Publication de données sensibles, intimidation, diffamation… Le cyberharcèlement s’est invité dans la sphère professionnelle. En tant qu’entrepreneur, quelles sont les solutions pour vous protéger ?
Avec la digitalisation des échanges, boostée par le développement du télétravail dans les entreprises, les dérives des comportements sur Internet sont devenues fréquentes. D’après un sondage Ipsos, 59 % des Français avouent avoir déjà été victimes de cyberharcèlement.
Aujourd’hui, les entreprises se sensibilisent de plus en plus au sujet des cyberattaques. Elles mettent parfois des moyens conséquents pour s’en prémunir. Mais lorsqu'il s’agit du cyberharcèlement, qui peut être tout aussi destructif, force est de constater que les dispositifs de protection sont moins naturellement implémentés.
En tant que chef d’entreprise, vous êtes pourtant sujet au harcèlement en ligne, et votre équipe peut également en être victime. Regardons ensemble comment agir contre le cyberharcèlement dans le cadre professionnel et ce que vous pouvez faire si une personne de votre entreprise est victime de ce harcèlement en ligne.
Le cyberharcèlement renvoie au fait de tenir des propos, d’envoyer des messages ou d’avoir des comportements répétés sur Internet et qui se traduisent par une dégradation de la santé physique ou mentale de la personne harcelée. Il est considéré par la loi comme un délit et est sanctionné par le Code pénal (par une amende par exemple).
En entreprise, le cyberharcèlement peut entrer dans l’une de ces deux catégories :
- Le cyberharcèlement interne : harcèlement en ligne entre les membres d’une même équipe.
- Le cyberharcèlement externe : harcèlement en ligne entre votre société et un client, un fournisseur, ou un parfait inconnu.
Dans un cas comme dans l’autre, le harcèlement en ligne intervient généralement par e-mail, messagerie en ligne ou via les réseaux sociaux sous les formes suivantes :
- insultes ;
- divulgation de rumeurs ou diffamation ;
- publication de données sensibles, intimes ou du cadre de la vie privée ;
- intimidation ;
- avances non désirées.
Les peines encourues si vous êtes victime de cyberharcèlement
En cas de cyberharcèlement, vous pouvez demander un retrait des publications sensibles présentes sur Internet, et/ou le signaler à la police ou à la gendarmerie. Le recours ultime, lorsque vous êtez victime de harcèlement en ligne, est bien sûr le dépôt de plainte.
Pour l’auteur du cyberharcèlement, les peines encourues prévues par la loi sont les suivantes :
- Si l’auteur du harcèlement en ligne est majeur, alors il risque 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
- Si l’auteur du cyberharcèlement a entre 13 ans et 18 ans, la peine est ramenée à 1 an de prison et 7 500 € d’amende.
- Si la victime de l’auteur est considérée comme une personne vulnérable (personne handicapée, un(e) mineur(e) ou encore une femme enceinte) alors la peine est de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
- Si le cyberharcèlement a un caractère sexuel, comme la publication d’images intimes sur Internet, la peine prévue par la loi est de 2 ans et l’amende grimpe à 60 000 €.
Pour prévenir le harcèlement en ligne au sein de votre société, vous pouvez adopter une politique d’entreprise engagée en la matière. Voici quelques dispositifs à mettre en place pour la sécurité des personnes qui travaillent dans votre entreprise :
- Vous former, et former vos collaborateurs au cyberharcèlement en faisant intervenir un spécialiste du sujet. Les méthodes de harcèlement en ligne doivent y être expliquées, ainsi que les solutions possibles pour y faire face, si une personne en est victime, et les peines encourues. La formation peut s’étendre de façon plus globale au RGPD (Règlement général sur la protection des données).
- Faire intervenir un médiateur ou des partenaires sociaux en cas de situation avérée de cyberharcèlement envers une personne de l’entreprise.
- Implémenter une plateforme sécurisée et anonyme où une victime peut rapporter le comportement de son harceleur sur Internet et signaler une situation de cyberharcèlement.
Si votre entreprise est en hypercroissance avec une équipe qui s’agrandit, vous pouvez engager un DPO (Data protection officer) pour renforcer la sécurité des données de votre entreprise sur Internet et vos réseaux numériques.
Bien sûr, en cas de cyberharcèlement dont l’auteur est un membre de l’équipe, il est nécessaire de le signaler, de porter plainte et de prendre des sanctions disciplinaires à hauteur du délit : mise à pied au licenciement.
Il est nécessaire d’adapter son comportement en ligne, en faisant très attention aux contenus publiés sur les réseaux sociaux, et ne pas laisser votre écran d’ordinateur allumé en cas d’absence. En tant qu’entrepreneur, cible privilégiée de cyberharcèlement et par conséquent sujets à être victime de ce type de harcèlement, il vaut mieux être rigoureux pour prévenir de ce phénomène.