Phénomène très répandu aux Etats-Unis et au Japon, le workaholisme ou dépendance au travail touche de plus en plus de cadres, d'entrepreneurs et de chefs d'entreprise. Si le terme de workaholisme a été popularisé au début des années 2010, on parle aujourd’hui plus volontiers de burn out comme conséquence d’un mal-être au travail qui menace la santé mentale des salariés comme des dirigeants. Quelles sont les solutions pour prévenir et se sortir du workaholisme ?

Qu'est-ce que le workaholisme ?

Les workaholisme, ou workaholism en anglais, est une dépendance au travail plus ou moins grave en fonction du degré d'addiction de l'individu. Le workaholic a du mal à décrocher de ses occupations professionnelles et s'investit à fond dans son emploi, souvent au détriment de sa propre santé et de sa vie privée. A terme, les conséquences du workaholisme sont multiples : négligence des relations familiales et sociales, conflits interprofessionnels, perte de plaisir généralisée accompagnée de divers symptômes physiques.

Quels sont les symptômes du workaholisme ou burn out?

Si, dans un premier temps, le workaholic est plutôt stimulé par les satisfactions liées à son investissement professionnel, tôt au tard, des problèmes liés au stress et au manque de repos se font sentir, mettant à mal sa productivité et présentant un risque pour sa santé. Les soirées, les congés et les week-ends dédiés à sa vie privée ne représentent plus une source de détente pour le chef d’entreprise workaholic, mais bien un moment de stress supplémentaire au cours duquel il essaie de « voler » encore quelques heures de travail.

A ce stade, la personne dépendante au travail peut ressentir divers symptômes physiques et psychologiques tels que des maux de tête, de l'hypertension artérielle, des troubles du sommeil, de l’anxiété, des douleurs diverses comme les lombalgies. Il peut également avoir un comportement agressif et être dans un état dépressif. Ces symptômes peuvent être précurseurs d’un burnout, ou syndrome d’épuisement professionnel, qui fait partie des risques psychosociaux au travail auxquels sont particulièrement exposés entrepreneurs et chefs d’entreprise.

La prise de conscience

La première étape sur le chemin de la guérison consiste à reconnaître qu'il existe un problème avec son addiction et son engagement excessif au travail. Bien souvent, la famille et le réseau ont déjà envoyé de nombreux messages d'alerte et prodigué des conseils sans résultat. Il faut dire que s'investir dans son travail, être un « bourreau de travail » attaché à la performance, demeure plutôt bien vu dans notre société et les outils professionnels en ligne ou le télétravail ont également développé le phénomène de l'hyper connectivité, l’un des facteurs favorisant la dépendance au travail.

Il n'est pas rare que la prise de conscience pour le workaholic survienne après une décompensation (période d'épuisement, malaise physique). Dans certains cas, la prise de conscience prendra des formes différentes : le travail deviendra subitement un poids intolérable pour le workaholic, qui ressentira alors une sensation de vide l'amenant à réagir.

Les démarches pour se sortir du workaholisme

Trop souvent, les travailleurs souffrant d’une addiction au travail ne prennent pleinement conscience de leurs difficultés qu’après avoir touché le fond. L’anxiété, l’épuisement physique et psychique et les troubles du sommeil indiquent qu’il est grand temps de faire une pause, notamment par le biais d’un arrêt maladie.

A la suite de sa prise de conscience, le workaholic est en général amené à consulter un professionnel (psychologue ou psychothérapeute) pour faire le point sur son surinvestissement et sa dépendance au travail. On constate généralement que les personnes souffrant de workaholisme possèdent une estime de soi déficitaire ; le travail étant source de valorisation, elles y ont développé une dépendance aux conséquences problématiques.

En dehors de la sphère professionnelle, les personnes souffrant d’une addiction à leur travail éprouvent des difficultés relationnelles et n'ont bien souvent pas appris à cerner leurs véritables besoins. C'est en débusquant les bénéfices secondaires à son comportement addictif que le travailleur workaholic apprend à se faire du bien par d'autres canaux que celui du travail, et à retrouver du bien-être au travail.

La méthode psychothérapeutique pour aider à sortir du burn out

La psychothérapie dite « cognitivo-comportementale » reste tout indiquée pour prendre en charge le workaholisme. Il s'agit d'une thérapie brève destinée à modifier les comportements du workaholic pour obtenir un meilleur confort physique et psychologique. Le travail de psychothérapie abordera également les méthodes de relaxation et de ressourcement pour connecter progressivement le workaholic à ses besoins et lui apprendre à se détendre.

Parallèlement, le thérapeute propose à son patient diverses techniques pour se ménager des pauses et déléguer une partie de son travail à ses collaborateurs. Enfin, il existe également des groupes de paroles efficaces destinés aux workaholics ; comme pour les personnes en situation de burnout, il est important pour les personnes souffrant ou ayant souffert d’un trouble de dépendance à leur travail de bien s’entourer.