Voyages-sncf.com compte plus que jamais sur les ventes sur mobile pour poursuivre sa croissance. L'agence de voyages en ligne de la compagnie ferroviaire a franchi, l'an dernier, le cap des 4 milliards d'euros de volume d'affaires, soit une progression de 4 %, avec, notamment, la vente de 75 millions de billets de train, son activité ultra-dominante. Sur le seul marché français, la hausse est de 3 %.Mais c'est du côté des usages des clients que les évolutions sont les plus spectaculaires, avec un essor du mobile (smartphones et tablettes), qui représente 45 % de l'audience de voyages-sncf.com (soit 4 millions de visiteurs uniques par mois), contre seulement 3 %, il y trois ans. Le volume d'affaires correspondant (300 millions), certes nettement inférieur à celui généré par les internautes « classiques », a été, néanmoins, multiplié par 2 l'an dernier, et par 10 depuis 2010. Les seuls smartphones représentent 7 millions de billets vendus l'an dernier, et ce n'est qu'un début, estime l'entreprise.

Fonctionnalités spécifiques

Pour y faire face, voyages-sncf.com s'est organisé pour « penser d'abord mobile », dans ses nouveaux produits : « Le design et la conception sont d'abord élaborés pour la tablette avant le Web, car l'environnement y est plus contraint ». C'est seulement ensuite que les produits sont déclinés pour le site.Autre conviction forte d'Yves Tyrode, le directeur général, « Internet est mort, vive le "multinet" » ! Selon lui, en effet, le monde du Web s'est fragmenté en 4 mondes : Apple, Google, Microsoft, et enfin le Web classique. Or, chacun de ses univers suscite chez ses utilisateurs sa propre logique de navigation. Pour Yves Tyrode, il faut donc développer des applications spécifiques à chacun de ses mondes. « Nous faisons le pari d'une expérience client propre à chaque monde, avance-t-il. A chaque fois que nous l'avons fait, la satisfaction client et les ventes augmentent ». L'objectif est non seulement d'adapter l'offre à chaque système (IOS, Android…), mais également de développer, le cas échéant, des fonctionnalités spécifiques. Et le groupe de citer en exemple la « voice command » mise en place dans la nouvelle version de Windows 8. Relever le défi de cette fragmentation technologique a un prix. « Les développements sur le "multinet" représentent 80 % de nos coûts de développement globaux », confirme Yves Tyrode. Le groupe s'efforce donc de nouer des partenariats avec des start-up ou des poids lourds du Net pour limiter la facture.