Alternative à la franchise, le commerce associé regroupe dans un même réseau des entrepreneurs indépendants qui mettent en commun leurs moyens et leur savoir-faire pour améliorer leur compétitivité.

Avec 281 points de vente dans une trentaine de secteurs, en 2022, le commerce associé représentait en France un chiffre d'affaires de 176,5 milliards d'euros d'après la Fédération du Commerce Associé, soit une croissance de 8,3 % en glissement annuel. D'ailleurs, ce type de commerce représente désormais 32,4 % du commerce de détail. Quels sont donc les avantages et les inconvénients du commerce associé qui semble résister aux crises ?

Le commerce associé : qu'est-ce que c'est ?

Définition du commerce associé

Le commerce associé réunit des adhérents, entrepreneurs indépendants, au sein d'un réseau dans lequel ils partagent leurs dépenses, leurs achats, leurs expériences entrepreneuriales et leurs compétences.

Ce modèle de commerce associé vise à instaurer des actions et des outils communs pour alléger la charge financière des entreprises et améliorer les performances individuelles de chaque entrepreneur, en vue de rivaliser efficacement avec la concurrence.

L'intégration au groupement du commerce associé s'effectuant par l'achat d'une part de son capital, l'adhérent devient de fait un associé du réseau qui dispose automatiquement d'une voix lors des assemblées générales et des conseils d'administration. 

Voici quelques exemples de réseaux de commerces associés selon la Fédération du Commerce Associé : Atol, Leclerc, Intermarché, Intersport, Joué Club, Orpi.

Quelles différences avec une franchise ?

Contrairement à la franchise, où le réseau est propriétaire des entreprises, les adhérents d'un réseau de commerces associés sont tous propriétaires de leur enseigne et indépendants juridiquement et financièrement. Autrement dit, le commerce associé offre davantage de libertés que la franchise. 

Pour entrer dans les détails, nous pouvons dire qu'une franchise a un fonctionnement hiérarchique vertical, puisque les entreprises franchisées dépendent des franchiseurs. Dans le cas du commerce associé, le fonctionnement est davantage horizontal puisque chaque associé entrepreneur gère son affaire, avec une mutualisation des services seulement. 

Les avantages d'un réseau commerce associé

Le principe de fonctionnement coopératif du commerce associé offre de nombreux avantages aux entreprises qui en font partie, parmi lesquels :

  • des économies via la mutualisation des moyens et des achats des entreprise du réseau commerce associé(à noter que les réseaux de commerce associé n'ont pas tous le même degré de mutualisation) ;
  • le partage entre les entrepreneurs indépendants du réseau commerce associé de savoir-faire, d'expérience, de compétences et d'informations sur la stratégie d'entreprise, la communication, le marketing, etc. ;
  • un support commercial, juridique, fiscal, réglementaire ;
  • - comme pour le réseau de franchise, la notoriété d'une enseigne connue.

Rejoindre un groupement de commerce associé permet ainsi de bénéficier de la puissance d'un grand groupe en conservant les avantages de l'indépendance. L'adhérent étant associé, il est impliqué directement dans les décisions, le fonctionnement et la stratégie de développement du réseau commerce associé. 

Autre point fort du commerce associé : en cas d'excédents d'exploitation, les bénéfices sont partagés à parts égales entre tous les entrepreneurs indépendants adhérents. Enfin, si un adhérent souhaite quitter le réseau commerce associé, il est, sauf exception, seul décisionnaire.

Les inconvénients d'un réseau commerce associé

Aussi vertueux qu'il paraisse, le modèle du commerce associé présente néanmoins quelques inconvénients pour les entreprises adhérentes, essentiellement financiers. 

Intégrer le groupement de commerces associés implique de participer à son capital. Chaque entrepreneur adhérent est par exemple responsable du passif en cas de faillite du réseau commerce associé. 

Après avoir souscrit un nombre minimum de parts sociales pour s'associer au groupement, chaque entrepreneur doit aussi par la suite s'acquitter de cotisations et participer aux charges d'exploitation du réseau commerce associé. 

Un autre inconvénient réside dans le processus de prise de décision représentative pour le réseau commerce associé, entraînant des délais plus longs. De plus, selon le principe coopératif, chaque adhérent est tenu d'investir une part de son temps au sein du groupement de commerces associés.

Quels statuts juridiques pour créer un commerce associé ?

Habituellement, les regroupements de commerces associés adoptent une structure légale coopérative. D'autres statuts juridiques sont toutefois possibles pour intégrer un réseau commerce associé comme : 

  • le GIE (Groupement d'intérêt économique) ; 
  • la SA (Société anonyme) ; 
  • la SARL (Société par actions simplifiée) à capital variable. 

Important

Avant de vous lancer dans le commerce associé, il est essentiel d'examiner attentivement les statuts et le règlement intérieur de tout regroupement de commerçants indépendants. Lors du choix d'un réseau, assurez-vous de considérer certains critères comme le secteur d'activité, les modalités de fonctionnement, les services offerts, l'investissement en temps requis, les coûts d'adhésion et les partages éventuels des excédents d'exploitation entre les entreprises membres du réseau commerce associé.