De son côté, la Défense civile locale a indiqué que 15 Palestiniens avaient été tués dans de nouvelles frappes israéliennes dans la bande de Gaza ravagée par plus de 21 mois de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

"Il suffit de regarder l'horreur qui se déroule à Gaza, avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l'histoire récente. La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes", a déclaré le patron de l'ONU Antonio Guterres.

Selon le directeur de l'hôpital al-Chifa à Gaza-ville (nord), Mohammed Abou Salmiya, "21 enfants sont morts de malnutrition ou de faim" en 72 heures dans plusieurs hôpitaux y compris le sien. "A chaque moment, de nouveaux cas arrivent aux hôpitaux."

A l'hôpital Nasser (sud), des images de l'AFP ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdel Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc.

Assiégés par Israël depuis le début de la guerre en octobre 2023, les quelque 2,4 millions d'habitants du territoire de 365 km2 sont soumis à des pénuries sévères de nourriture.

Israël, qui laisse entrer l'aide au compte-gouttes, accuse le mouvement islamiste palestinien Hamas d'exploiter la détresse des civils, notamment en détournant l'aide, ce que ce dernier dément. 

Mardi soir, le porte-parole militaire israélien Nadav Shoshani a publié une vidéo, montrant ce qu'il a présenté comme "950 camions transportant de l'aide humanitaire qui attend d'être récupérée et distribuée par les organisations internationales". "Cela survient après qu'Israël a facilité l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza", a-t-il écrit sur X.

- "Corridor humanitaire" -

A Washington, la porte-parole du département d'Etat a annoncé que M. Witkoff se rendait au Moyen-Orient avec "le ferme espoir que nous parviendrons à un nouveau cessez-le-feu, ainsi qu'à un corridor humanitaire pour l'acheminement de l'aide que les deux parties ont, en fait, accepté".

Elle a laissé entendre qu'il était en route mais n'a pas donné de détails sur son itinéraire exact, soulignant qu'il se rendrait autour de Gaza.

L'ONU a accusé l'armée israélienne d'avoir tué depuis fin mai plus de 1.000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire à Gaza, dont la grande majorité près des centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF).

L'ONU refuse de travailler avec la GHF, une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité. 

L'armée israélienne "doit cesser de tuer des personnes aux points de distribution" d'aide à Gaza, a affirmé la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une campagne militaire d'envergure à Gaza qui a coûté la vie à 59.106 personnes, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU. L'offensive israélienne a également provoqué un désastre humanitaire et des destructions colossales.

- "J'ai faim" -

Après plus de 21 mois de guerre, Israël continue de bombarder au quotidien le territoire situé à sa frontière sud et où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'UE et Israël, a pris le pouvoir en 2007.

Dans le camp d'Al-Chati (nord), qui abrite des milliers de déplacés, 13 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens.

"J'ai perdu mon mari, mon fils est blessé, j'ai faim et ma maison a disparu", s'exclame Oum Rami Abou Karsh, une déplacée dans le camp.

Après un appel lancé par 25 pays à la fin "immédiate" de la guerre, la France a réclamé que la presse internationale "puisse accéder à Gaza pour montrer" ce qu'il s'y passe.

Les dernières négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'une trêve n'ont pas enregistré de progrès.

Israël dit vouloir libérer les otages retenus à Gaza, chasser le Hamas de Gaza et prendre le contrôle du territoire. Le Hamas réclame le retrait israélien de Gaza, l'entrée d'importantes aides et l'arrêt définitif de la guerre.