Le droit à l'oubli n'existe pas encore formellement, mais de nombreuses entreprises proposent leurs services pour faire tomber aux oubliettes les résultats dérangeants sur Google... ReputationVIP évolue sur ce marché encombré de l'e-réputation. Mais, à la différence de beaucoup d'acteurs qui viennent du milieu de la communication, cette start-up a mis au point une technologie qui lui permet d'influencer automatiquement les résultats sur un moteur de recherche. « Nous ne nous concentrons que sur cet aspect des choses, nous ne faisons pas de fausses promesses », explique Bertrand Girin, co-fondateur et président de ReputationVIP. La société ne peut ainsi faire enlever aucun contenu, ces demandes étant systématiquement renvoyées vers des avocats : son travail consiste à faire remonter les pages recensées qui ne posent pas de problème (comptes officiels Facebook, Twitter, LinkedIn) et donc, mécaniquement, faire redescendre celles qui en posent, pour les repousser au-delà de la première page.Pas très éthique ? Son patron s'en défend. « Nous nous sommes toujours fixé des limites, explique-t-il. Beaucoup de cas concernent des "casiers médiatiques", des gens condamnés par la justice, qui ont purgé leur peine et ne souhaitent pas traîner ces affaires toute leur vie. »

Comité d'éthique

Un comité d'éthique, comprenant un philosophe, un entrepreneur et un historien a été créé. Sur un millier de dossiers traités par la société depuis sa création il y a deux ans, ce comité a été saisi 7 fois et a rejeté 5 demandes (l'une provenait d'un Etat, les autres étaient liées à des problèmes de corruption). En revanche, la société a pu « nettoyer » les pages de résultats d'un e-commerçant qui avait eu des problèmes ponctuels de logistique il y a quelques années et dont les appréciations négatives trustaient les résultats sur Google.La société devrait réaliser autour de 1 million d'euros de chiffre d'affaires cette année et elle est rentable sur ses deux premiers exercices. Elle souhaite lever des fonds dans les prochains mois pour attaquer l'international et rivaliser avec les poids lourds américains comme Reputation.com, qui a déjà levé près de 70 millions de dollars, ou Brand.com. Une offre grand public, plus accessible, devrait aussi être lancée prochainement, l'offre actuelle démarrant à 400 euros par mois.