"Le combat pour protéger notre planète est littéralement un combat pour l'humanité pour les générations à venir", a affirmé le président de 81 ans lors d'une déclaration depuis le coeur de la forêt tropicale à Manaus, au Brésil (nord).
Le réchauffement climatique est "peut-être la seule menace existentielle pour toutes nos nations et toute l'humanité", a-t-il insisté, entouré d'arbres majestueux.
Joe Biden, en tournée en Amérique du Sud dans ce qui sera probablement son dernier grand voyage à l'étranger, a fait une étape en Amazonie entre un sommet Asie-Pacifique qui s'est achevé samedi à Lima et une réunion des dirigeants du G20 à partir de lundi à Rio de Janeiro.
C'est le premier président américain en exercice à se rendre en Amazonie, et une visite chargée de symbole à quelques mois du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui inquiète pour la future politique climatique des Etats-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine.
Le président sortant a aussi résolument défendu son bilan, lui qui a fait adopter l'"Inflation Reduction Act", grand plan pour la transition énergétique prévoyant des centaines de milliards de dollars de subventions, dont des allègements fiscaux pour les véhicules électriques.
"Certains essayeront peut-être de nier ou de retarder la révolution de l'énergie propre qui est en cours en Amérique. Mais personne, personne ne peut faire marche arrière là-dessus", a-t-il assuré.
Alors que le démocrate a fait de la lutte contre le changement climatique un axe fort de sa présidence, le républicain a promis pendant sa campagne de "forer à tout va", mis en doute la réalité du changement climatique, et dit vouloir sortir à nouveau les Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat, comme il l'avait fait pendant son premier mandat.
Joe Biden est arrivé en début d'après-midi à Manaus, où il a été accueilli à sa descente d'avion par des responsables locaux et par Carlos Nobre, climatologue brésilien récompensé par le prix Nobel de la Paix en 2007 en tant que membre du groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). Ce dernier l'a accompagné pour un survol de la forêt.
Joe Biden s'est ensuite rendu dans une réserve naturelle, accompagné de sa fille Ashley et de sa petite-fille Natalie.
- Aide bilatérale -
Autre symbole, au moment où les participants à la conférence sur le climat COP29 à Bakou se disputent sur qui doit financer la lutte contre le changement climatique: la Maison Blanche a annoncé dimanche que les Etats-Unis avaient atteint en 2024 leur engagement de porter à 11 milliards de dollars leur aide bilatérale pour la lutte contre le changement climatique.
Ils deviennent ainsi "le plus grand bailleur bilatéral du monde en matière de finance climatique", selon Washington.
"Aucun Etat ne devrait se vanter d'être le plus grand bailleur bilatéral. C'est la contribution totale en matière de financement climat qui compte et les États-Unis n'ont jamais atteint leur +juste part+", nuance Friederike Röder, spécialiste en finance climatique de l'ONG Global Citizen.
Les Etats-Unis sont critiqués pour préférer l'aide bilatérale au financement des fonds multilatéraux cogérés par les pays en développement. Et l'Union européenne demeure le plus grand contributeur mondial au financement climatique.
Joe Biden a aussi annoncé à Manaus un doublement, à cent millions de dollars, de la contribution américaine au Fonds Amazonie, fonds international pour la protection de cette forêt.
La forêt amazonienne, qui s'étend à travers neuf pays, joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique grâce à sa capacité d'absorption du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. C'est aussi l'une des zones les plus vulnérables au changement climatique.
Alors qu'elle est d'ordinaire l'une des régions les plus humides au monde, elle a été atteinte par une sécheresse historique qui a favorisé ses pires incendies depuis deux décennies, même si la plupart des feux sont d'origine criminelle.
La déforestation lui a par ailleurs fait perdre en quatre décennies une superficie équivalant à peu près à celle combinée de l'Allemagne et de la France, évaluait une étude récente du Réseau amazonien d'information socio-environnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d'ONG.