Comment montrer qu'il est ouvert au dialogue avec sa majorité sans pour autant reculer ? Comment faire un geste sans déséquilibrer le plan d'économies que la France doit transmettre à Bruxelles ? Tel est l'enjeu pour Manuel Valls. Après avoir reçu, au lendemain de la défaite municipale, les représentants des 100 députés réclamant un « contrat de majorité », le Premier ministre a rencontré, hier après-midi, les responsables du groupe PS de l'Assemblée. Avec un objectif : pouvoir afficher un accord sur la nature des économies à réaliser d'ici le vote du 29 avril sur la trajectoire budgétaire.Hors de question d'en réduire le montant : ce sera bien 50 milliards d'ici à 2017 et pas 35 milliards comme l'ont demandé 11 députés frondeurs. Personne hier n'a plaidé en ce sens. « A reporter les échéances, on finirait par ne plus pouvoir redresser la tête », souligne le président de la commission des Affaires économiques, François Brottes. La délégation de l'Assemblée a, en revanche, porté le débat sur le gel des prestations sociales et le point d'indice de la fonction publique. « Si on désespère plus que Billancourt, les fonctionnaires, les retraités, ceux qui touchent des allocations familiales et des allocations logement, il ne restera plus beaucoup d'électeurs pour nous », avait souligné, hier matin, le porte-parole du groupe, Thierry Mandon.Si « rien n'a été acté », comme le soulignent plusieurs participants à la réunion, le Premier ministre s'est montré « ouvert » sur plusieurs sujets. A commencer par le sort des retraités modestes qui serait « adouci ». « Il est attentif à trouver des mesures de protection pour les petites retraites », dit un élu. Les députés ont compris que celles-ci ne seraient pas gelées « jusqu'à un niveau qui reste à déterminer » mais une telle mesure est techniquement compliquée (lire ci-dessous).S'agissant des fonctionnaires, l'idée serait de leur « donner un horizon », en proposant une « clause de revoyure chaque année » pour reconsidérer, en fonction de la croissance, le gel du point d'indice. Le Premier ministre a également rappelé des mesures déjà dans les tuyaux : revalorisation des salaires pour les fonctionnaires de catégorie C, éventuelle contribution des hauts fonctionnaires. Sans être plus précis à ce stade.