotentialité décrit la capacité d'une personne à exceller dans différents domaines.
Autrement dit, si vous avez un besoin constant d'apprendre, d'explorer et d'approfondir vos connaissances et que votre ambition principale est de pouvoir vous réaliser pleinement, alors le slashing est fait pour vous.
Mais attention : savoir se remettre en question, apprendre en permanence et être capable d'intégrer rapidement de nouvelles notions, c'est une chose. Mais n'oubliez jamais qu'un bon slasheur doit savoir s'organiser et gérer plusieurs projets en parallèle. Pas de temps à autre, tous les jours.