L'injection est l'une des techniques de cyberattaque les plus anciennes, et pourtant, elle reste l'une des plus redoutables pour les entreprises. Elle consiste à insérer un code malveillant dans un système informatique. Cette faille, souvent simple à exploiter, peut permettre à l'attaquant de voler des données sensibles, de prendre le contrôle d'un serveur ou de rendre un service indisponible. Pour un professionnel, comprendre et prévenir une attaque par injection SQL ou XSS est indispensable pour la protection de son infrastructure numérique.
Attaque par injection : de quoi parle-t-on ?
Une attaque par injection est une technique de cyberattaque où un hacker insère un code malveillant dans un système informatique via des champs de saisie (formulaires web, URL, etc.). Ces attaques exploitent les vulnérabilités des applications qui ne filtrent pas correctement les données entrantes, ce qui permet à l'attaquant de modifier le fonctionnement normal du système.
Historiquement, les attaques par injection ont été l'une des premières techniques de piratage utilisées dès l'essor du web dans les années 1990. Elles ciblent particulièrement les applications dites " dynamiques " qui interagissent avec des bases de données, en s'appuyant sur des langages de requêtes tels que le SQL (Structured Query Language).
Le principe est simple : au lieu de transmettre une donnée attendue, comme un nom d'utilisateur, le pirate injecte une commande malveillante. Lorsque cette commande est exécutée par le serveur, elle donne accès à des données sensibles, permet de les modifier, voire de prendre le contrôle du système.
Quels sont les types d'attaque par injection ?
Il existe plusieurs types d'attaques par injection, mais deux d'entre elles représentent la majorité des menaces contre les applications web.
Attaque par injection SQL
L'injection SQL est la forme la plus répandue d'attaque par injection. Elle cible les bases de données relationnelles derrière les applications web en insérant des commandes SQL dans des champs de saisie. Si le système ne filtre pas correctement ces entrées, le hacker peut exécuter des requêtes non prévues, ce qui peut conduire à la lecture, la modification ou la suppression de données stockées.
Par exemple, un formulaire de connexion mal protégé peut permettre à un attaquant de contourner l'authentification en injectant une condition toujours vraie dans la requête SQL. Cette faille peut ouvrir la porte à un accès illimité aux informations confidentielles.
Attaque par injection XSS (Cross-Site Scripting)
L'injection XSS consiste à insérer du code malveillant (souvent du JavaScript) dans une page web affichée à d'autres utilisateurs. Contrairement à l'injection SQL qui cible la base de données, le XSS vise les visiteurs du site. En injectant un script dangereux, un pirate peut voler des cookies (risque d'usurpation d'identité), rediriger vers des sites frauduleux ou encore perturber l'expérience utilisateur.
Les autres types d'attaque par injection
Outre SQL et XSS, il existe d'autres formes comme l'injection LDAP, XML ou les injections de commande systèmes. Toutes reposent sur le même mécanisme d'exploitation : insérer des données malicieuses dans un champ non sécurisé pour tirer parti de failles au niveau du code ou des bases de données.
Quels sont les risques d'une attaque par injection pour un professionnel ?
Les conséquences d'une attaque par injection réussie peuvent être désastreuses pour l'entreprise, bien au-delà de la simple faille technique :
- Pertes financières directes : le vol d'informations bancaires (cartes, coordonnées, etc.), les transactions frauduleuses, et les coûts liés à la récupération du système peuvent atteindre des millions d'euros.
- Dommages à la réputation : les clients s'attendent à ce que leurs données restent confidentielles. Une violation causée par une attaque par injection entraîne une perte de confiance difficile à regagner, avec des répercussions à long terme sur la fidélisation et l'acquisition de clients.
- Conséquences juridiques : le non-respect des réglementations relatives à la protection des données (comme le RGPD) peut entraîner de lourdes amendes et des poursuites judiciaires intentées par les clients concernés.
- Perte de données critiques : les attaquants peuvent supprimer des enregistrements entiers ou des tables de la base de données, causant des dommages irréversibles à l'application et à l'activité.
- Élévation des privilèges : l'attaquant peut obtenir le contrôle total des systèmes, lui permettant d'exécuter des commandes arbitraires sur le serveur.
Comment se protéger d'une attaque par injection ?
Pour éviter une attaque par injection, plusieurs bonnes pratiques sont recommandées :
- effectuer régulièrement les mises à jour des logiciels et frameworks utilisés, pour corriger les vulnérabilités ;
- restreindre les privilèges et droits d'accès des comptes utilisateurs au strict nécessaire ;
- intégrer des protections dès le développement : validation stricte des inputs, utilisation de requêtes paramétrées (" prepared statements ") et ORM (Object-Relational Mapping) ;
- mettre en place des filtres et règles dans les bases de données et serveurs d'application ;
- surveiller les journaux d'accès et détecter les comportements anormaux ou tentatives d'injection ;
- former les équipes techniques et utilisateurs aux bonnes pratiques de cybersécurité.
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