Après 1.336 jours de résistance, les salariés de Fralib ont finalement obtenu d'Unilever la signature d'un accord de sortie de conflit. Les 76 encore en lutte vont toucher un total de 19,1 millions d'euros pour monter leur projet de Scop TI (Thé et Infusion). Ils ont également arraché à la multinationale son soutien pour la recherche de débouchés commerciaux. Contraint par la perspective d'un nouveau refus de son plan de sauvegarde de l'emploi - le 4e depuis 3 ans - , sur lequel l'administration devait se prononcer au plus tard lundi soir, le géant de l'agroalimentaire a accepté de répondre favorablement aux exigences des salariés. L'outil industriel, valorisé 7 millions d'euros, leur sera purement et simplement donné. Ils obtiennent en plus 1,5 million d'euros de fonds de roulement, une enveloppe de 500.000 euros pour la formation, et un investissement de 250.000 euros pour la création d'une nouvelle ligne de coupe. Sans oublier diverses contributions pour la remise en ordre de marche des machines, la construction d'une marque, le recrutement de personnels commerciaux... et la réalisation d'une étude de marché. Chacun recevra pour finir une prime de « préjudice » de 100.000 euros s'ajoutant aux indemnités légales selon le texte de l'accord. En revanche, Unilever est parvenu à conserver la marque Eléphant que réclamaient les salariés. Le projet alternatif de Scop étudié en novembre 2012 par le cabinet Progexa va maintenant pouvoir se dérouler. Une soixantaine de salariés sur les 76 qui restaient devraient y participer. Plusieurs pistes vont devoir être exploitées pour permettre à l'usine de produire les 1.000 tonnes annuelles de tisanes bio et de thés aromatisés naturellement nécessaires à son équilibre. Le groupe Unilever refuse toujours de lui sous-traiter une part de sa production, mais l'accord a levé les clauses de non-concurrence et d'exclusivité sur les machines qui empêchait au site de tourner à plein régime.