Les services de secours ukrainiens ont annoncé que la ville de Zaporijjia (sud) avait subi une attaque russe "massive" dans la nuit de mardi à mercredi. Le bilan de ces frappes, qui ont touché une trentaine d'immeubles, a été porté à 18 blessés, a indiqué Ivan Fedorov, chef de l'administration militaire de la région.

L'émissaire spécial américain Steve Witkoff doit se rendre à Moscou "la semaine prochaine" pour discuter avec le président russe Vladimir Poutine, a annoncé le président américain, une visite confirmée mercredi matin par le Kremlin.

Donald Trump a précisé dans l'avion l'emmenant en Floride, où il va passer quelques jours pour la fête de Thanksgiving, que son gendre Jared Kushner, médiateur sans rôle officiel, participerait "peut-être" à la réunion.

Le secrétaire à l'Armée de terre américain Dan Driscoll, après avoir mené des discussions avec les Russes à Abou Dhabi, va de son côté rencontrer les Ukrainiens.

- "Absence de volonté russe" -

Plusieurs dirigeants européens ont tempéré l'optimisme américain. 

Le président français Emmanuel Macron a déclaré qu'il y avait "enfin une chance de réaliser de vrais progrès vers une bonne paix", mais a aussi déploré l'absence "de volonté russe d'avoir un cessez-le-feu" après près de quatre ans de guerre.

Les négociations se concentrent sur un projet de plan américain dont une version initiale jugée très favorable à Moscou a été amendée à l'issue de pourparlers dimanche à Genève entre délégations américaine, ukrainienne et européenne.

La dernière mouture est "significativement meilleure" pour Kiev, a reconnu mardi auprès de l'AFP une source proche du dossier.

Donald Trump a précisé qu'il rencontrerait Volodymyr Zelensky et son homologue russe "seulement quand l'accord pour terminer cette guerre sera(it) conclu ou aura(it) atteint les phases finales", alors que Kiev presse au contraire pour une rencontre rapide entre le président américain et son homologue ukrainien.

Volodymyr Zelensky a dit mardi compter sur une "coopération active" avec Donald Trump, en jugeant "particulièrement cynique" que Moscou continue à frapper son pays pendant que des pourparlers de paix sont en cours.

Une pluie de drones et de missiles russes s'était abattue sur Kiev dans la nuit de lundi à mardi, faisant au moins sept morts.

- Territoire et garanties -

La dernière version du plan permet à l'Ukraine de conserver une armée de 800.000 hommes, contre 600.000 militaires dans la première mouture. "Il n'y est pas question de plafond, c'est à peu près le nombre actuel", selon la même source proche du dossier sous couvert d'anonymat.

Certaines questions parmi les plus sensibles, territoriales en particulier, pourront être "discutées à un niveau présidentiel", a-t-elle poursuivi.

Donald Trump a évoqué mardi des négociations "longues et compliquées" sur le tracé de "frontières".

Un autre point délicat, celui des garanties de sécurité que recevrait l'Ukraine, est en discussion avec les Européens, a indiqué le président américain, assurant: "L'Europe sera très impliquée là-dedans".

Le président américain a par ailleurs pris la défense de son émissaire spécial, après que l'agence Bloomberg a dévoilé un échange téléphonique dans lequel Steve Witkoff conseille un haut responsable russe sur la meilleure manière d'introduire un projet de règlement du conflit auprès de Donald Trump.

L'agence de presse a publié la retranscription d'un échange en octobre entre l'ancien homme d'affaires et Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du président russe, dans lequel est évoqué un futur plan de règlement du conflit, inspiré de celui pour mettre fin à la guerre à Gaza et des conseils pour le faire aboutir.

Steve Witkoff suggère notamment un appel téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, lors duquel ce dernier "féliciterait le président (américain) pour ce succès".

Donald Trump a dit n'avoir pas entendu la conversation en question, mais a jugé qu'il s'agissait d'une technique de négociation "standard". 

- Progression russe -

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté déclaré mardi que la Russie attendait des Etats-Unis qu'ils présentent la nouvelle version de leur proposition.

Les pays de la "Coalition des volontaires" soutenant l'Ukraine se sont réunis mardi en visio-conférence.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a averti que le chemin vers un règlement du conflit en Ukraine était "encore long" et "difficile". Emmanuel Macron a appelé à "continuer de mettre la pression" sur la Russie.

Sur le front, l'armée russe qui contrôle près d'un cinquième du territoire ukrainien, continue sa lente progression le long de la ligne Est, revendiquant ces derniers jours la prise de plusieurs villages.