"Je suis préoccupé par le rythme des négociations à la COP29 à Bakou", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro, où il participera lundi et mardi au sommet des principales économies mondiales.
"L'échec n'est pas une option", a-t-il martelé. "Un résultat positif à la COP29 reste à portée de main, mais il exige le leadership et des compromis des pays du G20", a lancé M. Guterres.
A mi-chemin de la COP29, les négociations entre pays riches et plus pauvres sont actuellement bloquées à Bakou, en Azerbaïdjan, compliquant le travail des ministres de près de 200 Etats attendus en deuxième semaine.
Après une semaine de tractations intenses sous l'égide de l'ONU, la dispute reste intense sur la manière de mobiliser les 1.000 milliards de dollars, voire plus, jugés nécessaires pour aider les pays en développement à réduire leur dépendance au pétrole et s'adapter aux catastrophes climatiques.
Les pays pauvres réclament un effort supplémentaire des Occidentaux, qui de leur côté jugent pour la plupart les ordres de grandeur irréalistes pour leurs finances publiques.
- "Effort supplémentaire" -
Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 (19 pays ainsi que l'Union européenne et l'Union africaine) doit tenir une séance plénière mardi sur les enjeux climatiques, pour son deuxième et dernier jour.
"J'en appelle aux leaders du G20 pour qu'ils donnent des instructions claires aux négociateurs à Bakou pour parvenir à un accord absolument essentiel sur le nouvel objectif financier global à Bakou et aussi au Brésil", a exhorté le secrétaire général des Nations unies.
"Les projecteurs sont naturellement sur le G20", dont les pays "représentent 80% des émissions globales" de gaz à effet de serre, a-t-il insisté. Selon lui, "tous les pays du G20 doivent faire un effort supplémentaire".
Pour Oscar Soria, directeur de l'ONG Common Initiative, la déclaration finale du sommet du G20 "va clairement donner le ton" de cette deuxième semaine cruciale à Bakou.
"Cette négociation doit clairement être résolue à Rio, non à Bakou", dit-il à l'AFP.
La ministre de l'Environnement du Brésil, Marina Silva, a pour sa part appelé les membres du G20 à "remplir leurs devoirs" pour faire avancer les négociations de la COP.
"Sans financement, rien de ce dont nous sommes en train de délibérer, les mécanismes de programmes que nous sommes en train de créer, ne va fonctionner", a-t-elle alerté lors de sa participation à la conférence Global Citizen, un événement à Rio en marge du G20 portant sur le changement climatique.
Lors de ce même événement, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a défendu le triplement des énergies renouvelables dans le monde d'ici 2030.
"Cela signifierait 10 milliards de tonnes d'émissions de CO2 en moins d'ici 2030, ce serait un grand pas en avant", a-t-elle affirmé.
L'UE est le premier bailleur de fonds international pour la lutte contre le changement climatique.
Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé dimanche avoir atteint en 2024 leur engagement de porter à 11 milliards de dollars leur aide bilatérale pour le climat, à l'occasion d'une visite historique du président Joe Biden en Amazonie brésilienne.
Mais la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine pourrait changer la donne, ce dernier ayant promis d'abandonner à nouveau l'Accord de Paris sur le climat, comme il l'avait fait lors de son premier mandat (2017-2021).