Dans la négociation sur un « pacte de la vie au travail » engagée par les partenaires sociaux à la demande de l'exécutif, certains sujets sont plus complexes que d'autres. Celui de l'emploi des seniors et son corollaire, leur régime d'indemnisation en cas de chômage, inscrits au programme de leur rendez-vous de ce jeudi, huit jours après le précédent, est parmi les plus conflictuels.

A contrario, il est un dossier sur lequel les points de vue paraissent moins éloignés entre patronat et syndicats : celui des transitions et des reconversions professionnelles. Il s'agit dans le premier cas de l'acquisition de compétences nouvelles, nécessitant une formation qualifiante assez courte et valorisable sans changer d'employeur et dans le second de l'acquisition de compétences nouvelles impliquant des formations plus longues et souvent un changement d'employeur.

« Conscience collective »

« Il y a une prise de conscience collective du fait que l'on doit progresser collectivement sur ces questions », a souligné le négociateur du Medef, Hubert Mongon, délégué général de la Fédération de la métallurgie (UIMM) ce mardi, devant quelques journalistes. « On considère qu'il faut qu'on arrive à sécuriser les parcours tant pour les entreprises que pour les salariés », a-t-il ajouté.Soulignant au passage que « rien n'interdit » d'introduire dans les négociations sociales obligatoires le sujet de l'évolution des métiers, le dirigeant patronal distingue deux cas : le « choix par le salarié d'une reconversion pour des raisons personnelles » ; « une mobilité co-construite entre le salarié et l'entreprise » soit liée à « la nécessité de faire évoluer les compétences » sans rupture du contrat de travail, soit résultant des transformations majeures dans une entreprise qui conduisent à « aller vers un autre emploi dans une autre entreprise », donc avec rupture du contrat de travail.Concrètement, pour répondre à ces besoins, alors que pas moins de 12 dispositifs coexistent, le Medef juge nécessaire de simplifier le système. Comme la CFDT, il propose d'en retenir deux, un à l'initiative personnelle du salarié, l'autre coconstruit entre le salarié et l'employeur. Avec un sujet sensible à trancher : qui paiera quoi.

500 millions d'euros par an pour les PTP

Pas question pour le Medef que la simplification s'accompagne d'une hausse de la contribution des entreprises. Pour éviter cela, l'organisation patronale a une solution, celle-là même que craignent les syndicats : réduire la voilure sur les projets de transition professionnelle (PTP) qui sont à la seule initiative des salariés.Leur coût représente 500 millions d'euros par an pour quelque 18.000 bénéficiaires dont seule la moitié se reconvertit au final, ce qui représente un coût par reconversion effective de 70.000 euros alors que les trois quarts des reconversions professionnelles se font en dehors de tout dispositif, a calculé Hubert Mongon.Les syndicats, eux, ont déjà averti qu'il n'était pas question de rogner le dispositif.