Le soir du 6 février 2022, M'hand Goumiri, qui travaillait en intérim comme technicien de fibre optique, avait quitté son appartement vers minuit, laissant la télévision et la lumière du salon allumées et son téléphone branché sur le chargeur. Puis il n'a plus donné signe de vie.
Très vite, l'enquête s'est portée sur le gérant de l'Atrium, un bar kabyle que le disparu fréquentait, au coeur de Nice, à deux pas de la Promenade des Anglais. Les deux hommes étaient fâchés et, le soir de sa disparition, la victime avait appelé quatre fois le gérant.
En juin 2022, une perquisition dans le bar a révélé des traces de sang dans une salle PMU au fond du bar et dans la cave. Une fois la cave vidée, les enquêteurs ont découvert une sorte de sarcophage en béton, qui contenait le corps momifié du disparu.
L'enquête n'a pas permis d'établir les motifs de la dispute entre les deux hommes: selon le gérant, ce client le harcelait et l'avait déjà agressé physiquement.
Le soir du drame, le gérant, lassé des appels agressifs de la future victime, avait passé le téléphone à un client boxeur présent au bar par hasard. Loin de se calmer, M'hand Goumiri avait alors lancé "je n'ai pas peur d'un boxeur", et était venu se battre.
Des clients ont témoigné avoir assisté à des échanges d'invectives et de coups entre la victime et le boxeur, puis être partis quand les deux hommes sont allés laver quelques traces de sang aux toilettes.
Le gérant, présenté comme sujet à des crises de colère et porté sur l'alcool, s'est alors rendu dans les toilettes, un pistolet à la main. Il a mis l'homme à terre, l'a roué de coups de pied et de pistolet à la tête et l'a étouffé en posant un pied sur sa gorge.
"S'il ne m'avait pas cherché, rien ne serait arrivé", a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Le boxeur n'était pas intervenu, tentant seulement un massage cardiaque sur l'homme déjà mort, avant d'aider le gérant à murer le corps dans la cave.
Le gérant risque 30 ans de réclusion criminelle pour meurtre. Le boxeur, âgé de 38 ans et comparaissant libre, est jugé pour non-assistance à personne en danger et modification de scène de crime, des faits passibles de cinq et trois ans de prison.
Le verdict est attendu mercredi soir ou vendredi.