Les indices Nasdaq et S&P 500 ont gagné respectivement 1,04% et 0,40%, tandis que le Dow Jones a fini en léger repli de 0,28%.

La place new-yorkaise avait ouvert en marche arrière, échaudée par de nouveaux développements en Europe de l'Est.

L'armée ukrainienne a tiré mardi, pour la première fois, sur le territoire russe des missiles de longue portée ATACMS (Army Tactical Missile System), fabriqués par l'américain Lockheed Martin, au lendemain du feu vert de Washington.

En marge du rassemblement du G20 à Rio, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé qu'il s'agissait d'un "signal" de l'Ukraine et de ses alliés indiquant qu'ils "(voulaient) l'escalade".

Mais comme cela a déjà été le cas lors d'événements en Russie, Chine ou au Moyen-Orient, la place new-yorkaise s'est avérée beaucoup plus résistante aux turbulences que les Bourses européennes.

"Nous sommes notre propre continent", a commenté Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners.

"Je pense qu'il y a un peu de ça", a-t-elle poursuivi. "Nous ne comprenons pas forcément les subtilités de ce qu'il se passe ailleurs et nous sommes Américains, nous pensons que tout ira bien."

Le marché obligataire s'est comporté de façon similaire.

Après avoir plongé à 4,20% sous l'effet d'une crispation des investisseurs, les rendements des emprunts d'Etat américains à 2 ans sont remontés à 4,28%, au même niveau que la veille en clôture.

"Nous avons fait fi de tout ça (la géopolitique), parce que demain, il y a Nvidia", a glissé Mme Forrest, dans un sourire.

Les chiffres d'activité du groupe californien, publiés mercredi après clôture, sont très attendus, d'autant qu'ils arrivent en fin de saison des résultats.

"C'est très important", a souligné Kim Forrest, car "si ce marché monte de plus en plus haut, c'est parce qu'il parie sur le fait que les Microsoft, Meta et Google continuent à dépenser comme des fous pour étoffer leur offre d'IA (intelligence artificielle)."

Avant cette échéance, Nvidia, dont les puces, aussi appelées cartes graphiques, sont très recherchées pour le développement de l'IA générative, a bondi de 4,89%, accompagné par Amazon (+1,44%) et Meta (+1,21%), deux autres poids lourds de l'intelligence artificielle.

Le Dow Jones, lui, a pu compter sur Walmart (+3,00%), dont les résultats sont ressortis au-dessus des attentes et qui a relevé ses prévisions annuelles.

"Ils pensent que les gens vont dépenser à Noël", a relevé Kim Forrest, ce qui a rassuré sur la santé des consommateurs américains.

Netflix a enregistré un nouveau record de valorisation (+2,87%), après l'annonce que la réunion de boxe diffusée en direct sur la plateforme vendredi soir avait été regardée par 108 millions de personnes, un record pour un événement sportif en streaming.

L'éditeur de logiciels d'IA C3 AI s'est envolé (+24,19%) après avoir dévoilé un partenariat avec Microsoft qui prévoit notamment la vente de ses produits sur les plateformes du créateur de Windows.

Malgré des résultats meilleurs que prévu, la chaîne de magasins de bricolage Lowe's été sanctionnée (-4,60%), les investisseurs retenant la déception sur le segment des particuliers.

Malgré l'étincelle Walmart, le Dow Jones a été plombé par plusieurs secteurs de la vieille économie, notamment les financières comme Goldman Sachs (-1,12%) et JPMorgan Chase (-0,79%), ainsi que les industrielles comme 3M (-1,52%) ou Honeywell (-0,28%).

Après un nouveau record du bitcoin, les "mineurs" (créateurs de cryptomonnaies) Riot Platforms (+0,90%) et Marathon Digital Holdings (+0,17%) ont brillé.

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