En tant qu’employeur et recruteur vous pouvez poser au candidat un certain nombre de questions, à condition qu’elles soient liées avec la fiche du poste à pourvoir. Le Code du Travail établit une liste de domaines et de questions interdites en entretien, car discriminatoires et passibles de sanction. Les connaissez-vous toutes ?
Les questions relatives à la situation maritale et familiale
Êtes-vous en couple ? Quelle est la profession de votre conjoint ? Avez-vous des enfants ? Souhaitez-vous avoir des enfants ? Voici une liste non exhaustive de questions que vous ne pouvez en aucun cas poser lors d’un entretien d’embauche.
Ces questions sont souvent adressées aux femmes en âge d’avoir des enfants, et donc, de bénéficier de congés de maternité. La situation familiale d’une personne n’est cependant pas liée directement avec le travail demandé et l’employeur qui refuserait une embauche sur la base d’un désir de maternité ou d’une situation maritale lui déplaisant s’expose à des sanctions.
Des questions liées à l’orientation et aux pratiques sexuelles
Véritable ligne rouge à ne pas franchir en entretien, l’orientation sexuelle ou ses pratiques sexuelles font partie de la sphère privée et n’ont leur place dans aucun entretien d’embauche.
L’âge de la personne
S’appuyer sur l’âge d’une personne pour déterminer son aptitude à exercer relève de la discrimination. S’il est entendu que l’âge va généralement de pair avec son expérience professionnelle, vous devrez aborder la question par cet angle précis. Une interdiction à nuancer toutefois pour certains postes, comprenant du travail de nuit par exemple, où vous pouvez demander l’âge d’un candidat afin de l’informer de certains risques existants pour sa santé.
Les questions de santé
Quand elles ne sont pas liées avec le travail demandé, les questions de santé n’ont pas leur place dans l’entretien. Cela concerne les informations sur la pression sanguine d’un candidat, son taux de cholestérol, ses risques génétiques… mais aussi ses potentielles addictions. Interdit donc de refuser un poste à un candidat qui pourrait prendre trop de pauses cigarettes.
Les questions relatives aux pratiques religieuses ou alimentaires
Autre interdiction, les questions liées aux convictions religieuses. Vous n’avez non plus le droit de poser des questions liées aux habitudes alimentaires que ce soit pour en déduire une pratique religieuse ou par curiosité mal placée. Il est discriminatoire de refuser un emploi à un candidat sur ces critères.
Les questions sur l’apparence physique
« Combien pesez-vous », « combien mesurez-vous ? » Ces questions sont cependant autorisées dans le cadre artistique, si elles sont justifiées et proportionnées. Ainsi, il est possible de demander ses mensurations à un mannequin par exemple.
Le lieu d’habitation ou l’origine d’un candidat
Il est aussi interdit de poser des questions sur l’origine d’un candidat ou son lieu de résidence. Le lieu d’habitation est considéré comme un facteur discriminant depuis 2014, car il a été prouvé que le lieu de résidence (notamment les quartiers défavorisés) peut avoir une incidence sur l’employabilité des candidats. Il s’agit donc d’une information personnelle que votre futur salarié pourra ou non choisir de vous partager, mais que vous n’avez aucune légitimité à demander.
Les questions sur la politique ou l’appartenance à un syndicat
Il est interdit d’exiger de connaître l’appartenance d’un candidat à un syndicat ou ses orientations politiques afin d’orienter son choix de recrutement. La discrimination syndicale est en effet punie par la loi.
Si vous avez un doute lors d’un entretien, demandez-vous toujours si la question que vous souhaitez poser à un lien direct avec le poste proposé. Si ce n’est pas le cas, vous risquez de rebuter un candidat et de renvoyer une image négative de votre entreprise. D’autre part, si vous posez une question discriminante, puis refusez d’accorder le poste, cette dernière peut vous attaquer en justice. Vous devrez alors prouver que votre refus du poste repose sur des critères objectifs, et non sur ces critères discriminants.