Pour la première fois depuis sa création en 2020, le Baromètre annuel relatif à la transformation numérique des TPE et PME dévoile que la proportion des convaincus baisse légèrement puisque 76 % des dirigeants sondés considèrent aujourd'hui que le numérique représente un bénéfice réel pour leur entreprise contre 81 % en 2022.

S'il ne faut pas y voir une tendance de fond, la légère baisse du nombre d'entreprises convaincues par le numérique témoigne malgré tout d'un certain nombre de difficultés rencontrées par les professionnels. Avec, en premier lieu, la certitude pour 61 % des sondés que la digitalisation de leurs activités ne leur permet pas de générer plus de profits.

Dans le même temps, une entreprise sur deux (51 %) déclare désormais capter au moins 5 % de ses clients en ligne. Un chiffre en forte hausse (+ 8 points par rapport à 2022), mais qui varie selon les secteurs d'activité. Ainsi, ceux de l'hébergement et de la restauration (79 %) et des services à la personne (68 %) sont largement au-dessus, tandis que les secteurs du transport et de la logistique (37 %), de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire (35 %) sont moins nombreux à trouver des clients sur internet.

Les TPE PME massivement présentes en ligne

84 % des entreprises interrogées ont au moins une solution de visibilité en ligne :

  • 67 % ont un site internet présentant l'activité de l'entreprise ;
  • 61 % ont au moins un compte de réseau social ;
  • 55 % sont référencées sur internet sur des outils gratuits (annuaires…) ;
  • 26 % ont acheté des mots-clés pour apparaître en tête des résultats de recherche.

Autre point intéressant soulevé par le dernier Baromètre France NUM, les TPE PME dotées d'un site internet sont en comparaison plus nombreuses à être convaincues des bénéfices de leur investissement que celles qui ont opté pour les réseaux sociaux :

  • 47 % des TPE PME qui ont un site internet estiment qu'il permet de faire connaître son entreprise ou sa marque tandis que seules 39 % des TPE PME présentes sur les réseaux sociaux citent ce bénéfice ;
  • 46 % des TPE PME qui ont un site internet estiment qu'il permet d'être visible et facile à trouver sur internet tandis que seules 34 % des TPE PME présentes sur les réseaux sociaux citent ce bénéfice ;
  • 32 % des TPE PME qui ont un site internet estiment qu'il permet d'acquérir de nouveaux clients tandis que seules 24 % des TPE PME présentes sur les réseaux sociaux citent ce bénéfice.

« Plus de la moitié des entreprises qui n'ont pas de site internet (institutionnel ou marchand) ou qui ne sont pas présentes sur les réseaux sociaux considèrent que ce n'est pas pertinent pour leur métier/secteur, notent les auteurs du rapport. Et de préciser : parmi les TPE PME qui ne disposent de site internet, une sur cinq estiment ne pas avoir les moyens de financer un tel projet. »

L'exploitation des données et l'usage de l'intelligence artificielle

Pour la première fois cette année, les auteurs de l'étude ont interrogé les entreprises sur leur utilisation des données et de l'intelligence artificielle. Si elles sont seulement 5 % à utiliser cette dernière, elles portent en revanche un intérêt plus vif pour les solutions d'analyse de données : 11 % y ont désormais recours, contre 3 % en 2020.

La crainte de la perte ou du vol de données, le point noir

Depuis quelques années maintenant, la notion de transformation digitale (ou transformation numérique) des entreprises est sur toutes les lèvres. Pour rappel, elle désigne l'intégration de la technologie digitale dans l'ensemble des activités des entreprises, que ce soit dans leurs produits, leurs processus, mais également dans leurs stratégies. Son objectif ? Les aider à être plus compétitives, plus réactives et souples dans un environnement économique en transformation permanente à mesure que la technologie évolue.

Le problème, c'est que cela implique de récolter et de stocker un nombre important de données. Et cela n'est pas sans incidence : la proportion de TPE PME qui exprime des craintes relatives à la cybersécurité est de 48 % (+ 4 points par rapport à l'année dernière), soit une augmentation de +12 pts par rapport à 2020. Seuls les secteurs les plus matures et les plus technologiques (Nouvelles technologies, Finance, assurance) craignent moins les actes de cyber-malveillance.