Bio, local, durable… Quels sont les nouveaux modes de consommation des Français ?
En France, nous sommes de plus en plus nombreux à privilégier les nouveaux modes de consommation pour notre alimentation. Des comportements à ne pas sous-estimer pour les professionnels de l'alimentation et de la distribution.
Les consommateurs deviennent responsables (agriculture raisonnée, produits locaux…) et les tendances de consommation alimentaires vont vers du mieux consommer et se font écho de ces prises de conscience. Si ces choix de consommation pour l'alimentation ont été largement affectés par la forte inflation qu'a connu la France en 2022, il demeure important pour les entreprises du secteur agroalimentaire de mieux cerner les attentes des consommateurs français en matière de responsabilité et de durabilité dans le cadre de leur consommation alimentaire. Mais aussi de contribuer à encourager des comportements plus vertueux pour l'environnement.
Une tendance à la déconsommation en France
Selon l'institut IRI, les ventes de produits alimentaires et de grande consommation ont baissé de 2,2 % en volume en 2022 en France, un phénomène largement accentué par la forte inflation des prix sur les produits alimentaires, liée à la guerre en Ukraine. Au-delà du phénomène de l'inflation, ces chiffres témoignent d'un changement de fond dans les manières de consommer des Français. La nouvelle tendance à la déconsommation nous montre qu'une prise de conscience écologique commence petit à petit à s'opérer à grande échelle.
En cause principalement : le gaspillage alimentaire et la surconsommation, des sujets qui intéressent de plus en plus les Français. Les ventes de produits de grande distribution ont ainsi baissé de 2 % en 4 ans, alors même que la population française a augmenté de 0,6 % sur cette période.
Une consommation plus engagée
S'ils consomment moins de produits de grande distribution, les consommateurs français favorisent de plus en plus les produits bio et locaux pour leur alimentation. D'après un sondage OpinionWay pour Les Échos et BNP Paribas, 53 % des Français sont également prêts à payer plus cher pour un produit issu d'une entreprise engagée. L'inflation très forte en 2022 a toutefois affaibli cette tendance de fond, puisque les ventes de produits bio ont diminué en volume de 7,8% au cours de l'année écoulée, les consommateurs français s'étant davantage tournés vers les produits dits premier prix (+7,4%).
Les consommateurs les plus jeunes sont les premiers à privilégier les retombées éthiques et responsables de leurs décisions de consommation. L'essor de la vente en vrac, en croissance de 41% en 2021, et de la fréquentation des marchés que l'on peut actuellement observer répond à cette logique de consommation alimentaire responsable.
Autre donnée intéressante : d'après une étude réalisée en 2022 par l'Ademe et Greenflex, 71% des répondants ne craignaient plus d'être exclus d'un groupe d'amis ou familial en changeant leurs habitudes de consommation alimentaire (régime végétarien ou vegan, achats d'occasion).
À nuancer toutefois : 64 % des répondants se déclarent dubitatifs quant à l'impact réel de l'engagement que peuvent avoir les marques. Ils ne sont pas ignorants des techniques de marketing et de greenwashing qui peuvent être utilisées par certaines entreprises pour se donner une image éthique et responsable.
Acheter moins, mais acheter mieux
Si ces tendances de consommation de fond peuvent remettre en question certains modèles de consommation, les professionnels de l'alimentaire peuvent se rassurer : ce n'est pas pour autant que les supérettes, supermarchés et autres magasins d'alimentation se portent mal.
Les consommateurs achètent moins mais ils achètent en revanche des produits de plus grande valeur, les produits bio étant en général 20 à 30 % plus chers que leurs homologues qui ne les sont pas. Les professionnels de la distribution ont donc à faire face à une double dynamique : celle de la baisse des volumes d'achats alimentaires et celle de la hausse de la valeur des achats.
D'après l'étude réalisée par l'Ademe et Greenflex, les Français se montrent toutefois critiques vis-à-vis de l'offre faite en matière de produits durables. Ainsi, seulement 48% des consommateurs estiment que le choix est actuellement suffisant en produits durables pour répondre à leurs besoins. Et 68% des répondants ont le sentiment que les marques et les entreprises ne les aident pas à consommer de manière plus responsable.
Un véritable défi pour ces entreprises, qui doivent se saisir des préoccupations de consommation de leurs clients afin de proposer une offre répondant mieux à ces attentes de responsabilité et de durabilité. Par exemple en proposant le micro-don en caisse, plus de produits non carnés, en vrac, ainsi que des consignes et des produits reconditionnés, ou encore en encourageant le recyclage, notamment par la reprise des articles anciens pour revalorisation.