Une portion de la façade de la Torre dei Conti, dans le quartier très touristique des forums impériaux et du Colisée, s'était effondrée en fin de matinée, en projetant des gravats dans la rue et une colonne de poussière dans les airs, avaient constaté des journalistes de l'AFP.

Trois ouvriers ont pu être évacués, dont un avec un trauma crânien, selon les médias locaux. Un dernier ouvrier était encore bloqué quand une autre partie de la tour s'est effondrée deux heures plus tard, plongeant les secours dans un nuage de poussière et de débris. 

Octay Stroici, 66 ans, de nationalité roumaine, est resté "conscient" pendant le sauvetage, avait indiqué le ministère roumain des Affaires étrangères. 

Les pompiers romains ont réussi à l'extraire des décombres en fin de soirée, après plus de 11 heures dans les décombres. Il a été placé sous assistance respiratoire avant de partir en ambulance. Il est arrivé à l'hôpital en arrêt cardiorespiratoire, a indiqué l'hôpital Umberto I à l'agence Ansa. Et son pouls n'a pas repris malgré des tentatives de réanimation.

Le président de la Région Latium, Francesco Rocca, a exprimé ses condoléances. "Octay Stroici n'a pas survécu, malgré l'effort extraordinaire des secouristes (...) On ne peut pas et on ne doit pas mourir au travail", a écrit M. Rocca sur Facebook.

- Enquête ouverte -

Alors que la poussière était encore en suspension dans l'air, les pompiers avaient utilisé des grues pour atteindre les fenêtres de la tour, tandis qu'un drone entrait par une autre fenêtre pour une inspection. 

Un ouvrier présent dans le bâtiment au moment où il s'est effondré, Ottaviano, 67 ans, a expliqué à l'AFP qu'il s'était échappé par un balcon. "Ce n'était pas sûr. Je veux juste rentrer chez moi", a-t-il confié, ses vêtements encore couverts de poussière.

Les effondrements de lundi ont touché un contrefort et une partie de la base de la tour, puis une partie de la cage d'escalier, a indiqué la direction des biens culturels de Rome dans un communiqué. 

La phase de travaux lancée en juin 2025, qui comprenait notamment le désamiantage, était pratiquement achevée.

Des analyses effectuées avant le début des travaux avaient "confirmé les conditions de sécurité nécessaires pour procéder aux interventions sur les plafonds", selon la direction des biens culturels. 

Le parquet de Rome avait ouvert lundi une enquête pour négligence et blessures involontaires et les carabiniers avaient déjà interrogé les ouvriers et des responsables des travaux, selon les médias locaux.

La Torre dei Conti a été construite au IXe siècle puis agrandie au XIIIe par le pape Innocent III pour sa famille. Fermée depuis 2007, elle bénéficie pour sa restauration d'une enveloppe importante du plan de relance européen et doit être transformée en centre culturel.

- Russie -

En début d'après-midi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a commenté l'évènement sur Telegram en le liant à la politique italienne de soutien à l'Ukraine.

"Tant que le gouvernement italien continuera à gaspiller inutilement l'argent de ses contribuables (en faveur de l'Ukraine, ndlr), toute l'Italie s'effondrera: de l'économie aux tours", a lancé Maria Zakharova.

Le gouvernement italien a convoqué l'ambassadeur russe à Rome. 

"Ces déclarations sont honteuses, inacceptables dans un pays civilisé", a commenté le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani lundi soir. "Nous soutenons l'Ukraine mais cela ne nous a pas empêchés de témoigner notre solidarité lorsque le peuple russe rencontrait des problèmes."