La Commission de régulation de l'énergie (CRE) confirme l'accalmie sur les prix du gaz. Le régulateur a publié mardi le prix repère de vente de gaz naturel pour le mois de mars. Une boussole pour les consommateurs, car il reflète l'évolution des prix sur les marchés de gros, les coûts commerciaux, d'acheminement, ou encore la rémunération des fournisseurs. Il est aussi utilisé par certains fournisseurs, qui indexent leurs offres dessus.Le prix repère, toutes taxes comprises, baisse de 9 % en mars, par rapport au mois de décembre. Ce qui devrait donc se traduire sur les factures des Français dans les mois qui viennent. Cette évolution intègre la hausse de la fiscalité au 1er janvier. Le gouvernement avait choisi de faire augmenter la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), gelée pendant la crise, de 8,37 euros le mégawattheure à 16,37 euros. Sans cette hausse, le prix repère aurait baissé de manière encore plus significative (hors taxe, la baisse atteint 18 %).Chose inhabituelle : la CRE a également réalisé une projection sur les prochains mois. « Il s'agit de faire un point sur l'évolution des prix à l'issue d'un cycle qui comprend une hausse de la fiscalité et l'augmentation des tarifs de distribution », précise la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon.

Le régulateur a en effet validé, il y a quelques semaines, la hausse des tarifs de distribution de GRDF, pour couvrir les investissements à venir du distributeur, dans le biométhane notamment. Une hausse des tarifs qui se traduirait par un alourdissement moyen des factures de 5,5 % pour les clients qui se chauffent au gaz - en deçà de ce que demandait GRDF.

Un marché toujours sous tension

Or, selon la CRE, cette hausse devrait elle aussi être couverte par le repli des prix sur les marchés de gros. « Les projections actuelles de la CRE anticipent un prix repère moyen autour de 120 euros le mégawattheure (TTC) pour juillet 2024, inférieur d'environ 6 euros par MWh au prix moyen de décembre 2023 », indique le régulateur. Un prix qui resterait donc en dessous du niveau du bouclier tarifaire qui était appliqué avant sa disparition (près de 125 euros le MWh).

La CRE reste néanmoins plus prudente que Bruno Le Maire, qui affirmait la semaine dernière que les factures des Français allaient rester stables. Les projections ne s'appliquent que dans le cas de prix de gros qui suivraient la même tendance qu'actuellement. De nouvelles tensions géopolitiques ou des perturbations dans la chaîne logistique pourraient faire grimper les prix, comme ce fut le cas récemment lors de l'attaque du Hamas sur Israël, ou lors de grèves sur des terminaux de liquéfaction en Australie. Les prix montent aussi, historiquement, sur les marchés à partir de l'été, quand les opérateurs remplissent leurs stocks.

Enfin, des exceptions doivent être signalées. Certains clients disposent d'offres à prix fixe, qui ont pu être conclues avant la baisse des prix mondiaux. Ces clients devront attendre avant d'en bénéficier… La CRE y voit néanmoins l'occasion de renégocier avec son fournisseur et estime que les offres de marché devraient gagner en attractivité dans les prochains mois.