Selon un communiqué du Bureau de protection des consommateurs en matière financière (CFPB), plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs d'Apple Card - carte bancaire mise sur le marché en août 2019 - ont été affectés.

"Apple et Goldman Sachs ont illégalement contourné leurs obligations légales envers les utilisateurs de l'Apple Card", a commenté Rohit Chopra, directeur du CFPB, cité dans le communiqué.

"De grands groupes de la tech et entreprises de Wall Street ne devraient pas se comporter comme s'ils étaient au-dessus de la législation fédérale", a-t-il dénoncé.

"L'Apple Card est l'une des cartes de crédit les plus favorables aux consommateurs qui ait jamais existé", a défendu un porte-parole de la banque auprès de l'AFP.

"Nous avons travaillé diligemment pour résoudre certains défis technologiques et opérationnels que nous avons rencontrés après le lancement et nous avons déjà réglé la situation avec les clients affectés", a-t-il assuré, ajoutant que la banque était "ravie" d'avoir trouvé une solution avec le CFPB.

Un porte-parole d'Apple a renchéri en affirmant que l'Apple Card avait été "spécifiquement conçue pour soutenir la santé financière de ses utilisateurs", ajoutant que l'entreprise a travaillé "étroitement" avec Goldman Sachs pour "aider les clients concernés".

"Bien que nous soyons complètement en désaccord avec la caractérisation de la conduite d'Apple par le CFPB, nous nous sommes alignés pour conclure un accord", a ajouté ce porte-parole auprès de l'AFP.

Le CFPB explique qu'Apple n'a pas transmis à son partenaire bancaire plusieurs dizaines de milliers de contestations de transactions émanant de porteurs d'Apple Card et que, lorsque le groupe de Cupertino (Californie) lui en a transmis, la banque n'a pas respecté de "nombreuses obligations fédérales en matière d'enquête sur ces contestations".

"Apple et Goldman ont lancé l'Apple Card malgré des avertissements de tiers adressés à Goldman que le dispositif de gestion des contestations de l'Apple Card n'était pas prêt à cause de problèmes techniques", a relevé le CFPB.

De ce fait, des clients ont dû attendre "très longtemps" pour récupérer leur argent et certains ont vu leur profil de crédit être négativement affecté.

Goldman Sachs va devoir rembourser au moins 19,8 millions de dollars aux clients et payer une amende de 45 millions. De son côté, Apple va devoir payer une amende de 25 millions de dollars. La banque a également interdiction de lancer une nouvelle carte de crédit "à moins de fournir un projet crédible montrant que le produit va vraiment respecter la loi".

Le Bureau a également indiqué que les deux partenaires avaient "trompé" les consommateurs au sujet d'options de paiement sans intérêts pour les appareils d'Apple. "Beaucoup de consommateurs ont pensé qu'ils bénéficieraient automatiquement de paiements mensuels sans intérêts lors d'achats d'appareils Apple avec l'Apple Card" mais des intérêts ont été prélevés, a-t-il constaté.

Goldman Sachs s'est lancé en 2016 dans la banque de détail aux particuliers, avec une enseignée baptisée Marcus mais cette aventure s'est avérée être très coûteuse et le groupe s'en désengage.